Pour « dénazifier l’espace public », un député LFI veut rebaptiser nos rues !

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Lorsque la gauche morale réveille les mânes du nazisme, c’est qu’elle est à sec d’arguments, qu’elle a épuisé ses idées et sa créativité. À bout de loyauté, elle bascule dans le délire nazi, retourne cinquante ans en arrière et reprend la chasse aux sorcières. Macron fait cela très bien (Lire l’article de Georges Michel).

La NUPES ne pouvait être en reste. Le charmant député LFI Hadrien Clouet a ainsi posé une question écrite au ministère de la Culture, dûment reprise dans le Journal officiel et mentionnée sur le site de l’Assemblée nationale.

La NUPES se saisit de la culture avec la délicatesse d’un rouleau compresseur géant. L’irrépressible envie de faire du passé table rase éclate sans frein. Notre député n’a donc rien trouvé de plus urgent que de dénazifier l’espace public en France. Soit de « débaptiser les rues rendant hommage à des nazis et collaborateurs français ». Car voilà, « les enfants grandissent avec leur patronyme sur une plaque de rue, écrit notre député, les expéditeurs de courrier rappellent leur souvenir sous forme d'adresse postale, les touristes s'y réfèrent pour s'orienter. Bref, leur existence demeure, non pas sous une forme proscrite dédiée à l'éducation civique, mais sous une forme positive apparentée à un hommage continu et discret. » Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, le Français respire involontairement un parfum de nazisme de sa naissance à sa mort, sans s'en apercevoir.

Il a bossé, Hadrien Clouet. Il a compté, par exemple, le nombre de places et de rues dédiées à Alexis Carrel, « hitlérien formé à l'eugénisme états-unien ». Les écrivains Paul Morand, Jacques Chardonne, Joseph Barthélemy héritent aussi de l’implacable désir d’effacement du député NUPES. Ils sont accompagnés de quelques inconnus du grand public. Ouste, tous nazis !

Il y a, derrière ce coup de balai dans les mémoires et dans nos rues, plus que la lubie d’un député présenté, sur le site de l'Assemblée, comme « professeur » et « scientifique » : un vent de justice révolutionnaire expéditive propre aux dictatures communistes. Pas question de s’embarrasser de détails, des méandres d’une vie, de ses lumières et de ses ombres, des pièges de l’Histoire, des erreurs, des naufrages même. Pas question de talent, d’apport à la culture française, de chefs-d’œuvre laissés à la postérité. Notre député a lui seul jugé et définitivement condamné leurs auteurs à l’oubli éternel.

Hadrien Clouet ne rappelle pas ce qui valut son prestige à Alexis Carrel. Prix Nobel de médecine, pionnier de la chirurgie vasculaire, l’un des cerveaux de l'Institut Rockefeller à New York, Carrel signa le succès planétaire L'Homme, cet inconnu en 1935. Le député LFI ne débat pas, ne se pose pas de question, ne mesure pas l’homme auquel il s’attaque. Jacques Chardonne et Paul Morand, dont on ne peut sérieusement mettre en doute le talent d’écrivain, ont laissé les admirables Destinées sentimentales pour Chardonne, admirable observation du couple, un livre qu’aimait Mitterrand, ou L’Homme pressé pour Morand. Ne peut-on pas distinguer l’œuvre et la vie, vieille question littéraire ? De quel droit un député seul, fût-il NUPES, peut-il demander au gouvernement de purger ainsi un pays de son Histoire et de sa culture, de décréter si la mémoire de Paul ou Jacques mérite ou non d’être conservée dans une commune ? Il est vrai que les communistes, de Lénine à Mao-Tsé-toung en passant par Pol Pot, ne se sont jamais encombrés de ce genre de détails.

Le régime communiste dédia Stalingrad et Léningrad aux délicieux Lénine et Staline, à l’origine de plusieurs millions de morts, comme l’établit Le Livre noir du communisme. On ne saurait trop conseiller à notre député d’exercer là ses envies de purification historique. Car le Français de 2022 peut toujours emprunter l’avenue Lénine lorsqu’il visite Nanterre, Gennevilliers, La Courneuve, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Romainville, Achères, Gentilly, Arcueil, Lorient ou Saint-Pierre-des-Corps. Si l’on compte les avenues mais aussi les rues, les places ou les chemins Lénine, c’est plus de 80 lieux de France, selon Wikipédia, qu’il faudrait débaptiser d’urgence.

