L’OMS n’est pas la bienvenue en Chine…
L’escadron de scientifiques de l’OMS envoyé pour enquêter sur l’origine de l’épidémie et tenter de comprendre comment le virus s’est propagé chez les humains subit quelques revers. L’équipe de ce nouvel épisode de « Rendez-vous en terre inconnue » n’a, en effet, pas encore obtenu les visas nécessaires de Pékin, alors que tout était bordé : « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos collègues en Chine pour l’envoi de l’équipe. Et nous avions compris que l’équipe allait commencer à se déployer aujourd’hui », a expliqué Michael Ryan, le responsable des situations d’urgence sanitaire à l’OMS. Les lenteurs administratives, c’est terrible !
Pourtant, l’empire du Milieu n’a pas grand-chose à craindre. Il a largement poussé à la présidence de l’institution mondiale un natif d’Éthiopie - pays que, par ailleurs, Pékin finance larga manu - qui, dès le début de la crise, n’a eu que paroles flatteuses pour la transparence et la qualité de sa gestion par la Chine, et que Trump tenait pour « une marionnette » au point de couper toute participation financière des États-Unis à l’OMS. Et pour la géopolitologue française Valérie Niquet, « l'OMS a suivi pas à pas toutes les déclarations chinoises, les répétant comme un perroquet. L'OMS n'a pas joué son rôle, mais c'est exactement ce que voulait Pékin. »
Aujourd’hui, le président et docteur Ghebreyesus, avec ce que 20 Minutes appelle non sans malice « un très rare mouvement d’humeur à l’encontre de Pékin », se lamente : « Je suis très déçu de cette nouvelle, étant donné que deux membres avaient déjà commencé leur voyage et d’autres n’ont pas pu voyager à la dernière minute. »
Heureusement, notre Agnès Buzyn nationale, récemment embauchée par l’OMS, n’est pas du voyage, parce qu’une fois que les difficultés seront aplanies et la frontière franchie, l’équipe devra encore se confiner 14 jours… probablement dans une chambre d’hôtel devant la télé locale !
L’hospitalité chinoise leur permettra ainsi de commencer, entre deux bols de riz quotidiens, à peaufiner la légende du pangolin amoureux de la chauve-souris que l’OMS attend d’eux. Et de méditer sur le sort de ceux qui s’écartent un tant soit peu de la ligne du PC chinois. Comme le patron milliardaire d’Alibaba (l’Amazon local) récemment disparu des radars, et comme bon nombre de lanceurs d’alerte de la région de Wuhan.
Les hivers sont rudes, là-bas, et une mauvaise grippe est vite arrivée…
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