[TRIBUNE] À Lille, Zemmour cible le mal français, le mal socialiste : un État obèse

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À Lille, Éric Zemmour a montré clairement qui il était.

La ligne politique qui repose sur la responsabilité personnelle sous la protection de l’État-nation au sein de la seule communauté nationale, où l’ambition de chacun doit concourir au succès collectif, est facile à identifier : patriotisme et libéral-conservatisme ont été les aspects les plus marquants du gaullisme. Dans la ville de naissance du Général, l’annonce d’une prime de participation exonérée de charges pour l’entreprise et d’impôts pour le salarié était la bienvenue puisqu’elle était un symbole éminent de cette ligne. Plus généralement, Éric Zemmour cible le mal français, le mal socialiste que la prétendue droite n’a pas su enrayer : un État obèse, aux dépenses de moins en moins justifiées et efficaces, prélève de plus en plus d’argent privé pour le redistribuer avec la générosité de celui qui use de l’argent qui n’est pas le sien. L’État ne secourt pas la pauvreté qui serait la mère de tous les vices et de la délinquance en particulier : il la favorise en appauvrissant les uns sans faire mieux vivre les autres. Il est de moins en moins capable de remplir ses missions prioritaires, notamment celle de lutter contre le crime qui n’est pas le produit de la pauvreté mais celui de son laxisme.

Comment expliquer, alors, que des journaux persistent à qualifier l’ancien journaliste du Figaro de « polémiste d’extrême droite » ? Certes, l’importance des médias clairement orientés à gauche, L'Obs, Libé et même Le Monde, ou le service prétendument public de l’audiovisuel, que Zemmour voudrait à juste titre supprimer, l’expliquent, mais ce marquage est également dominant dans beaucoup de quotidiens régionaux, comme La Voix du Nord, et dans des médias nationaux qui ne sont pas vraiment « de gauche ». Pour deux raisons convergentes : à cause de la formation gauchisante post-soixante-huitarde des écoles de sciences politiques et de journalisme qui produit un fossé de plus en plus large et profond entre la nation et « l'élite » censée l’informer et du fait des intérêts économiques et des orientations sociétales des propriétaires de ces médias, favorables à une mondialisation qui n’est heureuse que pour eux.

Cette dérive se traduit par l’importance donnée à des manifestations hostiles à Zemmour, sans que soit souligné l’extrémisme antidémocratique de ceux qui refusent l’expression du pluralisme. Sans que soit stigmatisée, non plus, l’intolérance de Mme Aubry dont la bouillie mentale atteint un degré de confusion extrême : elle aurait le droit de décréter qui est bienvenu à Lille et d’appeler à manifester contre un meeting de la campagne présidentielle, au risque de violences et d’incidents qui se sont d’ailleurs produits. Ces violences n’étaient nullement le fait des partisans de Zemmour, sagement réunis, avec ferveur, autour de leur candidat. Si celui-ci n’est pas d’extrême droite mais exactement dans la trajectoire du RPR telle qu’elle aurait dû se poursuivre, en revanche, la gauche, allant chaque jour un peu plus loin dans sa fuite en avant, est devenue extrémiste, transformant des idées en leur contraire, des positions discutables mais honorables en monstruosités logiques et en absurdités intellectuelles. Ainsi Mme Aubry évoque-t-elle l’identité de la France et « l'ADN » de sa ville pour exclure Zemmour !

Le comble est atteint lorsqu’on va jusqu’à plaquer l’épithète « antisémite » sur les idées d’un Juif qui n’a nullement abandonné sa religion mais est capable de faire la part entre celle-ci et son appartenance nationale, plus importante politiquement. Zemmour est anticommunautariste, nullement antisémite. On l’attaque sur sa volonté de refuser la repentance collective du peuple français, et il a raison dans la mesure même où la responsabilité collective est une monstruosité dont les Juifs ont été les premières victimes durant des siècles. Ceux qui ont tendance à excuser les vrais coupables, les individus criminels, qui dénoncent les lois anticasseurs au nom du refus de la culpabilité collective, affirment cependant continuellement la culpabilité de la France pour l’esclavage, pour la colonisation et même pour la répression de ceux qui s’opposaient à la décolonisation. Une nation ne peut se redresser que si elle cultive sa fierté ! C’est ce que Zemmour a compris !

Christian Vanneste
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Enfin une révolution économique ! Baisser les charges ce qui augmente le pouvoir d’achat et permet aux entreprises d’être plus compétitive et donc d’améliorer notre balance commerciale donc dynamiser le tissus économique et améliorer donc les recettes de l’Etat par le volume et non par le poids. Trop complexe pour la gauche qui vote les dépenses avant de voter les recettes. Là aussi il faudrait innover et qu’un budget, auquel il faudrait se tenir ne puisse être en déficit au moment du vote.

