Le président du PCD maintient les propos que lui reprochent certains membres de LR.

"Notre liberté d'action est totale et je n'ai aucun compte à rendre au porte-parole des Républicains. Il faut constituer une grande force d'opposition pour contrecarrer les projets délétères de M. Macron - multiculturalisme, souveraineté européenne, TAFTA - pour les élections européennes. C'est la première fois que des organisations politiques se rassemblent à droite."

Il déplore aussi "l'enfumage" et la "brutalité" à l'œuvre à la tête de l'État depuis l'élection d'Emmanuel Macron, qu'il juge plus dangereux que Marine Le Pen.

Vous aviez déclaré que vous vouliez discuter avec le Front national.
Le porte-parole des Républicains a déclaré vouloir avoir une explication de texte avec vous. Maintenez-vous ces propos et que pensez-vous de la réaction des Républicains ?

Je maintiens évidemment ces propos. Je n’ai pas l’habitude de changer d’avis tous les quatre matins, même sur injonction. Ma maman a eu du mal à me faire faire des choses que je ne voulais pas faire. Ce n’est pas le porte-parole des Républicains qui y arrivera.
Sur le fond, si monsieur le porte-parole des Républicains veut une explication de texte, il faut d’abord qu’il commence par lire les documents. Le parti chrétien-démocrate n’est plus depuis sept ans un parti associé des Républicains. Notre liberté d’action, de paroles et de moyens est totale. Je confirme que le parti chrétien-démocrate n’a de comptes à rendre qu'à ses adhérents. J’invite donc le porte-parole des Républicains à se mettre son explication de texte sur l’oreille pour l'instant.

Ces propos interviennent quelques jours après les congrès du Front national qui a ouvert la possibilité d'ouverture d’autres personnalités de droite.
Le PCD recherche-t-il une alliance avec le Front national ?

Je ne suis pas dans une logique d’alliance de partis. Je suis dans la constitution d’un rassemblement politique. Nous verrons bien si cela se fera de parti à parti.
Il ne s’agit pas de se rallier à tel ou tel. Il s’agit de construire à plusieurs l’offre politique nécessaire pour contrecarrer les projets d’Emmanuel Macron. Et cela, personne ne le fait jusqu’ici.
Les projets de monsieur Macron sont délétères pour la France. Il a dans ses carnets la souveraineté européenne, le multiculturalisme et le TAFTA. Ce sont trois raisons pour lesquelles je me suis engagé en politique il y a quelques années, pour les combattre. Ce sont des motifs de résistance du parti chrétien-démocrate depuis son origine. On ne va pas faire comme si cela n’existait pas, en particulier lorsque je vois tout ce qui se déroule sous nos yeux. Monsieur Macron nous invite à un enfumage généralisé depuis maintenant neuf mois, sans aucune protestation des partis qui devraient assurer une opposition normale. Je me dis qu'il faut aller chercher ailleurs la possibilité de s’opposer.
Pour s’opposer au projet de souveraineté européenne de monsieur Macron, il faut constituer une offre politique antinomique de la sienne. On peut le faire à l’occasion des élections européennes et avec ceux qui partagent les mêmes conceptions de l’Europe que nous ou en tout cas qui ne sont pas d’accord pour que l’Union européenne épuise le débat sur la construction de l’Europe.

Considérez-vous qu’Emmanuel Macron est plus dangereux que Marine Le Pen ?

Absolument. C’est tout à fait clair. Je me sens évidemment beaucoup plus fondé à m'opposer à Emmanuel Macron qu’à n’importe qui d’autre, du fait qu'il est au pouvoir d'abord, et ensuite pour sa manière de gouverner. Il gouverne selon une espèce de mélange entre l’économie de marché furieuse et une brutalité à la tête de l’État inégalée depuis longtemps. Il démontre une volonté de tout remettre dans les mains du pouvoir exécutif central.

Est-ce que la plateforme Les Amoureux de la France que vous avez co-fondé avec Nicolas Dupont Aignan peut être un point de départ pour ces futures élections européennes ?

Nous continuons à faire vivre cette plateforme et ce travail en commun. Nous avons plusieurs réunions publiques prévues dans les semaines qui viennent. Elles seront animées avec nos amis de Debout la France de Nicolas Dupont Aignan, mais aussi du Mouvement pour la France avec Véronique Besse et Philippe de Villiers, et Le Centre national des indépendants qui nous rejoindra certainement un de ces jours.
Beaucoup de personnes sont intéressées par cette démarche. C’est la première fois dans l’histoire politique française que deux formations politiques, à droite en tout cas, se rassemblent pour engager un travail en commun avec la volonté très claire de laisser les frontières de côté. Dans ce périmètre-là de l’action politique et de la vie politique françaises, cela ne s'était jamais fait.
Je trouve que la démarche est intéressante. Nous sommes dans une démarche de programme commun avec Les amoureux de la France. C’est notre ambition. Tous ceux qui veulent concourir à la constitution du même programme que moi sont les bienvenus sans exclusion.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 16/03/2018 à 7:40.

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14 mars 2018 à 19:48

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