Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, réagit à la levée, par le Conseil d'État, de l'interdiction de réunion dans les lieux de culte.

Au micro de Boulevard Voltaire, il se réjouit de cette « très bonne nouvelle » et espère que « cela fera jurisprudence ».

 

Ce lundi, le Conseil d’État a autorisé la reprise des cultes. Il a sommé l’Exécutif et Matignon de rétablir le culte dans un délai de huit jours. On imagine que vous êtes satisfait de cette décision.

C’est une très bonne nouvelle et je m’en réjouis. Je remercie les artisans de ces requêtes auprès du Conseil d’État. Il a jugé l’interdiction totale de tout rassemblement dans le lieu de culte comme étant une atteinte grave à la liberté religieuse. Le droit de se rassembler collectivement pour célébrer, dans nos lieux de culte, est une composante essentielle du droit à la liberté religieuse. Quelles qu’en soient hélas les applications, cette nouvelle fera jurisprudence.

Aujourd’hui, les catholiques célèbrent l’Ascension. Cette fête est très importante dans le calendrier liturgique. Il est trop tôt pour célébrer des messes, avez-vous réussi à vous organiser ?

La semaine dernière, j’ai rencontré mon préfet. Je lui ai proposé un plan de déconfinement raisonnable. Il était très satisfait, mais hélas ce n’est pas lui qui décide, même dans son département, tant que le décret n’a pas été modifié. On traîne à le modifier… Je ne comprends pas pourquoi cet arrêté du Conseil d’État n’est pas immédiatement suivi d’effet.

Vous appelez à ce que ce soit fait le plus vite possible.

Monseigneur Lebrun, archevêque de Rouen, a écrit une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur pour demander que cette reprise se fasse le plus vite possible. Nous sommes prêts à recevoir le public. Quand on voit les relations sociales qui ont recommencé, sans distanciation physique, dans bien des lieux de la vie sociale, quand on sait qu’on a l’autorisation dans des lieux privés beaucoup plus que dix personnes ; je ne comprends pas comment cette mesure ne soit pas suivi d’effets, alors que nos églises sont vastes et très hautes.

Cette demande aux Conseil d’État a été faite par des associations et par une fraternité de prêtres. Beaucoup de fidèles se sont étonnés du silence des évêques et que la conférence des évêques de France ne fasse pas partie de cette « petite équipe » qui allait porter cela au Conseil d’État. Comment expliquer ce non-engagement juridique de la Conférence des évêques de France ?

Je fais partie des évêques, et je ne suis pas le seul, qui avaient proposé qu’on utilise cette voie légale qui n’est pas inconciliable par ailleurs avec une discussion franche avec le gouvernement. Le choix n’a pas été pris. Je ne suis pas président de la conférence des évêques de France. Je pense qu’ils ont voulu privilégier la discussion avec le gouvernement sur les mesures de déconfinement qu’on avait d’ailleurs déjà présentées le 24 avril. Il me semble que le président de la conférence des évêques de France a quand même écrit un courrier assez ferme au Premier ministre vendredi dernier, même si je n’en connais pas la teneur, il faut se réjouir que des particuliers aient fait cette démarche. Je m’en réjouis et je les remercie. Cet avis du Conseil d’État ne concerne pas seulement les requérants, mais aussi tous les cultes et très particulièrement l’ensemble de notre culte catholique.

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21 mai 2020 à 17:49

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