  2. Zemmour a raison lorsqu’il parle de la gabegie et de l’injustice induites par cette distribution des aides sociales. Un exemple que j’ai vécu : DAF d’une entreprise au bord du dépôt de bilan mon époux a bossé entre 70 et 80 h/semaine pour sauver les 143 emplois. Le PDG lui a octroyé une prime de 1500 €. Nous venions de construire et touchions 230 € d’APL par mois. « Grâce » à cette prime : plus d’APL = moins 2760 € . Bilan: 1260 € de revenus en moins et passage à tranche supérieure d’impôts…

    • Je ne comprends pas votre intervention. Pourquoi votre mari n’a t’il pas refusé les 1500€s’il savait d’avance ce que cela allait lui coûter ? Que veut dire DAF?

      • Daf = directeur administratif et financier. Refuser la prime ? Mais jamais nous n’aurions pensé que l’argent du travail était surtaxé en France, alors que celui des prestations sociales ne l’est pas du tout. Cherchez l’erreur, en espérant que vous aurez compris les raisons de cette gangrène qu’est l’assistanat …

  3. Excellent article et, effectivement, bravo Zemmour pour ce bon programme économique ! Nous sommes le pays le plus taxé du monde avec une école aux résultats catastrophiques, un hôpital dans un état de délabrement directement proportionnels à tout l’argent qu’on nous spolie. On pourrait insister aussi sur toutes les associations (SOS racisme, féministes, indigiénistes, wookistes, …) qui nous coûtent un pognon de dingue et ce, non pas pour développer la France mais pour la détruire !

  4. Ce n’est pas tant l’état qui est obèse (en tout cas pas l’école, l’hôpital, la justice, la police, l’armée, tous faméliques) que les collectivités locales.
    Et pas un mot sur une politique protectionniste qui est le seul moyen de réindustrialiser et donc de rendre la France riche comme pendant les 30 glorieuses.

    • Je crois que Z s’est déjà expliqué sur ce point à maintes reprises et notamment lorsqu’il était sur CWNews comme éditorialiste. Je ne suis pas sûr non plus que toutes les collectivités locales soient »obèses ». Certes Ménard nous dit avoir perçu 200millions de Macron, le prix du silence ? et si aujourd’hui les élus ne s’engagent pas dans les signatures pourquoi d’après vous ?

  5. Pas compliqué: extrême-droite = souverainiste.
    Les médias asservis à la doxa mondialiste n’ont de cesse de disqualifier ce sui s’oppose précisément, à l’idéologie de la fin des nations.
    Le vrai libéralisme, qui consiste à préserver l’autonomie des personnes et l’indépendance des corps intermédiaires, est le meilleur antidote au mondialisme babélien. Le socialisme, au contraire, le prépare: il suffit de subvertir un Etat devenu omnipotent pour faire tomber une nation.

  6. A Lille un Français à parlé aux Français de liberté de responsabilité de courage et de la France Bravo Éric Zemmour

  7. Un Etat obèse est la cible privilégiée pour tout virus opportuniste . Pour le sauver il faut commencer par le faire maigrir . On le vaccinera ensuite .

  8. A propos des impôts Alphonse Allais disait,  » il faut prendre l’argent là ou il se trouve, c’est à dire chez les pauvres. Bon d’accord, il n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres !  » ou encore Clemenceau,  » La France est un pays extrêmement fertile, on y plante des fonctionnaires, il y pousse des impôts !  » Rien de bien nouveau, l’avidité des politiciens est sans commune mesure, après eux le déluge.

    • Colbert disait pareil, mais en rajoutant quelque chose, c’est à dire, plumer la volaille doucement pour ne pas qu’elle crie trop fort. Rien de changer. On réduit les impôts (soi disant ) et on augmente les impôts !

  9. D’accord avec votre analyse. Malheureusement nous sommes devenus accro aux programmes sociaux dispendieux qui contribuent à l’obésité de l’état providence. Nous n’exigeons pas l’imputabilité de nos gouvernants. Nous gueulons contre l’état mais nous avons la main toujours tendue pour l’aide d’un nouveau programme. Oui, oui Zemmour a raison mais ne touchez pas à mes acquis!

  10. La clarté des explications, leur bon sens économique et financier démontre la qualité de l’orateur qui, sans prompteur, explique, d’une voix posée, son programme économique avec des mots compréhensibles par tous. EZ est vraiment le meilleur.

  11. Depuis longtemps, j’attendais un candidat qui, plutôt que de proposer des augmentations de salaire, proposerai des allègements de taxes et de charges. En effet, et depuis toujours, l’augmentation des salaires provoque mécaniquement une augmentation du coût de la vie et une inflation ce qui annule à brève échéance le salaire augmenté
    Bravo donc à Zemmour d’avoir compris çà.

  12. La ligne économique est claire, réduire les dépenses en supprimant les gabegies de l’état obèse, et redonner cet argent aux français. C’etait je trouve la faiblesse de Zemmour, déroulant des mesures économiques en désordre sans que l’on y trouve une cohérence. A Lille, il a trouvé cette cohérence avec brio.

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