Dernier soubresaut de « l'affaire » Camélia Jordana avec le rebond inattendu des neurones de Cyril Hanouna qui lui permettent, au risque d'un claquage cérébral, de replacer l'anecdote dans son juste contexte. Au fil des diverses interventions sur le plateau de son émission, la véritable question apparaît en filigrane : quel est ce ministre de l'Intérieur qui vient répondre aux divagations d'une quasi-inconnue invitée d'une émission tardive en perte de vitesse et qui réalisait d'ailleurs, ce soir-là, l'une de ses pires audiences ?

Seuls 9 % des Français endormis devant leur écran avaient bloqué involontairement leur télécommande sur le bouton n°2. Parmi eux, Christophe Castaner. Rare téléspectateur encore éveillé. Et choqué par la diatribe délirante de la rebelle en mal de reconnaissance. Que se passe-t-il ? On menace ma République ! Un putsch se fomente ? Une meneuse de renommée internationale est sur le point de renverser mon Macron à moi ! Saperlipopette !  Dès demain matin je m'en vais riposter d'un communiqué bien senti qui écrasera dans l’œuf cette tentative d'insurrection contre mes forces policières. Camélia ne passera pas.

« Ça aurait été Gérard Depardieu. Bon d'accord. Tu peux peut-être lui répondre, mais Camélia Jordana » s'étonne Cyril Hanouna. « Elle a vendu trois disques dans sa vie, je suis désolé, c'est qui, Camélia Jordana ? Je croyais que c'était une fleur. »

Quand bien même ce fût une fleur parlante, une horloge ou quoi que ce soit d'autre, Christophe Castaner était atteint dans sa susceptibilité. La machine était lancée. Par sa réaction, il allait donner à la provocation de l'inconnue une importance que jamais personne n'aurait songé à lui accorder.

Sans doute très étonnée par la réaction du ministre, la dissidente du samedi soir entre dans la logique induite par la réponse et demande un débat avec Castaner ! Un poste au ministère, une voiture de fonction et, pourquoi pas, première dame !

À ce massacre imaginaire des Français dont elle accusait la police en aura succédé un autre, bien réel, celui-là. Celui de la dignité politique.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 03/06/2020 à 18:06.

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27 mai 2020 à 9:53

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