Manon Aubry, élue et influenceuse pro-IVG, continue son combat en Pologne

L'Insoumise se montre bien plus silencieuse en France, quand il s'agit de dénoncer des viols commis par des migrants...
© Capture écran - Instagram Manon Aubry
© Capture écran - Instagram Manon Aubry

« C’est mon devoir de femme politique de désobéir contre les lois injustes. » Deux mois après avoir distribué en toute illégalité des pilules abortives en Pologne, Manon Aubry est déjà de retour sur le sol polonais. Avec The Left, son groupe parlementaire au Parlement européen, l’Insoumise est venue « organiser la résistance contre l’extrême droite ». Immanquablement, l’eurodéputée n’a alors pu s’empêcher de rendre à nouveau visite au seul centre d’avortement en Pologne. L’occasion, pour elle, de réaliser pas moins de quatre publications Instagram sur le sujet… Et ce, alors même que l’avortement en Pologne n’est permis qu’en cas de viol, inceste ou risque grave pour la santé ou la vie de la mère. Une législation nationale que Manon Aubry entend bien « contourner », au mépris du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

De députée à influenceuse

« Salut tout le monde ! Regardez où je suis de retour ! […] C’est le centre d’avortement de Varsovie. » Façon influenceuse en quête de buzz, Manon Aubry se filme une nouvelle fois devant l’entrée du centre d’avortement de Varsovie. La députée au Parlement européen poursuit sa courte vidéo, publiée ce 3 juillet, par une visite rapide des lieux. Derrière un épais rideau rouge, l’Insoumise nous entraîne vers « la salle où sont pratiqués les avortements ». « Vous avez vu, c’est assez cosy ! C’est volontaire pour que les femmes se sentent à l’aise », commente-t-elle à la façon d’un agent immobilier. Puis l’élue poursuit, en nous montrant la porte des toilettes sur laquelle sont inscrits des messages d’encouragement pour les femmes. « C’est assez mignon ! », poursuit Manon Aubry, loin de la gravité attendue sur un sujet tel que l'avortement.

 

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Une publication partagée par Manon Aubry (@manonaubryfr)

La veille, Manon Aubry publiait déjà une autre courte vidéo sur ce centre d’avortement. Dans cette première publication, l’Insoumise présentait à ses abonnés « les meilleures féministes de la Terre » : Justyna Wydrzyńska, une militante déjà condamnée pour avoir aidé une femme à avorter, et l’activiste Natalia Broniarczyk.

Le combat de Manon Aubry contre la législation polonaise en matière d’avortement semble tourner à l’obsession. Il ne se passe pas un mois sans que la députée au Parlement européen ne tweete plusieurs fois à ce sujet. Fin avril, Manon Aubry, accompagnée de Mathilde Panot, se rendait ainsi en Pologne afin de livrer des pilules abortives. L’occasion, pour les deux élues, de feuilletonner et de mettre en scène leur déplacement sur les réseaux sociaux. Puis, sur X (anciennement Twitter), Manon Aubry poursuit sa lutte par différentes publications. La députée promet un « nouvel internationalisme » face « aux règles illégitimes ». Son objectif ? « Faire inscrire l’avortement dans la charte européenne des droits fondamentaux ».

Le féminisme sélectif de Manon Aubry

Manon Aubry ne montre pas autant de zèle à défendre les femmes dans son propre pays. Sur X, réseau social sur lequel l’élue se montre particulièrement prolixe à propos de la Pologne, elle n’a ainsi pas daigné une seule fois apporter son soutien à la famille de Lola ou à Claire Geronimi, violée par un homme sous OQTF. Même silence sur le sujet des mutilations génitales - notamment les excisions - subies par de nombreuses femmes issues de l’immigration et installées en France. La députée au Parlement européen s’est en effet contentée de signer une résolution de principe contre ce procédé en 2020, dans laquelle aucune explication n'est donnée à la recrudescence de ce phénomène en Europe. L'Insoumise organiserait-elle un déplacement similaire pour s'inquiéter des restrictions à l'avortement en Afghanistan ? Rien n'est moins sûr...

