Quand Radio France épingle Macron sur ses comptes de campagne !

Mais que se passe-t-il à Radio France depuis le départ de Mathieu Gallet ? Il semblerait que le Président Emmanuel Macron fasse l'objet d'enquêtes, tardives certes, mais fort indiscrètes !

C'est ainsi que, conjointement, les deux radios (France Inter et France Info), dont on ne soupçonnait pas qu'elles puissent avoir un goût soudain pour le politiquement incorrect, viennent de révéler le détail des comptes de campagne qui auraient, selon les documents publiés, bénéficié de préférences tarifaires tout à fait inhabituelles et, en principe, interdites par la loi, sauf à intégrer ces avantages dans le bilan des dépenses engagées par le candidat.

Le détail ainsi révélé est stupéfiant. Le candidat Macron se serait-il laissé piéger par son équipe de campagne, lui qui est réputé tout contrôler jusqu'au moindre bouton ? Plus d'un an après, l'équipe d’investigation de la radio publique n'a pas hésité à puiser dans les révélations de WikiLeaks, que les médias avaient alors tenu éloigné de leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. WikiLeaks est cette ONG fondée par Julian Assange dont l'objectif est de révéler au public des documents confidentiels. Effectivement, ce sont près de cent mille courriels envoyés par les collaborateurs du candidat Macron qui ont été dépouillés et mis à la disposition de la presse.

"Emmanuel Macron a bénéficié d’importantes ristournes pendant sa campagne. Et pas seulement de la société GL Events. La Commission des comptes de campagne semble être passée à côté de certaines factures potentiellement litigieuses. Nos révélations." C'est ainsi que France Inter présente sur son site la litanie de ce qui apparaît comme étant des « indélicatesses » qui auraient dû sanctionner le candidat d'En Marche ! Nicolas Sarkozy connaît la signification de ces sanctions. Macron les connaîtra-t-il ?

Il apparaît, d'après les enquêtes menées notamment par France Inter, mais aussi par d'autres organes de presse et plusieurs blogs dont la crédibilité avait été, alors, dénoncée, qu'on n'avait jamais vu un candidat bénéficier d'autant de largesses pour, notamment, la location de salles. Le candidat Macron a ainsi vu ses factures réduites jusqu'à 85 %. Sans oublier la campagne d'appels téléphoniques passés auprès de six millions de Français qui lui ont été facturés par la société SELF CONTACT avec une ristourne de 27 %, et qui ont fait l'objet d'un rappel aux bonnes pratiques de la CNIL.

Mais il y a une cerise sur le gâteau. Un décret du 30 mai qui revalorise de 57 % le misérable salaire du président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Ce décret va donc permettre à François Logerot de toucher un salaire de 7.182 au lieu de 4.574 euros. Plus, annonce Le Parisien, une indemnités de 9.500 euros annuels pour ses frais.

Au micro de Jean-Michel Apathie sur France Info, ce même président de la CNCCFP s'est essayé à une curieuse explication pour tenter de justifier sa décision de valider les comptes du candidat d'En Marche! : « Nos rapporteurs n'avaient pas signalé certains des problèmes ». Si ce n'est pas se moquer de la démocratie...

Et on apprend qu'une plainte sera déposée auprès du parquet de Paris par une association anti-corruption, le FRICC (Front républicain d'intervention contre la corruption) pour financement illégal de campagne électorale. À suivre.

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois