[Point de vue] Macron et Pap Ndiaye : quand le maître déteint sur son valet
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Ainsi, le mardi 11 avril, sur RTL, il a promis aux professeurs une revalorisation « extrêmement substantielle », avançant le chiffre de deux milliards d'euros. Une somme apparemment rondelette, mais quand on sait que les syndicats les plus modérés l'estiment dérisoire quand ils la rapportent à ce que touchera, compte tenu de leur nombre, chacun des enseignants concernés, on peut se poser des questions : même pas de quoi compenser la perte de pouvoir d'achat accumulée ces dernières années ! Pap Ndiaye, en arrivant au gouvernement, a vite appris la langue de bois.
Voyez, aussi, comment il entend imposer la « mixité sociale » à l'enseignement privé sous contrat, avec des « objectifs chiffrés ». Comme si l'on pouvait remédier à la crise que connaît l'enseignement public, qui oublie sa mission d'instruction, en contraignant l'enseignement privé à faire de même. Reporter sur le privé les maux que le public s'est auto-infligés, voilà une drôle de manière de résoudre les problèmes. Mais ce ministre, qui inscrit ses enfants dans des établissements élitistes, se veut le champion de l'égalité pour les enfants des autres.
Faut-il évoquer son courage, lorsque le réalisateur Dominik Moll, recevant le César des lycéens pour son film La Nuit du 12, a vivement critiqué son patron, déclarant devant lui que « ça ne doit pas être facile tous les jours » d'être ministre « avec un Président dont les paroles et les actes sont un peu le contraire de ce que devrait transmettre l'école » ? Que croyez-vous qu'il fit ? Il resta coi et n'exprima, même après coup, la moindre réprobation. Sans doute a-t-il pensé qu'il valait mieux se taire devant une salle qui approuvait par ses applaudissements les propos du réalisateur – à moins qu'il ne les ait lui-même approuvés in petto.
Pap Ndiaye a un excellent cursus : admis à l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire, puis universitaire, il se définit, à juste titre, comme un « pur produit de la méritocratie républicaine ». Ce qui le rend d'autant plus inexcusable de se comporter comme une lavette, quand il ne réagit pas aux attaques portées contre son maître – fussent-elles méritées – ou, quand il se met à parler, de singer tous ses défauts. Comme Macron, qui prétend reconstruire la France, dont il sape les fondements, Pap Ndiaye prétend reconstruire l'école, sans s'attaquer aux causes véritables de son déclin. Faut-il s'étonner, dans ces conditions, que les Français prennent ces illusionnistes pour des charlatans ?
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Un vert manteau de mosquées
28 commentaires
J’espère que ce soir mercredi 19 avril sur CNews, 21 h, E. Zemmour présentera ses vraies réformes du système éducatif. Il s’agit de mesures concrètes propres à changer la donne.
Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort nous nous vîmes… 3 millions en arrivant au port, à Paris. En 1984, un certain Mitterrand eut l’idée saugrenue et l’outrecuidance de s’attaquer à l’École Libre. La réaction n’a pas tardé à se manifester. Des autocars pleins à craquer sont partis de toute la France, de toutes les communes, de toutes les écoles et des parents d’élèves des APEL – association de parents d’élèves de l’École Libre – ont envahi massivement les rues de la capitale. Nous n’avons rien cassé, rien dégradé, n’avons insulté personne, mais nous étions là. Des élus sont arrivés discrètement, arborant des écharpes tricolores que nous leur avons poliment demandé de retirer. Nous étions apolitiques. Nous avons gagné. Nous gagnerons encore, monsieur le Ministre.
Le maître n’a pas déteint, il a choisi ! Donc aucune surprise car aucune ombre ! Les véritables CHEFS s’entourent de prestigieux pouvant élever l’action, les petits (au fait il n’est pas plus grand que Sarko ou Hollande mais silence) s’entourent de médiocres selon le vieil adage : « au royaume des aveugles le borgne est Roi » ! A méditer !!!
Non seulement Macron est expert dans l’art de parler pour ne rien dire… Le propre des mauvais comédiens qui s’écoutent parler…
Mais, il excelle également dans l’art de s’entourer de ministres qui n’oseraient lui faire de l’ombre, Manu déteste la concurrence.
Aussi, le ministre de l’Abrutissement National coche parfaitement les deux cases, inintéressant et transparent….
Il a de l’avenir en Macronie Pap Ndiaye, Matignon peut-être, un autre premier ministre nommé pour prendre les coups, et surtout laisser le passage à sa majesté, tels : Édouard Philippe, Jean Castex, Élisabeth Borne.