Mensonges d’Anne Hidalgo : faut-il s’étonner ?
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Depuis mercredi, les Parisiens possesseurs de biens immobiliers et, donc, redevables de la taxe foncière constatent sans surprise que celle-ci a augmenté, en un an, de près de 62 %. Sans surprise, car la chose avait été annoncée en novembre dernier. Malgré tout, on a beau s’y préparer, au moment de l’avaler, la pilule ne fait plaisir à personne. On crie au scandale, on fustige madame le maire qui a menti éhontément, on la voue aux gémonies. Quand il s’agit de vilipender Anne Hidalgo, le Parisien fait volontiers sonner le tocsin et l’on entend généralement sur le sujet le même son de cloche. Mais si l’on prend de la distance, y a-t-il vraiment de quoi s’offusquer ? Ces cris de vierge effarouchée rendent à la longue un son creux, car l’on est en vérité peu surpris.
Oui, Anne Hidalgo n’a pas tenu parole. En campagne pour les municipales 2020, elle a bien écrit, noir sur blanc, qu’il n’y aurait « pas d’augmentation d’impôt ». Au Conseil de Paris, en mars 2022, elle réitère la promesse et déclare, mot pour mot : « Il n’y a pas de hausse d’impôt et il n’y en aura pas. Et moi, je tiens toujours ma parole. » Elle a donné sa parole, qu’elle a reprise quelque mois plus tard, sans sourciller, avec un aplomb d’autant plus cynique que le revirement est radical. Ce n’est pas une petite hausse que l’on se permet, à contrecœur, le dos au mur, mais un coup de massue fiscale.
Un impôt pour financer les subventions ?
À ce sujet — Les subventions militantes d’Anne Hidalgo
Faut-il s’étonner ? Les politiques mentent, depuis Machiavel, et sans doute avant. Ont-ils lu Le Prince ? En tout cas, ils l’appliquent. Pour durer et réaliser sa politique, le Florentin donne ce précepte : « Un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons qui l’ont déterminé à promettre n’existent plus. » En l’occurrence, tenir parole ne pouvait mener Anne Hidalgo qu’à l’échec. Quand on est au fond d’un gouffre de 7,7 milliards, soit on arrête de creuser, mais on renonce à ses utopies, soit on creuse dans le porte-monnaie des autres. La militante mi-socialiste mi-écologiste a fait ce second choix.
Faut-il s’étonner ? Si l’on fait fi de la morale, et même des partis pris politiques, tout justifie cette résolution, n’est-ce pas ? Ne sommes-nous pas en période de crise ? Le Covid, l’Ukraine, l’inflation, la suppression de la taxe d’habitation, un gouvernement absent et non solidaire : voilà les responsables. De plus, c’est pour la bonne cause. Il faut bien pouvoir continuer à financer un service public de qualité, des œuvres utiles, une administration affairée et dévouée, une équipe de communication forte de 417 agents qui contribue à l’image de Paris dans le monde, un rayonnement qui offre à la première dame de Paris une belle quatrième place dans le classement Planetizen des urbanistes les plus influents du monde !
Non, décidément, il n’y a vraiment pas de quoi s’alarmer. Mme Hidalgo est à la mairie depuis 22 ans, avec en ligne de mire un programme simple : remplacer. Remplacer tout ce qui contrevient à l’utopie : les voitures, les Parisiens qui veulent garder leurs habitudes de pollueurs. Dédensifier pour « mieux vivre à Paris ». Peut-être, surtout, pour redensifier autrement, avec un objectif de 40 % de logements sociaux.
22 ans. Fluctuat nec mergitur… Les tempêtes, la dette, rien n’y fait. Mme le maire a les reins solides : « Je vais vous dire, je m’en fous à un point, mais alors à un point ! », confie-t-elle, lors de l’université de rentrée 2022 du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées). Encore surpris, inquiets ? Les impôt continueront-ils de croître ? « Nous n’avons pas l’intention de réitérer », assure Paul Simondon, adjoint aux finances de la ville de Paris. C’est compter sans la dette. Or, la dette est un impôt futur. Il suffit donc d’attendre.
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Taxe foncière
44 commentaires
Mais de quoi se plaignent les parisiens? Ils l’ont élue et même je crois, réélue.
Cette maire est une catastrophe pour Paris .
Paroles, paroles, paroles… Vous connaissez la chanson!