L’ultra-droite, le fantôme dont rêve la gauche

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Comme une traînée de poudre, l'affaire Logan N. a traversé l'actualité, atteint les premières pages des grands médias nationaux, qui évitent maintenant d'en parler pour ne pas sombrer dans le ridicule. Que va-t-il en rester ? Que l'« ultra-droite » représente un danger en France ? Il faut être un lecteur de gros titres, très distrait par ailleurs, pour ne pas renifler une opération bien suspecte de désinformation.

Cette fois, le coup est d'une grossièreté telle qu'il résonne comme un aveu. Il met en lumière, si besoin en était, le tropisme gauchiste de l'immense majorité de la presse nationale, manifestement ravie de pouvoir s'en prendre à l'extrême droite, après le procès des "antifas", et d'avoir enfin à se mettre sous la dent des terroristes qui ne soient pas des immigrés musulmans. Ce pauvre Logan et sa bande de "pieds-nickelés", quelle aubaine !

À lire qu'un "attentat a été déjoué", on peut imaginer que les perspicaces limiers de la police judiciaire aient fait parler le dangereux terroriste qui, sans doute plus mal renseigné que l'assassin survivant du Bataclan, ignorait qu'il avait droit au silence. Cela permet d'équilibrer les dangers entre l'extrême gauche et l'extrême droite, puisque Castaner et Mélenchon étaient, paraît-il, menacés par ces "fascistes". Ensuite, cela relativise le terrorisme islamique. Les musulmans peuvent aussi être des victimes. Des mosquées étaient visées. Enfin, cela permet de rappeler les heures sombres de l'Histoire, puisque la "cellule" s'appelait OAS. Cerise sur le gâteau : toute la droite nationale pouvait être touchée, de l'Action française au Front national, où le redoutable comploteur avait fait de brefs passages dans des postes aussi stratégiques que distributeur de tracts.

C'est donc un juge antiterroriste, qui n'avait sans doute pas d'autre priorité, qui a mis en examen notre croquignolesque bande, pour "association de malfaiteurs terroristes criminels". Leur "attentat déjoué" n'était pourtant qu'« un projet aux contours indécis ». Les armes saisies appartenaient aux parents et étaient détenues légalement ou étaient des armes de collection. Aucun commencement d'exécution, si ce n'est une voiture "empruntée" à une connaissance et des échanges sur Internet, qui n'étaient pas cryptés et s'apparentaient davantage à un jeu de rôles qu'à une action : maigre bilan d'enquête ! Voilà des jeunes désœuvrés, plutôt marginaux et peu brillants, qui se sont bâti un roman pour combler le vide de leur vie réelle. C'est "Max et les ferrailleurs", mais sans même le moindre acte criminel ! On peut, en effet, supposer qu'à deux pas de Marseille, là où deux jeunes femmes avaient été assassinées par un clandestin islamiste multirécidiviste, "connu" des services de police, mais laissé en liberté, Logan N., de Vitrolles, offrît une chance de se rattraper, pour peu qu'on fasse mousser l'affaire. La presse attirée par l'odeur droitière, ayant flairé la proie, lui donnerait toute l'importance souhaitable.

"Les projecteurs sont braqués sur l'ultra droite" fut donc une formule utilisée dans la joie de la curée. Quel aveu ! Elle signifie que la presse peut en effet attirer le regard où elle veut. Il suffit que, dans la cage au lions, elle braque "ses projecteurs" sur la souris discrète qui passe loin des fauves. La désinformation sera, bien entendu, alimentée par des spécialistes de l'« extrême droite » - entendez : des gens de gauche qui cherchent en permanence à épingler ceux qu'ils détestent, des inquisiteurs professionnels. L'un d'eux parvient même à glisser la participation de Logan à la lutte contre le mariage pour tous, une autre souligne le récent baptême catholique du criminel imaginatif (voire imaginaire), une troisième précise le caractère "masculin et peu éduqué" du chef de gang, ce qui ressemble bien à un stéréotype, comme ils aiment à dire.

Le sommet est atteint lorsqu'une spécialiste désigne enfin le vrai coupable : "En poliçant son image, le FN laisse le champ libre à sa droite..." Manif pour tous, catholique, FN, Action française, royalisme : tout y passe. L'amalgame, proscrit lorsqu'il s'agit d'attentats islamistes, devient ici la règle. Il ne manque que Sens commun pour embarquer Les Républicains dans le coup de filet médiatique...

Christian Vanneste
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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