Villejuif : Bernard Rougier dévoile la part réelle des convertis et l’ampleur de l’emprise islamiste

prières de rue

Cinq ans après les massacres de Charlie et de l'Hyper Cacher, le terrorisme est toujours d'actualité. Après l'attentat de Villejuif, perpétré vendredi dernier, il a fallu plus de 24 heures pour que le parquet antiterroriste ne se saisisse de l'affaire, malgré les signes évidents de « radicalisation » de son auteur. Hasard du calendrier, Le Point a consacré sa une au prochain ouvrage de Bernard Rougier, spécialiste de l'idéologie salafo-djihadiste, intitulé Les Territoires conquis de l'islamisme. Plusieurs journaux ont publié un article sur le même sujet, comme Valeurs actuelles et Sud-Ouest Dimanche.

Dans une vidéo diffusée par Le Point, à la question « Quelle est la part réelle des convertis ? », Bernard Rougier répond qu'ils sont 10 à 15 % maximum, mais estime qu'ils seraient « surreprésentés pour éviter les amalgames avec les populations immigrées ». Souligner qu'un acte criminel a été commis par un Français d'origine européenne, converti à l'islam, démontrerait que les immigrés ou les descendants d'immigrés de confession musulmane ne sont pas plus responsables que quiconque. Une façon d'éviter l'accusation d'amalgame.

Une telle attitude, loin de dédouaner l'islam, souligne les dérives auxquelles il peut conduire. Dans l'affaire de Villejuif, l'homme qui a été neutralisé était un converti – comme le tueur du quai des Orfèvres –, ce qui est son droit, mais un converti à l'islam, ce qui pourrait attirer l'attention. Car si, évidemment, tous les musulmans ne sont pas des terroristes, tous les terroristes se réclament de l'islam. Qu'il s'agisse ou non, en l'occurrence, d'un déséquilibré n'y change rien : on ne connaît pas beaucoup d'hommes équilibrés qui se promènent dans un parc pour poignarder des infidèles !

Bernard Rougier explique comment le salafisme étend son influence grâce aux mosquées, aux écoles coraniques et aux commerces halal. Pour lui, cette « prise de contrôle » vient d’abord de celle « des islamistes sur l’islam ». Dans Sud-Ouest Dimanche, il précise qu'« il s'agit d'investir des territoires physiques (quartiers, prisons) ou symboliques (institutions, conseils municipaux) où leurs normes islamiques rigoristes seront respectées ». Il ajoute que « tous les travaux de terrain montrent qu'une grande part de la morale et des attitudes des musulmans pratiquants sont influencées par la norme salafiste ».

C'est ainsi qu'un islam radical impose progressivement sa loi, avec le concours intéressé de certains élus locaux. Le gouvernement, même s'il n'est pas ouvertement complice, reste timide : il craint que « chaque initiative prise […] soit dénoncée comme une forme d'islamophobie ». Quant à Macron, il reste dans l'ambiguïté, retardant sans cesse le moment d'une clarification de sa position. Par leur tiédeur, les autorités acceptent donc d'être prises au piège intellectuel qui leur interdit de réagir fermement.

Bernard Rougier estime que, si des solutions ne sont pas trouvées rapidement, « ces écosystèmes vont alimenter des passages à la violence ». Les solutions existent pourtant : faire preuve de fermeté contre les prédicateurs radicaux, favoriser d'autres formes de liens sociaux dans les quartiers concernés, encourager des discours alternatifs pour ringardiser le discours religieux... Mais il faut, pour commencer, que nos dirigeants se libèrent de leurs préjugés, qu'ils présentent comme un principe de précaution, alors qu'ils ne sont qu'une marque de soumission.

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Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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