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

53 commentaires

  1. Comme d’habitude la gauche a détourné l’essence même de la loi de Simone Veill, son but était d’aider les femmes les moins nanties d’accéder à ce que les plus riches se permettaient du fait de leurs moyens: avorter dans de bonnes conditions sans aller en Angleterre ou ailleurs pour ne pas risquer leur vie ou les conséquences avec « les Faiseuses d’Anges ».
    Comme pour le mariage pour tous (qui conduira à la PMA, GPA) l’avortement est devenu pour certaines la Contraception idéale.
    Au lieu d’inculquer les leçons de sexe à l’école, dès le plus jeune âge, il serait plus probant de leur apprendre à se protéger avec les bons moyens, les avortements diminueraient de beaucoup n’étant plus que l’ultime recours.
    Oups je n’ai pas parler de celle lui est concernée par cet article, c’est encore lui donner une importance non méritée puis qu’enfoncer des portes ouvertes est sa spécialité comme ses copines de bureau!
    Courageuses là où les risques sont moindres et c’est bien que les polonais ne lui donnent pas l’occasion d’être une «martyre »

      • Dépénalisation peut-être, mais à l’époque c’était surtout un droit à avorter dans la sécurité et la légalité.
        Je me rappelle ces lits qu’il a fallu ouvrir dans des services hors maternités, et les appels de ces femmes qui voulaient le faire en sécurité sans risques pour une autre grossesse désirée celle-ci.

  2. « La salle où sont pratiqués les avortements : Vous avez vu, c’est assez cosy ! C’est volontaire pour que les femmes se sentent à l’aise » (…) Des messages d’encouragement pour les femmes. « C’est assez mignon ! ».
    Il y a bien là en effet comme une obsession de Manon Aubry sur ce grave sujet qu’est l’avortement. Elle n’est pas la seule ! Il suffit de voir combien de députés et sénateurs ont soutenu l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution française. A l’heure de l’Europe, l’étape d’après ne peut être que l’inscription dans la charte européenne des droits fondamentaux!
    S’indigner contre cette situation est un premier pas, une prise de conscience. Mais il ne s’agit pas de revenir à la situation assez hypocrite d’avant 1975 où l’avortement était criminalisé. Il n’y avait alors pas un grand souci des victimes de ces crimes, en premier lieu les enfants à naitre et juste après, leurs mères ! Faisons en sorte que plus aucune femme ne soit, pour des raisons économiques ou sous l’effet de pressions diverses, contrainte à ce mal qu’est l’avortement ! De même, faisons en sorte que se développent rapidement les soins palliatifs (par exemple en soutenant la SFAP) pour éviter ce mal que risque de devenir l’aide à mourir, si le projet de loi du même nom est par malheur adopté. Il est d’ailleurs frappant de soir la similitude entre l’IVG et l’aide à mourir , qui viendrait parachever, pour ses promoteurs, l’oeuvre de déconstruction engagée depuis longtemps…

    • Je me souviens en 88, opérée d’une péritonite et dans le lit à côté une jeune femme, revenue de salle d’op, pliée en deux et en larmes, malgré mon état, suis allée lui parler, elle me faisait mal au cœur elle m’a expliquée qu’elle s’était faite avorter son compagnon ne voulait pas du bébé, pourtant il y avait grandement contribué non ? Je n’ai rien dit, déjà que j’étais contre, mais là cela m’a conforté dans ce que je pensais
      Je lui ai juste tenu la main, j’ai vu le remerciement dans ses yeux
      Quand son « compagnon » est venu la chercher, il a du voir dans mes yeux ce que je pensais de lui
      L’avortement comme moyen de contraception non merci et en plus remboursé ce n’est pas normal,

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