Quand Blanche-Neige est trop blanche pour les progressistes

blanche neige

En théorie, une marque de meuble est supposée vendre des meubles, pour s'asseoir, dormir ; une marque de voiture, des voitures, pour rouler ; idem pour la lessive ; tout comme regarder un film est censé, en théorie, divertir plutôt que de lessiver le cerveau. Là où ça se complique, c'est la mise en pratique : les meubles, les voitures, la lessive et le cinéma, sont devenus, entres autres, autant de redoutables moyens de propagande où les pulsions consuméristes d'Homo festivus constituent l'anesthésiant parfait pour faire passer, sans douleur, le suppositoire du progressisme. Selon l'expression consacrée, le « temps de cerveau humain doit être toujours disponible » aux sirènes du progrès sociétal. Encore plus vicelard quand le public cible est constitué d'enfants, et, dans ce domaine, Disney est passé maître.

L’endoctrinement, comme l'orthographe et le calcul, est d’autant plus efficace quand il est administré tôt dans le cerveau de nos chères têtes blondes. Signe des temps, dans le dernier épisode de la saga progressiste, Blanche-Neige a pris des couleurs, elle a meilleur teint, moins blanche, métissée. Dans le jargon progressivement correct, c'est la tendance du blackwashing ou, pour les impies de la nouvelle religion woke, imposer de la diversité dans les séries et les films, y compris (et probablement surtout) quand les personnages sont historiquement blancs ou, si fictifs, imaginés par des Blancs. L'inverse n'est jamais vrai, et là, dans le milieu éclectique du lavage des cerveaux, le Blanc est lessivé, remplacé, annulé, en référence à la pandémie de la cancel culture anglo-saxonne.

Cette politique est la conséquence d'un programme de rééducation interne chez Disney baptisé « Reimagine Tomorrow » qui propose des formations d’éveil pour conscientiser les employés sur les problématiques raciales. On y apprend, par exemple, que les employés racisés sont « très mal à l'aise avec la politique maison qui fait la promotion de contenus racistes » ou que « les États-Unis ont une longue histoire de racisme systémique et de transphobie ». Tous les historiens vous le diront : Abraham Lincoln, Benjamin Franklin ou même George Washington étaient tous de nauséabonds transphobes. Mais encore, les employés blancs sont invités à « travailler sur leurs sentiments de culpabilité, de honte, afin de mieux comprendre leur nature profonde et ce qui doit y être guéri ». L'entreprise demande également à ses employés de remplir une liste de privilèges blancs, incite les Blancs à ne plus financer la police, à participer aux réparations envers les Noirs et à « décoloniser leur bibliothèque ».

Pendant des générations, Walt Disney était la plus célèbre société de divertissement, aux États-Unis comme dans le monde. En regardant ses films, à aucun moment nous n'avions le sentiment d'être les victimes d'une manipulation ourdie par le Ku Klux Klan. Alors que, durant la Seconde Guerre mondiale, elle produisait des films de propagande pour encourager les Alliés à vaincre le fascisme, aujourd'hui, c'est plutôt de la propagande en faveur du totalitarisme progressiste où l'entreprise s'investit.

La production du conte des frères Grimm, version métissée, devrait débuter en 2022. Blanche-Neige conservera-t-elle son patronyme offensant ? Qui interprétera les rôles des sept nains, le risque étant significatif de verser dans l'achondroplasiaphobie. Pour éviter tout amalgame, une équipe de basket serait-elle un bon compromis ? De quelle ethnie sera le prince ? On sait déjà qu'il ne pourra pas embrasser l'empoisonnée à l'insu de son plein gré. Si l'acteur choisi est blanc, éviterait-on les cris d'orfraie sur le retour du droit de cuissage racialiste ? Ça y est, j'ai trouvé, le prince sera une princesse : et ils se marièrent, eurent recours à la PMA et vécurent heureux en polyamoureux.

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