Les hommes ne sont pas persécutés et l'égalité entre les deux sexes, sur tous les registres, du domestique au social, du quotidien au politique, est loin d'être effective. Il y a encore des progrès à réaliser.

Mais j'évoque la cause des hommes comme s'il fallait les défendre parce que l'actualité nous fait tomber parfois dans un ridicule où, à force de nous vanter les femmes par principe, on en oublie tout bon sens.

L'élection de François de Rugy comme président de l'Assemblée nationale, à une large majorité, a été presque occultée en raison du fait qu'on ne cessait de nous parler des deux députées femmes qui étaient candidates face à lui dans le groupe dominant de LREM et qui, elles-mêmes, semblaient anticiper leur victoire. L'information, ce n'était plus l'élection d'un homme mais la défaite d'une femme.

Pourtant, le parcours politique et l'expérience, sexe mis à part, pour l'observateur profiteraient surtout à François de Rugy. Ce qui s'est passé.

À entendre les réactions médiatiques, on avait quasiment l'impression que l'homme avait volé sa victoire et qu'un vote n'avait pas eu lieu.

Et que les femmes, deux personnalités estimables soit, avaient été victimes de quelque chose, d'une injustice, d'une fraude.

Une cause des femmes aussi abusivement exploitée frisait la condescendance et faisait de ce sexe qu'on prétendait promouvoir à toute force une sorte d'assisté et de catégorie humaine en péril.

Cette aigreur est d'autant plus absurde que LREM prévoit, pour d'autres fonctions importantes, une parité hommes/femmes et que ces dernières ne seront pas privées de responsabilités éminentes. Mais par décret et non par le choix forcément imprévisible de l'élection.

Cette controverse fondée sur rien était d'autant plus inappropriée, en l'occurrence, que le même jour le comité d'éthique proposait d'autoriser la PMA pour les femmes et les couples lesbiens. Une avancée souhaitée par des associations féministes militantes.

Au risque d'être cynique, les femmes ne sont pas non plus oubliées pour les affaires puisque Muriel Pénicaud, ministre du Travail, est mise en cause, en sa qualité d'ex-directrice générale de Business France, à cause de dysfonctionnements et d'anomalies relevés à l'occasion d'un voyage d'Emmanuel Macron à Las Vegas au mois de janvier 2016 et d'un rapport dont elle aurait retardé la diffusion. Elle a évoqué "une blague".

Le hasard fait que j'ai rencontré il y a quelques jours le ministre dans un couloir de CNews. Je l'avais saluée par un "Madame le Ministre". Elle m'avait repris : "Madame la Ministre". Je m'étais excusé en disant qu'on ne savait pas toujours comment les femmes titulaires de charges officielles voulaient être appelées. Certaines présidentes de cour d'assises, sur ce plan, m'avaient donné le tournis.

J'ai conscience de devoir rengainer ma provocation sur la cause des hommes. À condition que le souci de l'égalité entre les sexes ne nous fasse pas tomber dans des délires.

À l'Assemblée nationale ou ailleurs.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 21/11/2019 à 10:01.

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29 juin 2017 à 22:00