Le mimétisme français à l'égard des États-Unis atteint des sommets préoccupants depuis longtemps, mais il est un domaine où notre système montre l'inertie d'un pétrolier de 300.000 tonnes à qui on aurait demandé en vain d'infléchir sa route et qui va s'échouer tôt ou tard : c'est celui des présentateurs de télévision.

L'audiovisuel français va sombrer à force de donner dans le panneau de la fille pimpante-mordante qui malmène tout le monde sur les plateaux, parce que l'opinion réclame le contraire. Les gens ne supportent plus les pin-up sanglées dans une robe rouge à 10.000 euros qui maltraitent un invité pour flatter le Moloch de la pensée obligatoire. Cette perversité tranquille ressemble à celle de toutes les grandes Messaline de l'histoire romaine et finira de la même façon : par une disgrâce spectaculaire. Quand on a la faveur de César, on peut toujours faire jeter les gens aux lions pour amuser la galerie mais on finit dévoré soi-même.

Même les télespectateurs qui n'ont jamais connu Roger Gicquel et Jacques Chancel, même ceux qui n'ont guère regardé Jean-Pierre Pernaut ont compris qu'une télévision qui continuerait à embaucher des gens ordinaires, c'est-à-dire pas forcément des femmes, pas forcément des jeunes, et pas nécessairement des métis, mais, quelle que soit leur apparence, des gens qui suscitent la sympathie, est préférable à une chaîne qui donne dans les news sponsorisées à 50/50 par L'Oréal et la LICRA. On peut, d'ailleurs, remercier le Président français de nous permettre d'aller en ce moment au bout de cette vassalité pro-américaine qui mélange la diversité et les fortes poitrines. Emmanuel Macron précipite la France dans "l'événementiel", quitte à nous démontrer à jamais la vanité du système qui l'a porté au pouvoir. Les gens se prennent à dire que "de Gaulle ou Villiers n'auraient jamais fait ça", et ils ont raison. Pendant sa campagne et dès ses premiers mois d'exercice, il aura hissé au paroxysme l'obsession de l'accessoire au détriment de l'essentiel, préféré systématiquement le Forum au Sénat, et changé de toge tous les quarts d'heure.

Pendant qu'Agrippine livrait ses huit pages d'interview grotesque ici ou là, ses propres dépenses en maquillage témoignaient que nous sommes entrés dans une banale logique de studio. Le système Macron, c'est The Truman Show. C'est Toy Story, c'est Disney. On sait qu'il a acheté les "bons Français" de son clip électoral avec sa carte bleue dans une banque d'images américaine. TF1, avec ses présentatrices, fait la même chose et nous inflige un personnel formaté pour Paris Match auquel, malheureusement, les femmes ont du mal à s'identifier car nos élites confondent le peuple et le marché, ce qui est dangereux. Les vraies femmes, celles du pays réel, celles qui n'ont pas le temps, pas le physique, pas l'argent, supportent de moins en moins les filles pomponnées qui bombent le torse et qui n'ont jamais eu de problèmes parce que leur père et leur grand-père n'en avaient pas non plus. Quant aux hommes, ils en ont par-dessus la tête des pimbêches refaites qui posent des questions gênantes, sans doute pour les avoir subies dans l'entreprise - où elles pullulent. Du coup, les égéries médiatiques de Macron lui ressemblent, quand elles ne sont pas carrément mariées à l'un de ses obligés.

Ce qui, en plus, est le cas de la dernière.

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05 septembre 2017 à 20:13

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