Pour l’acteur Mathieu Kassovitz, « la pollution n’existe pas ! »

© Capture d’écran LCI
© Capture d’écran LCI

L’acteur Mathieu Kassovitz se serait-il une nouvelle fois mis en orbite ? C’est à croire. Passablement à l’ouest depuis longtemps, il semble être à l’est, aujourd’hui ; à force de rotations planétaires, probablement.

Ainsi affirme-t-il, ce 30 septembre, sur France Inter, à l’occasion de l’émission Zoom Zoom Zen, que « la pollution n’existe pas ». Pour lui, « les composants qui provoquent la pollution viennent de la Terre, le processus est donc naturel et la planète finira par les absorber ».

Voilà qui peut s’entendre, mais à ce titre, l’héroïne, qui nous vient du pavot, et la cocaïne, de la feuille de coca, produits tout aussi naturels, auraient pareillement vocation à être « absorbés ». La démonstration est un peu courte. Une association écologiste telle que QuotaClimat décide d’en appeler à l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique).

Bévues et boulettes à répétition

Cet acteur des plus talentueux (il a notamment brillé en héros de la série Le Bureau des légendes et du film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain) n'est pas à une contradiction fantasque près. Il figure parmi les signataires d’une tribune publiée dans Le Monde, en 2018, dans laquelle nous sommes mis en garde car « la sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent ». Il convient donc de lutter contre « toute action politique qui ne ferait pas de la lutte contre ce cataclysme sa priorité concrète, annoncée et assumée ».

Comme quoi, la pollution, à l’instar de son cerveau manifestement embrumé, peut être à géométrie variable. D'autres sorties médiatiques participent d’un registre pour le moins lunaire.

Le 15 septembre 2009, il suscite le buzz sur le plateau de Ce soir (ou jamais !), alors présenté par Frédéric Taddeï, en remettant en cause la thèse officielle des attentats du 11 septembre 2001. Résultat ? Notre homme est tenu pour « révisionniste », accusation ubuesque dont il sera ensuite lavé par les tribunaux. Mais ce pas de deux façon tango (un pas en avant et deux en arrière) n’est pas sans conséquences. Le site Conspiracy Watch rappelle qu’il n’est pas évident d’expliquer que « celui qui se réjouit de la condamnation du "facho" Alain Soral aille jusqu’au Liban rendre visite au désinformateur conspirationniste Thierry Meyssan, un proche, précisément, d’Alain Soral et d’un régime iranien qui a érigé le négationnisme en véritable axe de sa politique étrangère ». Ce n'est pas fini. En 2011, L’Ordre et la Morale, film réalisé par ses soins et consacré à la prise d’otages d’Ouvéa qui ensanglanta la Nouvelle-Calédonie en 1988, est un échec public des plus cuisants.

« Enculer » le cinéma français ?

Ni une ni deux, cet artiste décidément des plus sensibles s’énerve en ces termes sur les réseaux sociaux : « Une seule nomination aux César ! J’encule le cinéma français. Allez-vous faire baiser avec vos films de merde. […] Vous ne m’aimez pas. Je ne vous aime pas non plus. […] Narcissique et prétentieux. Je le suis. Je l’affirme. Je vous emmerde. Bonne journée. »

On ne saurait être plus exquis. Pourtant, Mathieu Kassovitz sait garder la tête froide, ne serait-ce que pour ne pas se brouiller davantage avec la fameuse « grande famille du cinéma ». D’où son appel à voter pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen, lors de l’élection présidentielle de 2017. La même année, sa tête est déjà moins froide quand il insulte publiquement les forces de l’ordre de la ville de Nantes, à l’occasion d’une opération anti-drogue, les traitant de « bons à rien » et de « bande de bâtards ».

Une position ambiguë vis-à-vis du RN ?

Trois ans plus tard, Mathieu Kassovitz se prend à nouveau les pieds dans le tapis en déclarant, sur LCI, à rebours de son anti-lepénisme de naguère : « J’ai toujours été dans l’attente de l’arrivée du FN, pour voir la vraie réaction des Français. Est-ce qu’on est vraiment le pays des droits de l’homme ou est-ce qu’on est devenu autre chose ? […] Peut-être que le FN a sa place en France, peut-être qu’ils vont faire un meilleur boulot. En tout cas, c’est peut-être une expérience à essayer. Je pense qu’on ne saura jamais vraiment qui on est si on n’a pas passé ce stade-là. Que ce soit Jordella (sic), Le Pen ou un autre, je pense qu’à un moment, on va basculer. »

Devant la polémique suscitée par ses propos, il rétropédale illico : « Pour tous les idiots, imbéciles, connards qui utilisent les mêmes outils de propagande que les fachos et m’accusent d’avoir déclaré de voter RN, j’appelle à voter la semaine prochaine. » Mais sans dire pour qui. Un oubli ? Comme le disent joliment nos amis belges, ce gugusse n’a décidément pas toutes les frites dans le même cornet.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Quand j’étais encore au lycée j’avais entendu cette citation de LAVOISIER: « rien ne se perds, ni ne crée tout se transforme ». Est-ce que Mathieu KASSOVITZ fait référence à cette citation ?

  2. La pollution existe bien et à tous les niveaux, principalement intellectuelle, voire les « wokistes » fortement pollueurs.

  3. Tout le monde a le droit de se tromper et changer d’avis. Dans tout mensonge, il y a toujours une petite part de vérité. Comme on dit : « Ce n’est pas la girouette qui tourne mais le vent qui change ».

  4. Mathieu Kassovitz n’est toujours pas sorti de son film « la haine  » .
    A-t-il été tant marqué que cela par son rôle de skinhead qu’il se soit identifié finalement à celui-ci ?

  5. Les substances font des dégâts considérables dans la tête de certains artistes , en fait , il ne sait plus vraiment où il habite , dit tout et son contraire , du en même temps pour qui il appelle à voter , insignifiant .

  6. Mathieu Kassovitz n’est pas vraiment ma tasse de thé et je suis rarement – euphémisme- d’accord avec lui. Mais tout le monde à le droit d’avoir des contradictions et de dire des conneries, à partir du moment où personne n’est agressé. Que vient faire L’ARCOM dans cette affaire. La liberté d’expression est sacrée, même pour les cons.

  7. Kassovitz exprime mal le vrai problème, la propagande écolo qui veut faire croire que TOUT est pollution, et donc que tous les éléments de nos vies doivent être contrôlés par leur police du comportement. Mettant dans le même sac les rots des vaches et le déversement de déchets toxiques dans une rivière…

    • Tout à fait . Tous les gens sont sensibles à leur environnement mais pas écolos, islamos gauchistes pour cela parce que pas très compatibles tous ces concepts réunis , si on y réfléchit bien .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois