Remigration : effroyable pour la gauche, formidable pour ces jeunes Marocains

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Tout est une affaire de mots. Et la gauche, étant fâchée avec la réalité, en particulier celle de l'immigration, n'a de cesse d'établir des listes de gros mots et de suspects qui osent les employer. Il n'empêche : elle a beau criminaliser l'expression, la réalité s'impose, même à elle. Ainsi en est-il du Grand Remplacement : le même démographe Hervé Le Bras le nie dans un livre mais vient de le reconnaître implicitement quand il commente les chiffres de la natalité. Un autre gros mot de l'extrême droite fait en ce moment le bonheur des vigies de gauche : la remigration. Il suscite actuellement la polémique en Allemagne car l'AfD, donnée à 22 % dans les sondages, a participé à une réunion sur le sujet. Ce projet aurait concerné le retour vers leurs pays d'origine de plusieurs dizaines de milliers d'étrangers. Pour L'Humanité, c'est évidemment « effroyable ». En France, en 2022, Zemmour avait proposé de créer un ministère de la Remigration s'il était élu. Cela ne concernait que les délinquants, les déboutés du droit d'asile et les fichés S. En mars 2022, un sondage OpionWay avait tout de même montré que 55 % des Français y étaient favorables.

Le concept recouvre donc des réalités très variables et, selon Wikipédia, il peut même s'appliquer aux retours volontaires des immigrés ou des descendants d'immigrés dans leurs pays. Il serait donc intéressant, pour quitter définitivement les heures et les régions les plus sombres de notre Histoire et migrer vers des rivages plus ensoleillés, de savoir ce que les éventuels intéressés pensent d'une éventuelle remigration. Peu d'enquêtes sur le sujet, comme on peut s'y attendre. En fouillant un peu, on découvre le reportage récent d'un journal francophone marocain indépendant, TelQuel, republié par Courrier international, donc peu suspect de colporter des projets nauséabonds. Signé Safae Hadri et Leila Chik, son titre fait un constat sans détour : « Le "retour" des enfants d’immigrés, un phénomène croissant au Maroc. »

Le reportage détaille, à travers le parcours de plusieurs trentenaires franco-marocains revenus au pays, les raisons qui les ont poussés à effectuer cette remigration (le mot n'est, bien sûr, pas employé) : intérêt économique, raisons familiales, désir de participer au développement de son pays, sentiment qu'ils pourront mieux réussir qu'en France. Mais aussi, évidemment, les raisons culturelles et religieuses : le bonheur, quand on est une musulmane voilée, de passer inaperçue : « La montée de l’islamophobie rendait notre quotidien difficile. Depuis qu’on a commencé à porter le voile, on ne s’est plus senties vraiment chez nous. »

L'enquête n'échappe pas au passage obligé de la victimisation culpabilisatrice pour la France, mais en reconnaissant qu'ils sont mieux là-bas qu'ici, que leur « chez nous » n'est pas le nôtre, que la France et l'Europe ne sont pas les pays du voile islamique, qu'économiquement nous ne sommes plus l'Eldorado (et cette remigration en dit long sur notre déclassement), ces jeunes Marocains rejoignent la ligne de la droite nationale et démontent les fantasmes de la gauche française : non, la remigration n'est pas effroyable, elle peut même être un vrai bonheur. Du gagnant-gagnant.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

29 commentaires

  1. La seule chance d’en finir avec l’immigration de masse, devenir plus pauvre que les pays d’origine. Voilà où nous mène nos politiques actuels. On aurait pu imaginer d’autres solutions.

  2. Pourquoi dire d’Hervé Le Bras que c’est un « démographe » ? Il est à peu près aussi spécialiste de la chose que moi je suis pape. Ce monsieur est un idéologue gauchiste et comme tel, il avance les yeux bandés pour rester poil. Et si aujourd’hui la réalité le rattrape c’est qu’il commence à mettre de l’eau dans son vin. Il était temps.

  3. La remigration volontaire de têtes bienpensantes ,c’ est peut-être une » chance pour la France » qui s’ échappe. Pour les autres , il ne faut pas rêver ,nous les conserverons malgré nous par toutes sortes d’ aides qui leur sont attribuées ,aides que nos agriculteurs français aimeraient bien avoir en totalité .

  4. Il faut évidemment les encourager à repartir chez eux trop de différence entre nos deux cultures . Et surtout supprimer toutes ces aides qui ne rendent service à personne .

    • tout à fait , mais on leur donne de l’argent pour partir , mais pas idiots ils reviennent quelques mois après en chercher d’autre , et si on savait tout , c’est bien pire !!!

  5. Oui, la France s’appauvrit et il faut bien être naïf pour ne pas comprendre qu’il est de plus en plus dur de vivre dans notre pays et qu’il ne faut pas compter sur les immigrés pour tenter de redresser la barre. Des chances pour la France que n’arrêtent pas de répéter nos gouvernants, mais lorsque le bateau France tangue, il faut bien voir qu’il n’en est rien. Si seulement, cela pouvait servir d’exemple et éviter l’immigration, mais il faut bien craindre que ce ne sera que lorsque nous serons à l’os que le phénomène s’arrêtera.

  6. il faut encourager cela et le meilleur moyen est de rendre la France non attractive, donc supprimer toutes les aides

  7. Dans la mesure où la France tiers-mondialisée, après une violente et totale faillite économique, ne sera plus capable de financer diverses allocations et aides à l’immigration, il se peut qu’il y ait une certaine remigration volontaire vers les pays d’origine. D’autres choisiront le pillage momentané…

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