Une association animaliste demande justice pour des… poissons morts

poisson

Accrochez-vous bien : après qu’une plainte avait été déposée, en avril 2020, par les membres de l’association Zoopolis, cette dernière a pris la défense, devant les magistrats ce mardi 24 mai, de millions de... poissons, morts à la suite de l’incendie survenu, en juillet 2019, dans un bâtiment du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) à Saint-Germain-en-Laye. Les dégâts avaient amputé les capacités de traitement des eaux usées de la station d’épuration et douze tonnes de poissons morts avaient été retrouvées dans la Seine, sur près d’une trentaine de kilomètres !

Ce sinistre laisse dans l’Histoire le souvenir d’une catastrophe écologique majeure. Mais c’est en dehors de ce champ que se situe notre affaire : l’association Zoopolis, connue pour son combat contre les cirques impliquant des animaux, avait décidé de porter plainte au nom des poissons eux-mêmes ! Interrogée par Le Parisien, la cofondatrice de Zoopolis, Amandine Sanvisens, s’explique : « Les poissons ne peuvent pas crier, et pourtant ils souffrent, ils ont souffert durant cet épisode. Nous demandons donc justice pour eux. » Un procès inédit s’est donc tenu, ce mardi 24 mai après-midi, au tribunal administratif de Versailles.

Étant donné qu’il est impossible de plaider au pénal autour des « sévices » subis par les poissons, « leur » avocat (l’expression prête à sourire) Hélène Thouy, cofondatrice et coprésidente du Parti animaliste depuis 2016, a trouvé une astuce pour tenir un procès devant une instance administrative. Elle a axé sa défense sur le préjudice moral subi par Zoopolis. À la barre du tribunal, elle évoque « la singularité des poissons » qui doivent être considérés et défendus en tant qu’individus. « Chaque poisson est un individu animal », ose-t-elle affirmer, avant de pointer la responsabilité du syndicat d’assainissement dans la « souffrance » des poissons !

Une palinodie qui sert l’idéologie « antispéciste », forgée par des militants afin de servir la cause de la « libération animale ». Le journaliste Paul Sugy, auteur de L'Extinction de l'Homme : Le projet fou des antispécistes (Tallandier, 2021), explique dans une interview à la Revue des deux mondes (19/7/2021), que « cette idéologie s’oppose à ce qu’elle appelle le “spécisme”, autre néologisme qui désigne la discrimination des espèces et la préférence accordée aux humains par rapport aux autres formes de vie ». Il analyse ensuite la rhétorique antispéciste, que l’on retrouve très nettement dans les déclarations de l’association au sujet des poissons : « L’antispécisme s’oppose à cette discrimination [des espèces], en se calquant sur le modèle de la lutte contre le racisme ou le sexisme, et considère que tous les animaux sensibles ont un intérêt vital à ne pas souffrir. Par conséquent, pour eux, faire souffrir des animaux pour notre bien-être, pour notre consommation personnelle, correspond à une forme d’injustice et à une discrimination. Pour eux, c’est parce que les cochons ne sont pas des humains que nous nous permettons de les tuer. […] Et aujourd’hui, l’antispécisme […] est entré dans un stade politique, c’est-à-dire qu’il veut faire aboutir sa réflexion dans un projet de société révolutionnaire qui mènerait à la libération animale et à un nouveau système qui serait “zoopolitique”, dans lequel les droits et les devoirs des animaux seraient garantis par la loi. »

Tout cela est à prendre au sérieux, car à ce rythme-là, un jour, la loi et les juges protégeront peut-être mieux les rats parisiens que certains humains.

Matthieu Chevallier
Matthieu Chevallier
Etudiant en journalisme

Vos commentaires

36 commentaires

  1. On ne peut que rester perplexe sur le sujet : d’une part, on croyait que les tribunaux étaient effectivement débordés, mais la justice donne l’impression qu’elle n’est plus qu’un amoncellement de lois et de décrêts, discutables, contournables, manipulables. Médor à la barre, c’est pour quand ?

  2. Il s’agit d’une saisine abusive et dilatoire de la Justice. Le tribunal qui se reconnaît compétent et affirme qu’il y a un intérêt dans cette procédure fait preuve d’idéologie gauchiste évidente.

  3. Vous oubliez de nous dire une chose fondamentale dans votre article : Qui finance cette assoc. ? Pour Alliance citoyenne à Grenoble, on a vu qu’elle était financée par l’Abbé-Pierre et Georges Soros.
    Soros est-il dans le coup encore ou n’est-ce que les fabricants de viande artificielle chimique ?

  4. Là , c’est le pinacle du crétinisme dans toute sa splendeur …. La « justice » en est pas loin non plus , pour s’autoriser a traiter ce genre d’affaire !

  5. Les anti-specistes semblent considérer sur terre une opposition homme/animaux et défendent ces derniers . ils oublient la chaîne alimentaire et les crimes atroces perpétrés par les animaux eux-mêmes pour se nourrir. Ainsi le lion chassant l’antilope, ou le loup, pourtant protégé chez nous tuant de manière bien plus barbare qu’un chasseur faune sauvage et brebis sans défense.
    Va t-on lui faire un procès ?

  6. N’oublions jamais qu’en France un enfant meurt tous les 5 jours suite aux mauvais traitements de sa famille ….alors le ridicule de tout cela est à pleurer ….

  7. Et que penser des génocides animaliers : chaque année des milliards de moustiques sont victimes de guerres chimiques…

  8. Avez vous remarqué l’acharnement que met l’humanité contemporaine à déshumaniser la société, sous prétexte d’humanisme ? Il faut à tout prix que l’homme abdique sa fierté d’être un être humain…

  9. Les poissons mangent des vers, des asticots, certains sont cannibales et mangent d’ autres poissons il faut créer une assos pour défendre les victimes des poissons
    Comment de prétendus adultes peuvent en arriver à de telles âneries d’ assos dans l’ espoir de récupérer des subventions qui reviendraient de droit aux poissons.

  10. Un jour j’ai cru entendre un poisson rouge qui criait car il en avait assez de tourner en rond dans son bocal et ne trouvait pas un petit coin où se reposer .quand vont-ils oser interdire les aquariums ronds.

  11. A quand la défense des carottes et des courgettes. Si ce n’était si grave ce serait risible.

  12. Il serait temps de ne plus financer par l’argent public toutes ces association et d’ailleurs je ne comprends toujours pas comment les médias peuvent continuer à leur laisser la parole. Tout ce monde associatif et médiatique devient dangereux pour la Démocratie

  13. Il faut respecter les animaux.. C’est nécessaire, chacun restant à sa place; et en consommer le minimum.! Nous sommes d’accord.
    .J’imagine que les virus et bactéries ont aussi à être respectés..
    Il faut donc arrêter de vivre…!

  14. Mais c’est déjà le cas , la justice protège mieux les rats que les humains victimes des racailles .

      • Ça me rappelle l’histoire authentique d’un de mes voisins du village qui avait tiré au 12 sur des rats qui visitaient son hangar la nuit , et les gendarmes qui insistaient pour comprendre pourquoi les traces de plombs se situaient à une hauteur d’ 1m50 sur les murs de la grange ….

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