En France, toujours, la petite ville d’Essômes-sur-Marne n’a pas débaptisé sa rue Staline. Cela ne choque pas notre député qui n’en fait pas mention. Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste de 1930 à 1964, n'a pas non plus brillé par son courage et sa lucidité vis-à-vis des pires régimes communistes de l'Histoire. L’homme soutint assidûment le petit père des peuples. On trouve pourtant une rue Maurice-Thorez à Nanterre encore, à Saint-Denis, Stains, Massy, Trappes, Roncq ou Trignac.

Il s’agit là de politiques qui ont soutenu l’horreur d’une des idéologies les plus liberticides et les plus criminelles de l’Histoire. Ils ont donné les ordres, organisé les famines, massacré, déporté. Si l’on suit le raisonnement du député NUPES, il faut aussi expurger nos rues du souvenir des compagnons de route du communisme en France, écrivains, artistes engagés à l’époque où cette idéologie tuait sans compter. Dans ce cas, mieux vaut ne pas compter les places, avenues, rues, écoles dédiées à André Malraux, André Gide, Louis Aragon et André Breton, Jean-Paul Sartre ou Simone de Beauvoir. Pourtant, Raymond Aron avait déjà dénoncé cette déviance et ce soutien criminel dans L’Opium des intellectuels, paru en 1955. Peut-être notre député NUPES devrait-il le relire avant d’entreprendre l’édification d’une France nouvelle ?

Car, comme il le dit si bien, « les enfants grandissent avec leur patronyme sur une plaque de rue, les expéditeurs de courrier rappellent leur souvenir sous forme d'adresse postale, les touristes s'y réfèrent pour s'orienter. Bref, leur existence demeure, non pas sous une forme proscrite dédiée à l'éducation civique, mais sous une forme positive apparentée à un hommage continu et discret. »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 07/12/2022 à 22:51.
Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Et puis, que ne cite-t-il un certain Mitterrand, décoré de la francisque à sa demande, car il fallait faire acte de candidature pour l’obtenir. Et Vichy de l’époque marchait main dans la main avec le nazisme. Alors ?

  2. Une petite note à votre intention, cher Marc Baudriller. Je suis heureuse de vous faire part que la rue Lenine à Lorient a été récemment débaptisée, le 5 novembre dernier. Elle se nomme à présent Simone Veil. Le choix des habitants, apparemment, car celle-ci a droit à tous les honneurs de la France, malgré la responsabilité qui lui incombe au sujet de la chute de la natalité en France. Elle ne se rendait sans doute pas compte que sa loi, qui fixait des limites, ne serait jamais respectée à la lettre. Pire. Que les limites seraient sans cesse repoussées. Bref, là n’est pas le sujet.
    Mais, la ville de Lanester, limitrophe, s’obstine à conserver son avenue Lenine. On sait pourquoi. Ainsi qu’ une avenue stalingrad, mais là, on peut admettre une référence à la bataille du même nom. Stalingrad étant devenue Volgograd, par la volonté de la Russie….

  3. J’ai grandi Rue Félix Faure … le seul Président de la République décédé en pratiquant l’adultère… Ceci explique peut être cela …

  4. Ma réponse au tweet du député :
    « Et toutes les voies (rues, boulevards et avenues principalement) qui portent le nom de Vladimir Ilitch Oulianov sous son pseudonyme de Lénine, fondateur du pire régime politique de l’Histoire, vous les incluez dans votre demande, camarade député ? »

