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Philippe de Villiers vient de publier un livre fracassant qui est consacré aux origines de l’Union européenne (J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu, Fayard). Dans cet ouvrage, l’auteur rend compte des découvertes qu’il a faites dans les archives déclassifiées relatives aux origines de l’Union européenne.

À la lecture de ce livre et des nombreuses pièces jointes, il apparaît que Jean Monnet était un agent des Américains, payé par ces derniers. Comme eux, il pensait qu’il fallait créer une Union européenne fédérale qui serait une première étape vers le grand marché mondial sans frontières dont rêvent les libéraux. Tous ceux qui ont voulu voir dans l’Union européenne les prémices d’un « empire », d’une nouvelle grande puissance en devenir se sont trompés : l’Union européenne était vouée à l’impuissance depuis le début.

Tout le monde connaît les deux "Pères fondateurs" officiels, Monnet et Schuman, mais peu de gens connaissent le troisième "Père", Walter Hallstein, qui fut le premier président de la Commission de la CEE, pendant dix ans. Ce dernier était un juriste allemand qui fut membre de plusieurs organisations nazies, dont la Fédération des juristes nationaux-socialistes (NS-RechtswahrerBund, NSRB) et fut un des officiers chargés de politiser la Wehrmacht. Le 23 janvier 1939, comme le rapporte Villiers dans son livre, il faisait la déclaration suivante devant un parterre d’officiers acquis au régime : « La création du grand Reich allemand n’est pas seulement un fait politique, un acte du Führer de portée universelle, un de ces actes qui bouleversent la carte de l’Europe et répondent à un vieux désir des peuples […], c’est aussi un événement historique et juridique d’une importance extraordinaire. Il n’est plus seulement nécessaire de rénover la vieille maison délabrée mais, plus largement, de construire une nouvelle bâtisse pour une famille qui s’agrandit. »

Fait prisonnier à Cherbourg par les Américains, Hallstein fut envoyé aux États-Unis, où il fut mis en condition au fort Getty avant d’être renvoyé en Europe. Il passa alors de l’Europe nouvelle (l’Europe post-nationale dirigée d’une main de fer par une « élite aryenne ») au projet européen concocté par ses commanditaires américains avec le même enthousiasme. L’existence de ce personnage controversé, auquel Merkel a cru nécessaire de rendre récemment un vibrant hommage, pose problème, tout comme le fait qu’il ait été choisi par Monnet pour devenir président de la Commission de la CEE.

Contrairement à tout ce qui a été dit au sujet des origines de l’Union européenne, ces dernières ne se situent pas dans les mouvements de résistance de la Seconde Guerre mondiale. « Sir Jean Monnet of Cognac » n’œuvrait pas à la restauration des libertés françaises mais à l’instauration du marché mondial depuis les États-Unis et le Royaume-Uni. Quant à Schuman, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et passa la guerre dans des monastères avant d’avoir quelques soucis en 1944 ; à aucun moment il ne participa à la Résistance (il avait fait la Première Guerre mondiale sous l’uniforme allemand, par choix personnel).

Philippe de Villiers nous démontre que le projet européiste a été concocté par les plus mondialistes des réseaux états-uniens, lesquels ne voulaient pas créer une nation européenne, et encore moins une puissance politique européenne. La construction européenne visait, depuis le début, à la construction d’un marché ouvert à tous les flux humains et matériels. Les Américains n’avaient aucunement l’intention de créer un « empire » qui aurait pu les concurrencer.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 18:29.

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11 avril 2019 à 9:00

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