Les gilets jaunes se battent pour la France

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Est-ce qu'un gouvernement a vocation à jouer au chat et à la souris avec le peuple ? La question devient plus pertinente encore lorsqu'on voit que la souris est grosse de 77 % de soutiens dans la population et que le chat n'a plus la confiance que de 20 % de ses maîtres.

Une énorme souris contre un petit chat pelé a toutes ses chances. Alors, le chat tente de rappeler les règles du jeu : c'est le chat qui commande et qui poursuit sa proie, pas l'inverse ! Mais les souris sont malicieuses, comme dans les dessins animés de Hanna et Barbera. Le gilet jaune se revêt et s'enlève à loisir, ce qui permet à des personnes dénuées du moindre signe de reconnaissance d'aller n'importe où et de montrer leur couleur une fois sur place dans le dos des policiers chargés d'interdire un périmètre. Lorsque le pouvoir qui veut encadrer les manifestations pour les réduire aux rassemblements rituels et inopérants comme ont été les "marches pour tous", généreuses et correctes, mais méprisées et négligées, cette fois, les gilets jaunes ne se soumettent pas. On veut les enfermer sur le Champ-de-Mars. Ils s'y refusent et préviennent qu'ils seront ailleurs. Alors, le gouvernement, déconsidéré, multiplie les mises en garde. Il y a déjà eu des accidents, des morts et même des injures à l'encontre de certaines communautés : l'horreur absolue ! Le désordre risque de favoriser des actes terroristes, des actions violentes de Black Blocs, et même moins de rentrées pour le "Black Friday" pour lequel les médias et le rouleau compresseur de la publicité convoquent les Français : ce serait une catastrophe nationale que cette opération de décérébration commerciale puisse échouer !

Le microcosme au pouvoir depuis 2017 ne comprend rien à ce qui se passe. Il pense avoir affaire à une bouffée de mécontentement éphémère et ne perçoit pas qu'il s'agit de l'aube d'une révolte. Pas encore une révolution, mais on y viendra. L'arbre a beau faire le fier : sans la moindre racine, il tombera. Désormais, ce sont pratiquement toutes les catégories sociales qui désavouent la politique de Macron et rejettent le personnage. Un tiers de ceux qui avaient voté pour lui au premier tour de la présidentielle sont passés à l'opposition. Avec trois Français sur quatre, voire quatre sur cinq, selon les sondages, qui expriment leur désapprobation, Jupiter tombé de l'Olympe ravit le record d'impopularité à ses prédécesseurs. Il ne lui reste qu'une solution : incarner l'ordre face à une violence qu'il a suscitée, peut-être même organisée, et brandissant l'épouvantail usé de l'extrême droite, tenter de rejouer en boucle le second tour de l'élection présidentielle. La ficelle a la grosseur d'un câble : les Français ne seront pas dupes de la manœuvre du socialiste Castaner reconverti en Superbenalla, chargé de dénoncer l'ultra-droite comme responsable des désordres.

C'est le processus d'étranglement continu des classes moyennes dont le pouvoir d'achat régresse qui génère le soulèvement des gilets jaunes. La comparaison défavorable à la France que le Président français avait osé, au Danemark, justifier par la supériorité de l'esprit luthérien sur l'esprit gaulois ne doit rien à ces élucubrations sur les "mentalités". Elle est la conséquence de la cascade de choix erronés effectués par beaucoup de nos gouvernements, y compris celui que nous subissons. Son incapacité à diminuer la dépense publique, son addiction aux taxes le situent clairement à gauche, lui, les rescapés du PS qui l'accompagnent et les transfuges sans droiture qui l'ont rejoint.

À cette tromperie originelle, il a ajouté l'injustice qui consiste à favoriser les plus riches au détriment des classes moyennes, et notamment des retraités en se cachant derrière deux mensonges : d'abord celui d'une aide aux plus fragiles, et ensuite l'énorme bobard de la transition écologique.

Mais on sait que la France a élu, en 2017, un Président de l'étranger, distribuant les critiques contre son propre pays, lui prêtant toutes sortes de rôles internationaux qui flattent sa vanité plus qu'ils ne renforcent sa puissance, et le vouant à des alliances propres à le faire disparaître. Les gilets jaunes ne manifestent pas seulement contre la hausse du carburant. Ils ont raison de chanter "La Marseillaise", car c'est pour la France telle qu'elle devrait être qu'ils se battent !

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Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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