Délinquance des mineurs : Attal recule déjà devant les juges de gauche…

Capture d'écran site Gouvernement
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Une fois n'est pas coutume, nous devons reconnaître que le Syndicat de la magistrature a raison : les nouvelles mesures sur la Justice des mineurs annoncées ce vendredi par Gabriel Attal ne sont que de la « communication ». En effet, cet éternel porte-parole de la Macronie a choisi de marquer l'esprit des Français, très inquiets de la dérive de la délinquance des mineurs, notamment aux abords et à l'intérieur des établissements scolaires, par une série de mesures emblématiques censées crédibiliser son image d'homme de terrain. Il y a un mois, c'était les internats éducatifs pendants les vacances scolaires, dont le clip de promotion avait immédiatement ruiné la crédibilité.

Ce vendredi, à Valence (pour occuper un terrain qui lui échappe, après Crépol ?), toujours flanqué de Dupond-Moretti et Belloubet, deux totems du laxisme gouvernemental, Gabriel Attal est venu lancer deux autres idées de réforme de la Justice des mineurs : d'abord « une forme de comparution immédiate » pour les mineurs de 16 à 18 ans, notamment « dans les cas de violence aggravée », « quand vous êtes récidiviste » ; ensuite, le placement en foyer pour de « très courts séjours » afin de « couper le jeune de ses mauvaises fréquentations » et permettre « aux services d’évaluer la situation ». C'est donc Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), qui a immédiatement dégonflé les propositions du Premier ministre : « Concernant la comparution immédiate, il y a déjà une procédure rapide prévue dans le CJPM (Code de la justice pénale des mineurs). Et il n’est pas établi que l’immédiateté du jugement soit un moyen de lutter contre la récidive. Ce qui marche, c’est le temps long. Et ce qu’il manque, ce sont les moyens. » Idem pour la seconde mesure : « On peut déjà placer les mineurs en foyer. C’est complètement déconnecté de la réalité. » Gabriel Attal enfonce des portes ouvertes, annonce des mesures déjà existantes. Gênant.

Surtout, on comprend que, face au Syndicat de la magistrature, qui fait la loi (dans tous les sens du terme), sur ces questions, face à ces « révolutionnaires chamarrés d'hermine » (selon l'expression de Georges Fenech, dans son entretien avec Gabrielle Cluzel) amplement responsables du désastre sécuritaire que nous subissons, Gabriel Attal ne changera rien.

D'ailleurs, Gabriel Attal n'a pas fait un pas en avant qu'il en fait déjà deux en arrière : ce même jour, il a acté l'abandon d'une mesure qui sentait son sarkozysme de la grande époque du Kärcher® : l’idée d’une modification (ou d’une suppression) de l’excuse de minorité qui prévoit que les mineurs voient leur peine divisée par deux par rapport à celle des adultes. Obligatoire entre 13 ans et 16 ans, les juges peuvent déjà l’écarter entre 16 ans et 18 ans. D'après Le Monde, la mesure serait « mise en pause » car cela « crisperait de nombreux acteurs de la justice des mineurs ». En langage Attal : « Il n’y a pas de consensus sur la question et ses modalités. »

Surtout, Gabriel Attal, en macroniste refusant de trancher le nœud gordien de l'immigration, s'interdit toute avancée dans ce dossier de la délinquance des mineurs. En effet, les dérives récentes qu'il reconnaît (une violence de plus en plus violente et de plus en plus jeune) ne viennent pas de nulle part, et pas d'abord des jeux vidéo et des réseaux sociaux, mais sont précisément liées à l'immigration : le collégien de Toulouse poignardé mardi, dans son collège, par un jeune Afghan en est un nouvel exemple.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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