Primaire des écologistes : Sandrine Rousseau reste derrière l’épaule gauche de Yannick Jadot

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Il y a quelques mois, on aurait titré : « Victoire facile et sans surprise de Yannick Jadot à la primaire des écologistes ». L’eurodéputé Vert avait un boulevard devant lui dans la course à l’élection présidentielle de 2022. Jusqu’à début septembre, les sondages étaient laudateurs et rassurants. À la question « Quelle personnalité ferait le meilleur candidat écologiste en vue de l’élection présidentielle de 2022 ? », 69 % des sympathisants EELV répondent « Yannick Jadot », révélait, le 4 septembre, un sondage Ipsos-Sopra Steria pour France Info et Le Parisien/Aujourd'hui en France. Preuve s’il en est qu’il faut se méfier des sondages.

Le premier tour a été révélateur, premièrement parce qu’il a provoqué un second tour, deuxièmement parce que l’opposition Jadot-Piolle a été balayée par la candidature surprise et pas piquée des hannetons de l’ancienne porte-parole du parti Sandrine Rousseau. L’économiste de 49 ans avait gagné un peu de notoriété à la fin du mandat de François Hollande en dénonçant le comportement d’un ancien cadre du parti Denis Baupin. Celle qui a lancé le premier « Balance ton porc » du monde politique français s’était, depuis, éloignée de la vie politique.

Elle est pourtant revenue pour les primaires en peinant, au début, à faire entendre sa voix.

À chaque sujet journalistique sur la primaire écologiste, on oubliait généralement de la citer. Et puis sa notoriété s’est envolée grâce aux phrases chocs et autres couacs. Jouant sur la carte féministe, woke et progressiste, Rousseau s’était entourée de ce que la France fait de plus aveugle en matière de militantisme, que ce soit la militante lesbienne Alice Coffin, le fondateur du curieux Observatoire national de l’extrême droite Thomas Portes ou encore ces intellectuelles marquées à gauche comme Laurence De Cock. Las, la pasionaria du « wokisme » est parvenue à se hisser au second tour et à faire souffler un vent de peur dans l’équipe Jadot. Au fond, cela a donné l'occasion d'un coup de projecteur sur la réalité de l’écologie politique. Cela n'échappera plus à personne : les vestes cintrées, les sourires rassurants et la parole raisonnable d’un Yannick Jadot cachent d’authentiques fondamentalistes Verts comme Sandrine Rousseau, le maire de Grenoble Éric Piolle ou encore Julien Bayou.

La vitrine Jadot se fissurait sous la pression de l’arrière-cuisine. Le cacique vert passe de justesse, avec environ 51 % des voix. La victoire de Jadot signe le retour de l’écologie dite raisonnable, elle siffle surtout la fin des illusions. L’idéologie des écologistes politiques est hors-sol, dogmatique et punitive. Derrière l’épaule gauche de Jadot se cachent, en embuscade, les déraisons des partisans de Sandrine Rousseau.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

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