Limoges, les chiens aboient…

messe traditionnelle

La presse locale limousine s’étrangle d’indignation après que l’évêque du lieu, Mgr Bozo, a décidé de ne pas renouveler le bail consenti par le diocèse au Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), portant sur un local situé au cœur de Limoges. À la place devrait s’installer une école hors contrat tenue par l’Institut du Christ Roi. De quoi susciter l’agacement de toute une frange de bien-pensants.

On peut légitimement se demander pourquoi le diocèse de Limoges louait un local à ce mouvement très controversé – on nous permettra, ici, de reprendre l’expression favorite des journalistes pour désigner leurs ennemis politiques. Le MRAP est, en effet, une association immigrationniste, professionnelle de la victimisation antiraciste, largement subventionnée et qui tire une partie de ses ressources des procès intentés à toute occasion en se constituant partie civile. Évidemment, si elle devait compter sur les seules cotisations de ses adhérents… L’explication se trouve peut-être dans le passé, et dans un certain angélisme ecclésial envers la question des migrants, mais la décision de Mgr Bozo prouve que les choses changent.

Mais le choix de l’Institut du Christ Roi ne passe pas. Qualifié d’intégriste par la presse, il est pourtant implanté dans de nombreux diocèses et d’une parfaite fidélité à Rome. Mais il a le tort, aux yeux des délateurs de la pensée unique, de célébrer selon l’ancien rite et ses prêtres portent la soutane. On se croirait revenu aux heures noires de l’anticléricalisme de 1905.

Certains esprits facétieux ne manqueront pas de remarquer la mansuétude dont le MRAP et ses amis font preuve envers les musulmans qui portent djellaba et qamis, ou à l’égard des prêches en arabe qui ne font pas que vanter les fameuses « valeurs de la République » si chères aux progressistes. Laissons-là ces plaisantins.

Convoqué pour donner un avis éclairé, l’incontournable Odon Vallet, historien des religions au Monde, y va de son commentaire. « On peut s'inquiéter de leur tradition religieuse mais aussi politique, ils sont très très à droite et pas du tout d'accord avec le pape François sur beaucoup de problèmes. » L’explication vient très vite : cette congrégation « n'est pas favorable aux migrants. Pourtant, Jésus ne demandait pas leurs papiers à ceux qu'il rencontrait... » On se disait bien… Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin ! « Incontestablement, cela pose des problèmes à l'égard de certains fidèles et puis aussi à l'égard de la population du Limousin qui a toujours été assez laïque, parfois assez franc-maçonne, assez éloignée en tout cas d'un catholicisme traditionaliste. » Il est vrai que les laïcards maçonnisants du Sud-Ouest vont à la messe, dès lors qu’elle est « moderne ». À ce niveau de réflexion, on conseille à monsieur Vallet de prendre une retraite bien méritée, et pourquoi pas spirituelle…

Avec un solide bon sens, le vicaire général du diocèse a remis les choses en place. Il connaît personnellement le supérieur de la congrégation à Limoges et ne peut pas lui reprocher le moindre propos déplacé. Lui, contrairement aux journalistes, les connaît et les fréquente. Comme dans tous les diocèses où le Christ Roi est implanté, ses chanoines sont intégrés à la vie de l’Église locale, participent aux activités aux côtés de leurs confrères diocésains et sont appréciés pour leurs qualités bien au-delà des questions bien contingentes de soutane ou de latin.

Mais, c’est bien connu, ces deux attributs sont des marqueurs d’une sulfureuse appartenance à l’extrême droite. Les imbéciles ne changeront pas. Pourquoi perdre du temps à tenter de les convaincre ? Saluons simplement une décision courageuse. Et, comme on dit au MRAP, les chiens aboient mais la caravane passe…

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