« L’urgence climatique », une vraie préoccupation des Français ?

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Lundi dernier, notre Premier ministre, « droit dans ses bottes », nous annonçait les « lignes fortes » du grand débat national. En quatrième position figure « l’urgence climatique ». Pas étonnant, me direz-vous, avec l’alarmisme que font peser les médias sur le sujet.

Et pourtant, un sondage réalisé par l’INSEE (que l’on peut trouver sur leur site) portant sur les préoccupations des Français en 2018 classait en tête : le terrorisme et les attentats, suivi du chômage et de l’emploi, puis de la pauvreté, de la santé, de la délinquance, du racisme, l’environnement n’arrivant qu’en septième position, ce thème n’étant une préoccupation que pour 7,4 % des Français en moyenne.

En 2019, y aurait-il eu un revirement soudain de situation ? Très peu probable, comme le prouve un sondage réalisé par Science et Vie et mis à jour en février 2019, où il apparaît que l’environnement recule dans le classement. Il y a surtout les grands axes que le gouvernement s’est fixés, suite aux promesses du candidat Macron, et dont il ne veut pas démordre.

En fait, après l’abandon de la taxation des carburants et de l’augmentation de la taxe carbone, il fallait réagir. Les marches pour le climat et la pétition climat (bidonnée en grande partie) mises en place par des ONG écologistes appartenant au Réseau action climat, largement subventionné par le ministère de l’Écologie (voir mon article de décembre), ont été la réponse au camouflet sur la taxe carbone et un moyen de remettre le sujet au cœur de l’actualité, mais pas dans le cœur des Français.

Et pour cause : ils sont, par exemple, majoritairement contre l’éolien, et le nouveau projet de programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit de multiplier par 2,5 les capacités d’éoliennes terrestres et par 5 ou 6 le parc solaire en dix ans. Environ 14.500 mâts seront installés d’ici 2028, contre 8.000 à fin 2018, selon un article de l’agence Reuters.

Leur opposition n’est pas sans fondement car, outre la dégradation des paysages, cela va nous coûter très cher. Selon un rapport de la Cour des comptes datant de 2018, les charges annuelles de soutien de l’État aux énergies renouvelables atteindront 10 milliards d’euro en 2023, soit 10 fois plus qu’en 2011. Nous avons donc largement de quoi nous inquiéter… mais pas du climat.

En effet, la consultation de quelques sites institutionnels permet d’affirmer, par exemple, que le nombre d’ouragans est en diminution aux États-Unis. Par contre, des records de froid y ont été battus cet hiver et, globalement, l’enneigement sur l’hémisphère Nord est en augmentation depuis les années 90. Selon un article publié en mars par une équipe de la NASA, un grand glacier du Groenland, dont on suivait la fonte rapide depuis des années, a vu sa quantité de glace augmenter de nouveau. Le maximum d’extension de la banquise arctique, qui a lieu fin mars, est également en augmentation depuis plusieurs années.

En matière de climat, on ne peut donc désespérer de rien, sauf certainement des positions de notre gouvernement.

Marc Le Menn
Marc Le Menn
Ingénieur en physique-instrumentation, docteur en électronique, auteur de nombreuses publications scientifiques, travaille dans un établissement public dédié aux sciences de la mer

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