Ahmed H. : l’arbre qui cache la forêt djihadiste
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Comme une douche froide, en ces temps où les orages donnent de la voix, on apprend qu’un certain Ahmed H. a été interpellé à Lisieux, dans le Calvados.
Âgé de trente-trois ans, Ahmed H. – qui « vit son interpellation “comme une injustice”, indique son avocat » (BFM TV) – « aurait participé au massacre de 1.700 personnes à proximité de Tikrit (Irak). Il aurait administré la région de Samarra pour le compte de Daech » (Franceinfo).
Puis il aurait quitté l’Irak et se serait glissé parmi les migrants pour rejoindre la France en 2016. « En juin 2017, au terme de l’instruction de sa demande, il a obtenu le statut de réfugié, qui lui a donné droit à une carte de résident de dix ans » (La Croix).
Les services de renseignement français, aidés par les renseignements européens et irakiens, le repèrent pendant l’été 2017, soit un an après son arrivée en France. Mais ce n’est qu’en novembre de la même année qu’une information judiciaire est ouverte. Et - cerise sur le gâteau - l’individu ne sera interpellé qu’en mars 2018, placé en détention provisoire et mis en examen pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste », « association de malfaiteurs terroristes en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes », « crimes de guerre par atteinte à la vie », « crimes de guerre par traitements inhumains et dégradants », « crimes de guerre par l'usage de moyens et de méthodes de combats prohibés et participation à un groupement formé en vue de préparer des crimes de guerre » (Franceinfo). C’est du lourd et nous, nous l’apprenons en juin 2018 !
Par ailleurs, entre son arrivée sur le territoire national et la surveillance dont il a été l’objet, Ahmed H., fort de son expérience de terrain, aurait très bien pu organiser un attentat de plus ou moins grande ampleur. Ce qui démontre combien les pouvoirs publics ne peuvent prévenir efficacement le terrorisme s’ils ne maîtrisent pas nos frontières, et ce, quoi qu’en disent certains spécialistes pérorant dans les médias. Quant à ceux qui, tel le pape François, affirment que « les migrants ne sont pas dangereux mais en danger », cette affaire devrait les inviter à nuancer leur propos.
Cependant, malgré le pedigree impressionnant du suspect, on nous dit que, « selon une source proche du dossier interrogée par Le Monde, Ahmed H. n’a pas le profil des jihadistes qui se sont infiltrés parmi les migrants avec l’objectif de rejoindre l’Europe pour y commettre des attentats, à l’instar de certains protagonistes des attaques du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Il s’agirait plutôt d’un vétéran qui fut un partisan de l’EI à ses débuts, en premier lieu au nom de sa haine anti-chiites » (Libération). Nous voilà rassurés !
Enfin, Ahmed H., comme précisé plus haut, a été arrêté à Lisieux, où plane habituellement l’ombre bienveillante de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui, après sa mort, promettait de faire « tomber une pluie de roses sur la Terre » quand d’autres nous promettent une pluie de sang. C’est ce qui s’appelle un choc des cultures.
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