Prélèvement de l’impôt à la source : la nouvelle bourde de Macron !

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À en croire un adage fameux, la roche Tarpéienne serait proche du Capitole ; ou de la Rotonde, en l’occurrence. La preuve par Emmanuel Macron, dont la présidence paraît chaque jour plus brinquebalante, de démission de Nicolas Hulot en promotion inepte d’un Philippe Besson, de déclarations à l’emporte-pièce, de ces pauvres "qui ne sont rien" en Français désormais traités de "Gaulois réfractaires", jugement tenu au Danemark (à l’étranger, donc), et ce, à rebours des usages les plus élémentaires de la fonction présidentielle.

Et jeudi, c’est de Finlande qu’Emmanuel Macron, après avoir brocardé le peuple dont il a la charge, désavoue l’un de ses propres ministres, Gérald Darmanin, en charge des Comptes publics. La faute de ce dernier ? Avoir commencé à mettre en œuvre l’une des mesures de campagne du premier des Gaulois, soit cette fameuse « retenue de l’impôt à la source ». "J’ai besoin de réponses très précises et d’être sûr de ce que nos concitoyens vivront le jour où on le mettra en place et si on le mettra en place", a-t-il ainsi affirmé, laissant à penser que, pour le moment, il était encore dans le vague et que le ministre en charge du dossier n’était « précis » que de loin.

En d’autres termes, Emmanuel Macron est pressé de prendre son temps. Les grincheux objecteront que cela fait maintenant plus d’un an que Bercy travaille sur le sujet et que tout l’art de gouverner consiste aussi un peu à prévoir. À Matignon, on tente donc de jouer les pompiers, en assurant, toujours à propos de ces mêmes "réponses très précises" : "Il y a d’un côté un Président qui attend des réponses et, de l’autre, un ministre qui donne des réponses." Et inversement ? À en juger de l’actuel flou régnant au sommet de l’État, on en conclura donc que si les réponses données sont mauvaises, c’est peut-être parce que les questions posées n’étaient pas forcément les bonnes.

Mais ce jeu de questions/réponses ne serait pas une fête de chaque instant si l’administration fiscale ne se mêlait, à son tour, de la partie avec ce tweet : "Nous sommes confiants sur le fait que toutes les réponses à toutes les questions lui seront apportées et que le calendrier sera tenu." Il est à préciser que ce billet doux est assorti du hashtag #gauloispasréfractaires. Si Bercy se met désormais à faire de l’humour, nous voilà frais.

De son côté, Gérald Darmanin donne lui aussi dans l’humour, mais involontaire, celui-là : "J’ai encore eu le Président hier soir et j’ai encore eu un échange ce matin avec monsieur le Premier ministre." Ça sert également à ça, le téléphone : traiter les problèmes à la source.

Très logiquement, d’autres grincheux, ceux du Figaro, par exemple, ont sitôt avancé une possible réponse à la question qui se pose : "En octobre prochain, les Français bénéficieront d’une nouvelle vague de baisse des cotisations sociales sur les salaires. Un cadeau fiscal qui va gonfler la rémunération nette des salariés. Mais cet effort va être moins visible, voire disparaître, sur les fiches de paie avec la mise en place du prélèvement à la source en janvier 2019."

Il fallait éventuellement y songer avant. Tout comme il n’aurait pas été incongru, du point de vue élyséen, de peser le pour et le contre de l’abaissement à 80 km/h sur les routes nationales, mesure qui n’est pas pour rien dans l’actuelle dégoulinade sondagière d’Emmanuel Macron. Bref, tout cela est-il vraiment sérieux ?

On est, effectivement, en droit de se poser la question. Même si elle paraît sans réponse pour l’instant.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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