  5. On parle de révisionnistes pour ceux qui remettent en doute la Shoa , dont une gauche qui se croit détentrice légitime du respect de cette mémoire toujours prête à dégainer contre celui ou celle, qui remettrait en doute ce drame qui a fait des millions de morts dans des conditions effroyables . Mais pourquoi cela ne marcherait il pas pour les crimes contre l’humanité de Staline ! Il bénéficie toujours aujourd’hui de son statut de petit père du peuple, y compris en France, visiblement !! Lui qui a éliminé nombre de ses concitoyens parce que soit disant ils étaient ennemis du peuple et traitres à la cause , qui a créé le goulag dont on pourrait établir le chiffre des victimes à des millions de morts, qui a fait des centaines de milliers de morts lors d’une famine qu’il a provoqué en Ukraine . Sans parler de ses crimes hors URSS, dans les pays satellites et limitrophes, dont le crime de masse de Katyn en Pologne , en 1940, lors de la signature du pacte de non agression entre bolcheviks et nazis . Merci à monsieur Clouet d’avoir ravivé le sujet que nous avions mis sous cloche, par soucis de cohésion nationale . On va pouvoir peut être en parler aujourd’hui de ces rues qui fêtent une politique qui a permis Staline ainsi que ceux qui étaient ses soutiens zélés en France, comme Thorez qui allait prendre ses ordre au Kremlin !

  6. Bien vu et moi aussi je m’amuse à relever les noms des rues dans les municipalités françaises victimes de violences urbaines genre Grenoble ou autres. Ca foisonne, les Vaillant-Couturier, Duclos, Langevin, Stalingrad, Commune-de-Paris, Normandie-Niemen, Sartre, Beauvoir, Gorki, Allende et tant de petits responsables communistes et aussi les racialisés, Césaire, Parks, Baker, Mandela et pas uniquement les rues, mais aussi les stades, écoles, places, squares….On se croirait en URSS.

    • seule objection, Normandie Niemen groupe de chasse de la France Libre ayant servi en urss contre le nazisme. regiment auréolé de gloire pou l’aviation Francaise et dont quelques pilotes survivants ont été décorés de la médaille de héros de l’union soviétique

  7. Cet ignare devrait revoir son histoire (la vraie)par qui Pétain a été mis en place? qui à fait rentrer la France dans la collaboration et qui était Laval? et je ne parle pas des événements d’Algérie, avec Guy Mollet (dont il ne doit pas savoir qu’il était ou Mitterrand, Georges Marchais,Maurice Thorez etc. C’est vrai ces personnes (Nupes) ont la grande faculté occulté là ou ça leurs fait mal.

  8. « c’est qu’elle est à sec d’arguments, qu’elle a épuisé ses idées et sa créativité.  » La gauche n’a pas d’arguments, se contentant de répéter des slogans auxquels elle ne comprend généralement rien. Quant à ses idées et sa créativité, elles se résument en trois mots : coercition, goulag et misère.

  9. La secte est une communauté humaine dont les membres suivent avec rigueur une même doctrine religieuse ou politique, dont les croyances (woke, vert pétard), les pratiques ou le comportement sont jugés obscurs, inquiétants ou nocifs par le reste de la société. Les responsables des groupes dits « sectaires » sont souvent suspectés d’étouffer la liberté individuelle au sein du groupe ou de manipuler mentalement leurs membres, en les maintenant par divers procédés dans un état de sujétion psychologique ou physique (hypnose du chef, colère postillonnante, menaces d’exclusion, ou à l’inverse (cela se voit dans la secte principale) : octroie de places avantageuses comme patron à la culture, des voix ferroviaires, à la comptabilité des masques, etc.)

    En France, la loi laxiste ne définit pas ce qu’est une secte afin de ne pas porter atteinte aux libertés de conscience, d’opinion et de religion…

  10. A quand la rue du « Pacte Germano Soviétique » ? De quoi se remémorer les heures heureuses, le temps des grands objectifs !

  11. La Rue du « Bon p’tit père des peuples », qui les aimait tellement, qu’ils les faisait fusiller, ou les affamait par milliers !

  12. Que l’on ne s’y trompe pas cette gauche débile c’est la gauche du capital. Pour comparaison il faut rappeler la destruction du marxisme pur par les bolcheviks. On sait qu’en France le niveau culturel baisse un peu plus chaque jour mais en arriver à voter pour des gens aussi bas du plafond c’est le record du monde. Une fois de plus ce très bon article nous rappelle ce que beaucoup veulent gommer et ignorer: la France est un pays de gauche.

  13. ORWELL 1984 (écrit en 1950)
    Tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres récrits, tous les tableaux repeints. Toutes les statues, les rues, les édifices, ont changé de nom, toutes les dates ont été modifiées.
    Aucune opinion, aucune information ne restait consignée, qui aurait pu se trouver en conflit avec les besoins du moment

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