Le Pen et les assistants du FN : le hasard fait vraiment bien les choses…
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La justice seule, la justice pure, la justice indépendante, les yeux bandés et la balance à la main pour déterminer le droit. Telle est l’institution qui vient de condamner Marine Le Pen, selon les grands moralistes qui se succèdent sur les plateaux de télévision ou aux micros des radios. Dans l'émission Quotidien, sur TMC, la boussole de l’objectivité journalistique Jean-Michel Aphatie l’a rappelé aux téléspectateurs : en 2002, Marine Le Pen elle-même avait réclamé que la loi s’applique contre Alain Juppé pris dans une affaire d’emplois fictifs à la mairie de Paris. « Marine Le Pen accuse les juges ? C’est la loi qui est un problème ! », ironise Aphatie. L’argument est repris un peu partout par le garde des Sceaux, le socialiste Jérôme Guedj et bien d’autres. Si vous n’êtes pas content, changez la loi ! Donc, circulez, il n’y a rien à voir. Rien à voir ?
D’abord, l’affaire des emplois à la mairie de Paris est très différente. Entre 1986 et 1996, 26 personnes salariées par la mairie de Paris travaillent, en réalité, au siège du RPR. Le point commun avec le réquisitoire dans l'affaire des assistants du FN ? Il n’y a pas d’enrichissement personnel. Mais il y a une différence de taille : la mairie de Paris est une collectivité locale publique, financée par tous les Parisiens. Ses employés se doivent à Paris et à ses administrés et non au RPR. C’est l’évidence. On a bien là un abus criant.
Qui est lésé ?
En l’occurrence, le FN est accusé d’avoir fait rémunérer par l’UE des assistants parlementaires qui devaient travailler pour le FN de Bruxelles ou Strasbourg et qui ont œuvré pour le FN de Paris. Nuance. Ce n’est sans doute pas correct, ce sera sans doute jugé illégal, mais l’argent de l’UE était destiné au FN, il a été utilisé par le FN. Qui est lésé, dans cette affaire des assistants du FN ? Pas le contribuable français, qui paye cher le fonctionnement de l’UE (rappelons que l’UE coûte 10 milliards d’euros de plus que ce qu’elle reverse à la France). Ledit contribuable paiera la même somme quelle que soit la tâche effectuée par les assistants parlementaires des députés européens FN ou des autres partis. Quant à l’UE, est-elle pénalisée parce que des élus français au Parlement européen titulaires d’un mandat octroyé par les électeurs français ont décidé d’affecter leurs salariés à l’activité française du parti ?
Cette conception est révélatrice. L’UE considère la France comme un pays étranger, voire ennemi. Travailler pour la France lorsqu’on est rémunéré par l’UE semble constituer un acte de traîtrise manifeste. Une mauvaise façon vis-à-vis d'une instance qui n'œuvre pas en faveur des nations mais contre elles, qui met l’industrie et l’agriculture françaises à genoux… entre autres. Et qui considère, accessoirement, les partis patriotes comme des ennemis.
Éva Kaïlí siège tranquillement
Quoi qu’il en soit, cette affaire tombe bien, vraiment très bien. Elle aurait pu être tranchée avant le dossier Bayrou, ou plus tard. Non, c’est un hasard si le timing risque fort de priver la principale opposante au pouvoir en France de toute participation à la course à l’Élysée. C’est aussi un hasard si, dans l’échelle des peines, le procureur réclame les plus lourdes, soit deux ans d’emprisonnement et deux millions d’euros d’amende, sans préjuger de ce que décidera le juge. Un hasard si François Fillon fut enseveli sous les affaires en pleine course présidentielle. Un hasard, encore, si Éva Kaïlí siège en toute quiétude au Parlement européen alors que, le 9 décembre 2022, l’eurodéputée grecque, alors vice-présidente du Parlement, était interpellée à son domicile bruxellois avec 150.000 euros cachés en petites coupures dans des sacs de voyage, son père fuyant à toutes jambes avec près de 500.000 euros.
Mais voilà, c’est la loi, diront nos bons pères jésuites cathodiques. Dura lex, sed lex ! Ils iront benoîtement expliquer tout cela à des Français convaincus que la classe politique et les médias les trahissent. Bon courage à eux !
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48 commentaires
Travailler pour l’Europe – cela sous-entend : POUR ou CONTRE l’Europe – Marine a été élue pour travailler contre l’Europe – par conséquent : ses assistants aussi. POINT
Un autre élément surprenant dans cette affaire est le choix de la juridiction. La plainte émane de l’UE, et c’est la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris qui juge. En quoi la France est-elle concernée par ce que l’UE considère comme un dol?
Le Parlement européen s’est constitué partie civile dans cette affaire relevant potentiellement de délits qui relèvent donc de la chambre correctionnelle.