Italie : Giorgia Meloni coupe le robinet des aides sociales

giorgia meloni

Dans son excellent ouvrage de référence sur l'altérité culturelle, Les étrangers sont nuls (Points), Pierre Desproges divisait le peuple italien en deux catégories : « les Italiens du Nord, qui vivent au nord, et les Italiens du Sud, qui meurent au sud ». Évidemment, c'est cruel, mais tel n'est pas le sujet. Et si les plaisanteries étaient fausses, on les appellerait des mensonges. De fait, le sud de l'Italie est plus pauvre, moins industrialisé, plus touché par le chômage que le nord. C'est d'ailleurs le sud qui va faire les frais de la nouvelle proposition de Giorgia Meloni.

Le Premier ministre italien prévoit en effet de durcir les conditions d'accès à l'aide sociale. Concrètement, ce qui s'appelait hier un « revenu de citoyenneté » (notre « revenu de solidarité active ») deviendra un « chèque d'inclusion ». C'est ce que nos frères italiens doivent appeler (l'expression existe-t-elle chez eux ?) la lingua di legno. En gros, l'idée est de remettre les gens au travail et de réinvestir une partie de l'argent ainsi économisé dans des mesures incitatives pour les entreprises qui embauchent des prestataires de ce chèque.

Évidemment, la gauche italienne est contre. « Vent debout », dirait France Info, spécialisée dans le cliché désuet. Pensez donc ! Ce revenu était plutôt, à ses yeux, une préfiguration du revenu universel dont on entend parler, ici ou là, en Europe. Si, maintenant, il faut se lever le matin pour aller gagner son tabac à rouler, son pack de 33 Export et ses tickets d'EuroMillions, où va le monde !


Cette mesure creusera-t-elle encore un peu plus le fossé entre nord et sud ? Ceux d'entre vous qui parlent italien peuvent déjà guetter les réactions de l'inoxydable Vittorio Feltri, éditorialiste de droite originaire de Bergame, et qui a probablement, comme à chaque fois, sa petite idée sur les Italiens du sud et l'État-providence. En attendant, vue de France, cette mesure semble être un juste équilibre entre la considération pour les gens pauvres et la chasse aux parasites. Chez nous, en ce moment, le gouvernement fait précisément l'inverse.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Je viens de lire l’ouvrage de Agnès Verdier Molinié. La réalité dépasse la fiction. Quand on lit ce livre le soir, ça empêche de dormir. Il faut vraiment que la France soit riche pour supporter autant de nullité de nos gouvernants. C’est fou.

    • Folie ? Délinquance pure et simple. Mensonges, falsification des comptes, déni/dissimulation des réalités, idéologie-paravent. Et au passage ils s’en mettent plein les poches. Les pertes des uns(les couillons de contribuables) les profits des autres (les zélites macroniennes et bruxelloises).

  2. Comme disent certains journalistes et économistes italiens « Avec tout l’argent que l’Etat italien a donné au Sud depuis cinquante ans, cette partie de l’Italie devrait être une locomotive économique ». Question oû est allé, où va tout ce pognon de dingue ?

  3. Bravo et respect, cette femme en a, par rapport aux autres politiciens des autres pays européens. Les renvoyés, n’importe où, puisqu’ils se di « sent sans papier » Ils sont venus partout en Europe, toujours sans papier, alors retour à la case de départ, pour notre bien à tous. L’argent économisé sera, je l’espère utilisé intelligemment dans chaque pays respectif, et là, j’ai un doute. Les politiciens sont tous corrompus, d’une façon ou d’une autre

  4. Avec une telle mesure en France nous pourrions peut-être éviter de faire venir des Péruviens, des Malgaches pour cueillir les asperges et sans doute d’autres légumes et fruits. Il m’est désagréable de dire cela car je suis persuadé que cette m-o, elle, au moins, accepterait de s’assimiler contrairement à d’autres envahisseurs et que, d’origine rurale, elle pourrait repeupler les villages (comme les Italiens et les Portugais l’ont fait). Seulement pour cela il faut expulser dare dare les non invités et ce par la force si nécessaire.

  5. La question (la première qui vaille) est de savoir si ça va marcher. Si les chômeurs sincères retrouvent du boulot tout le monde criera au génie. Mais si, une fois les aides réduites ou supprimées, les entreprise ne créent pas assez d’emplois ce sera un désastre. Et Meloni qui était un espoir pour les Français patriotes sera cramée à jamais. Or l’autre question (la deuxième qui vaille) est de savoir si les entreprises pourront jouer le jeu et si la pression des importations sur l’économie n’empêchera pas le sursaut attendu. Or encore, Bruxelles et l’OMC nous imposent (contre tout bon sens) d’ouvrir les frontières. En conclusion : pour être sûre de réussir Meloni devra trouver un moyen pour gêner les importations toxiques sur les productions vitales de l’économie italienne. Ou la TVA sociale à la danoise ? Enfin, les forces patriotiques désormais à l’œuvre dans tous les pays d’Europe devront remporter les élections européennes de mai 2024. Et en France elles devront s’unir; ou supporter devant l’ histoire les conséquences de leur désunion = trahison.

  6. Il y’a des réflexions à faire aussi chez nous , comment expliquer que nous soyons obligés de recourir à de la main d’oeuvre étrangère pour ramasser fruits et légumes , alors que nous avons des millions de chômeurs et d’allocataires du RSA ??

  7. En compensation du RSA , les bénéficiaires devraient effectuer quelques heures de travail par semaine à la collectivité , un moyen de rester dans le monde du travail
    Supprimer les aides sociales aux étrangers, aux associations qui nuisent aux intérêts de la France, aux medias, aux journaux (le monde , libération et autres ), chasse aux fraudes sociales, suppression des avantages dont bénéficient nos ex-présidents de la République ainsi que nos ex-premiers ministres

  8. On dit que tout travail mérite salaire, j’estime que tout salaire ne peut être que le fruit d’un travail, il faut en finir avec les chômeurs professionnels, j’en connait.

  9. Il faudrait faire la même chose en France.
    L idéologie gauchiste, le manque de courage ,de volonté et de lucidité des politiques empêchent toute réforme concernant les aides sociales qui pèsent gravement sur le budget.

  10. J’ai un peu de mal à comprendre
    Depuis l’arrivée de Giorgia Meloni, le nombre de migrants sur le sol italien a explosé. Encore récemment, un navire d’ONG a été autorisé à débarquer sa cargaison de près de 200 migrants dans un port « sûr ».. A quoi joue-t’elle ?

  11. Les aides sociales trop généreuses sont des passeports à la paresse puisque ceux qui en bénéficient touchent autant qu’un citoyen qui travaille payé au smic.

  12. D’après ce que je lis, la France et l’Italie du Sud se ressemblent comme deux gouttes d’eau : faiblesse de l’industrie, chômage (caché ici par le comptage officiel), pauvreté, assistanat etc…

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