L’affaire du « charnier » de Paris-Descartes rebondit : les vampires d’aujourd’hui

Mort

Le sentiment religieux, matérialisé en honorant les morts, serait constitutif de l’humanité. En 1952, l’excellent roman de Vercors Les Animaux dénaturés concluait ainsi sa réflexion sur l’homme. Le respect dû aux corps des défunts devrait, dès lors, être un dénominateur commun de toute notre humanité. Presque 70 ans après, où en sommes-nous ?

L’affaire Paris-Descartes avait ému le Landernau médico-universitaire : les conditions indignes d’emploi et de conservation des corps légués à la médecine faisaient scandale. Manque de moyens ? Absence de volonté ? Le soufflé de ce scandale est retombé. Elle rebondit aujourd’hui, comme le rapporte Ouest-France : des corps auraient été vendus à des industriels, par exemple à des constructeurs automobiles pour des essais de collision ou à l’armée pour observer les dégâts d’explosions de mines artisanales. Un tiers des corps auraient été revendus, au mépris de l’intention des donneurs : que leur dépouille serve la science ou la médecine. Ne vous leurrez pas : l’indignation retombera vite.

Si cette digue du respect de la dépouille de notre frère en humanité décédé s’effondre, conservons-nous notre humanité ? Donner ses organes, léguer son corps, c’est généreux. Cela devrait obliger ceux qui le reçoivent. La monétisation du corps fait régresser notre civilisation aux temps où l’esclavage était la norme. Mais ceux qui organisent ce répugnant trafic sont les chantres du progrès, des docteurs aux blouses blanches immaculées qui cachent mal leur esprit de lucre et le mépris de l’autre, fût-il mort.

Pourquoi les mêmes hésiteraient-ils à vendre le sperme qui fera défaut aux CECOS dès que la PMA sans père sera votée (si elle l’est), ce qui est probable ? Ils vendront des ovocytes pour des gestations pour autrui à réaliser dans des pays où c’est permis pour l’instant, et en France dès que l’engrenage PMA aura fait tourner celui de la GPA.

Vous pouvez voir dans cet article la sensibilité exacerbée d’un catholique (ou qui tente de l’être). Les accommodements de nos lâchetés collectives avec le principe d’indisponibilité du corps humain pavent la route du transhumanisme, ce complot contre l’incarnation. Business as usual, diront les banquiers, les Big Pharma et les profiteurs de cette réification de l’homme. « Je hais mon époque de toutes mes forces »/em>, écrivait Antoine de Saint-Exupéry. Saint Augustin lui répond : « Tels nous sommes, tels sont les temps. »

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