Présidentielle 2024 : Joe Biden et Donald Trump en rajoutent dans le populisme !

Joe Biden
Joe Biden

Il suffit de regarder la carte électorale des USA pour comprendre la fracture opposant démocrates et républicains. Aux premiers, les côtes Est et Ouest, réputées « ouvertes » et « cultivées ». Aux seconds, le Middle West, ces « gens déplorables » naguère stigmatisés par Hillary Clinton. Pour être plus précis, aux « ploucs » de l’Amérique invisible convient-il encore d’ajouter ces bastions républicains – mais aussi fortunés – que sont le Texas et la Floride.

Joe Biden a beau être tenu pour « sénile », au moins est-il fort d’une équipe connaissant son métier. D’où ce changement de braquet le poussant à parler aux délaissés du rêve américain ; ceux qui firent la victoire de Ronald Reagan en 1980 et celle de l’inclassable Donald Trump en 2016.

Ainsi, lors du traditionnel « discours sur l’état de l’Union » devant le Congrès, Joe Biden en appelle-t-il aux « oubliés de la croissance ». Et le même d’assener : « Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée. […] Les emplois bien rémunérés partaient à l’étranger, les usines fermaient. » Voilà qui est beau comme du… Donald Trump. Mieux, l’actuel locataire de la Maison-Blanche affirme : « Au fil du temps, nous avons perdu autre chose : notre fierté, notre confiance en nous. » Bref, un « Make America Great Again » version démocrate.

Mieux : Joe Biden promet de « guérir l’âme de l’Amérique ». En attendant de soigner les écrouelles et de guérir les lépreux ? Comme quoi cette « destinée manifeste », si chère aux descendants du Mayflower, faisant des USA un « Nouveau Monde » autoproclamé et béni de Dieu, peut aussi puiser dans la tradition thaumaturgique de nos rois de France, symbole honni de ce « Vieux Monde ».

De son côté, Donald Trump, loin de s’avouer vaincu et estimant qu’on lui a « volé l’élection » de 2020, continue de battre la campagne… à la campagne. Celle de ce Middle West plus haut évoqué et que Joe Biden tente de lui disputer. Du coup, ce dernier, sûrement moins sleepy qu’on ne le dit, est désormais obligé de bousculer son propre camp, allant jusqu’à stigmatiser ces « limousine liberals », équivalent actuel des « radicaux chics » déjà ridiculisés par l’écrivain Tom Wolfe, dans un article publié en 1970 dans le New York Magazine et demeuré fameux depuis.

En d’autres termes, c’est la course à l’échalote populiste. Scénario bien rodé qui, bon an mal an, ferait l’affaire des deux camps en présence ? Rien n’est moins sûr.

En effet, à en croire de récents sondages – à près de deux ans de l’échéance, ils ne disent pas grand-chose, mais un peu tout de même –, l’affaire ne serait pas forcément pliée d’avance. Si le duel annoncé entre Joe Biden et Donald Trump aboutirait une nouvelle fois à une sorte d’égalité, les chances du candidat démocrate seraient bien moins moindres face à ce jeune espoir du Parti républicain n’en finissant plus de monter ; Ron DeSantis, le gouverneur de Floride.

L’homme a effectivement de quoi jouer les trublions. Pour commencer, il ne s’agit pas d’un protestant survolté à la sauce évangéliste, mais d’un catholique pur jus et d’origine italienne. Devant la pandémie du Covid-19, il ne fut pas plus pour le confinement généralisé que le laxisme sanitaire. À l’origine climato-sceptique, il sait aussi mettre de l’eau dans son Coca™. Tout aussi dubitatif vis-à-vis de l’idéologie LGBTQ+, il parvient à remettre au pas la multinationale Disney quant à sa politique wokiste, menaçant d’en finir avec les avantages fiscaux accordés à la firme aux grandes oreilles, dont Disney World, son parc de Floride, devenu quasiment État fiscal dans l’État fédéral.

Cette multinationale, plus attentive au carnet de chèques qu’aux luttes sociétales, finirait, semble-t-il, par en rabattre. En un mot comme en cent, le duel annoncé entre Joe Trump et Donald Biden pourrait bien se voir bousculé, ces jours prochains, Ron DeSantis étant plus en embuscade que jamais.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

5 commentaires

  1. Curieusement on continue à nous proposer des articles caricaturaux au sujet de la scène américaine.
    Au fil des mois cruels, le spectacle orchestré de mains de maîtres, devient chaotique et les mains des maîtres se mettent à trembler…
    Comment lire -encore et toujours- que Biden soit une possible tête d’affiche, quand sa tête n’est même plus mise à prix, et qu’il lui faudra tenter de la sauver à tout prix.
    Comment lire -encore et toujours- que Trump estime qu’on lui a « volé l’élection », quand tout indique progressivement que l’extravagant total de voix attribué à Biden : 81 M de voix défie le bon sens minimum?
    Qui peut croire que Biden, n’ayant fait la moindre campagne, ait pu exploser le record historique des candidats à la présidentielle établi par Obama en 2008, de près de 15 M de voix?
    Qui peut imaginer que les fermetures providentielles simultanées des bureaux de vote des Swing States étaient destinées à prévenir l’endormissement des agents chargés du dépouillement ?
    Qui peut continuer à nous vendre ce scénario d’un prochain combat coude à coude ?
    La fin de cette pièce rapiécée et truquée est proche, mais Hollywood, ses courtisans, et ses argentiers, ne se présenterons sans doute pas au baisser de rideau.

  2. Biden a fait son temps. Vivement que Monsieur Trump revienne pour nous éviter une 3 ème guerre Mondiale et dialoguer avec Monsieur Poutine se qui visiblement est impossible avec des incompétents comme Macron et la momie Biden.

  3. La question qui se pose en priorité, me semble-t-il, serait plutôt celle de la pérennité du clan Biden. Les magouilles et mensonges de Joe concernant son fils, et ses placements en Ukraine, et en Chine, combinés à cette interdiction de laisser se manifester la vérité vis à vis du russiangate, du trucage des élections de 2020, du Capitole, de la pédocriminalité du clan… Ça commence à faire beaucoup…

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