Il y a quelques jours, Emmanuel Macron a annoncé la création d'un plan destiné à dynamiser la recherche et l'innovation dans le domaine de la santé en France.

Le laboratoire Sanofi, fleuron de l'industrie pharmaceutique française (à capitaux majoritairement étrangers), n'a pas été capable de mettre sur le marché un vaccin anti-Covid alors que ses principaux concurrents mondiaux l'ont fait avec des bénéfices colossaux (le laboratoire américain Pfizer a annoncé, il y a quelques jours, que les seules ventes de son vaccin anti-Covid attendraient environ 15 milliards de dollars d'ici la fin de l'année). Cependant, même sans avoir découvert des vaccins, Sanofi n'est pas à plaindre financièrement car, en 2020, la société a dégagé 12 milliards d'euros de bénéfice, contre 2,8 milliards l'année précédente, soit une progression de près de 340 %, ce qui ne l'a pas empêchée d'annoncer la suppression de 1.700 postes, dont 400 postes de chercheurs.

Peut-être est-ce pour cela que le chef de l'État a déclaré que, dans le domaine de la santé, « nous avons un système qui est moins efficace qu'il ne devrait l'être : manque d'investissements, trop de divisions, trop de lenteur et des corporatismes ». Conclusion issue des travaux du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) chargé de tirer des enseignements de la pandémie de Covid-19 qui a révélé toutes ces anomalies.

Ce plan d’investissement annoncé par Emmanuel Macron a pour but de permettre à la France de devenir leader européen en innovation dans le secteur de la santé avec, en plus, un objectif de souveraineté technologique.

Ce sont, ainsi ,8 milliards d’euros qui devraient être mis sur la table pour atteindre cet objectif : 4 milliards seront ajoutés à la loi recherche et 4 milliards devraient venir du privé.

Parmi les 4 milliards de fonds publics, 400 millions seront consacrés au programmes prioritaires de recherche et 600 millions à la création de sites intégrant recherche, soins, acteurs privés et valorisation industrielle, à l'image sans doute de Campus Santé (dont la création fut annoncée à la fin de l'année dernière), qui doit regrouper public et privé afin de valoriser notre savoir-faire dans les disciplines de santé.

Ce plan vise également à accélérer la recherche dans trois domaines clés : les biothérapies pour lesquelles nous sommes très dépendants actuellement des importations de l’étranger, la santé numérique qui se verra dopée par une enveloppe de 650 millions d'euros et la recherche sur les maladies émergentes et infectieuses qui sera encouragée à hauteur de 750 millions d'euros.

Avec ce plan ambitieux, la France espère aussi attirer des chercheurs et des PME qui pourront profiter d'une enveloppe de 1 milliard d'euros en prêts ou subventions.

Espérons que toutes ces mesures permettront à la France de rattraper son retard, particulièrement en matière de vaccin contre le Covid, et d'être moins dépendante de l'étranger pour ses approvisionnements en médicaments dont les produits de base sont actuellement essentiellement importés, ce qui crée une vulnérabilité qui pourrait s'avérer dramatique en cas de nouvelle crise.

Il s'agit d'un projet ambitieux dont on peut espérer que la mise en place se fasse rapidement, sans être victime de l’inertie des acteurs déjà en place et des lourdeurs administratives, domaine dans lequel nous excellons et que la crise sanitaire actuelle a mis cruellement en évidence.

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01 juillet 2021 à 15:30

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