« Il y a l’embarras du choix avec cinq listes. Est-ce qu’il y a besoin de six listes ? »

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Ce mardi matin, le président de Debout la France a annoncé ne pas se présenter aux européennes. Il nous explique pourquoi.

Gabriel Decroix. Vous avez annoncé, ce matin, sur CNews, renoncer à présenter une liste pour les européennes après avoir laissé entendre qu’elle était en préparation. Pourquoi ce choix ?

Nicolas Dupont-Aignan. Tout simplement parce que la gravité de la situation française sur le plan économique et financier, comme sur le plan diplomatique et militaire, m’oblige à rester à l’Assemblée nationale. Cela aurait été hypocrite de mener une campagne européenne alors que je ne souhaite qu’une chose : rester à l’Assemblée, où est l’enjeu des échéances futures, que ce soit les législatives anticipées, s'il y a enfin une motion de censure votée à l’automne, ou les élections présidentielles. On ne peut courir deux lièvres à la fois.

La situation française m’impose de rester à Paris. De surcroît, j’ai été le seul à voter contre, à droite, sur l’accord militaire avec l’Ukraine, et j’ai été l'un des seuls à voter contre certaines mesures liberticides. Après mûre réflexion, j’ai jugé que ma place était à Paris.

G. D. Vous expliquez, ce matin, que les échéances suivant les européennes sont beaucoup plus importantes. Vous aviez pourtant montré dans de nombreuses publications et déclarations que vous vous inquiétiez de la politique européenne en dénonçant ses multiples dérives. Et vous avez donné rendez-vous au 9 juin. C’est donc l’actualité militaire, des affaires étrangères qui vous ont fait changer d’avis ?

N. D.-A. Première raison, je ne souhaite pas siéger dans ce Parlement qui est un alibi d’une organisation autoritaire. Deuxièmement, je crois fondamentalement que même si c’est important de renforcer la voix des souverainistes là-bas, et que je ne sous-estime pas l’importance de ce qu’il se passera au Parlement européen, mon combat pour l’indépendance de la France se fera en France, à travers la présidentielle. Il me fallait choisir. En attendant, j’ose espérer des élections législatives anticipées pour arrêter le naufrage du pays, au plus vite. Nous ne pouvons supporter ainsi trois ans de plus. Pour ma part, je pense être plus utile à Paris qu’à Bruxelles, ce qui n’enlève rien au rôle que pourront jouer les députés français européens. C’est un combat important, mais pour moi, l’indépendance de la France vis-à-vis de cette organisation dangereuse viendra par le combat français.

J’en conviens qu’il aurait été possible, parmi mes scénarios, d’envoyer une liste de Debout la France sans que je sois tête de liste. Mais nous avons été confrontés à une autre difficulté matérielle. En étant tête de liste, je pouvais obtenir le financement, autrement, nous avions beaucoup plus de mal à financer la liste. Il aurait fallu emprunter, mais je ne souhaitais pas avoir de dette. J’estime que l’on doit gérer son parti comme son ménage et comme la France devrait être gérée, c’est-à-dire sans dette. Je ne souhaitais pas courir de risques financiers dans le cas où un autre candidat se présentait à ma place. Troisième raison, il y a l’embarras du choix avec cinq listes, sans parler de Jean Lassalle. Est-ce qu’il y a besoin de six listes ?

G. D. Nous pouvons facilement imaginer votre stratégie de report de voix. Est-ce qu’en cas de victoire des souverainistes au Parlement, puisque c’est envisagé pour la première fois, vous croyez en leur capacité à faire infléchir le cours des choses dans la politique européenne, dans ses directives et ses règlements ?

N. D.-A. Je pense que plus il y aura de souverainistes à Strasbourg, mieux ce sera, et je pense que la Commission de Bruxelles constitue le ver dans le fruit qu'est l'Union européenne. Maintenant, je ne pense pas que le Grand Soir viendra de Strasbourg. Ce n’est pas parce que je n’irai pas que je vais cracher dans la soupe. Tous ceux qui mèneront le combat à Strasbourg seront les bienvenus. Il y a l’embarras du choix avec des plus ou moins souverainistes, des plus ou moins hypocrites, des plus ou moins sincères, et l’électeur fera son choix. Il faut, de toute façon, que Mme Hayer et M. Glucksmann aient le moins de voix possible, car ce sont des assassins de la France.

Ce n’est pas parce que je ne participe pas et que je n’ai pas de liste que je ne serai pas bon joueur ou que je me lave les mains du scrutin… Si on me le demande, j’apporterai ma contribution dans cette campagne, sur le plan intellectuel.

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

28 commentaires

  1. NDA a pris une sage et intelligente décision ; mais c ‘est dommage , c ‘est celui qui m ‘ inspire le plus confiance

  2. Je souhaitais, sans trop y croire, une réunion circonstancielle des droites pour les Européennes. Les Patriotes sont pratiquement les seuls à demander cet accord, hélas sans être entendu. Avec une telle concorde, les macronistes et les mélenchonistes auraient été écrasés. Mais le parlement européen, avec si peu de prérogatives, même majoritaire, aurait-il pu faire imploser cette UE et concocter une autre Europe, une Europe des nations ? J’en doute… Tout comme en France il y a des prises de pouvoirs abusives, l’UE est devenue un organisme totalitaire destructeur des nations démocratiques européennes.
    La décision de Nicolas Dupont-Aignan est tout à son honneur. Déjà, rester en France c’est bien, d’autre part 6 Listes c’était beaucoup trop. A cinq l’éparpillement des voix sera encore trop conséquent et contre productif.
    Je pense, je me trompe peut-être, qu’à part la satisfaction de voir les Droites progresser au détriment des traitres de notre pays, cela ne changera pas grand chose, sinon rien, à la vie des peuples d’Europe. Les lobbies et les tricheurs politiques continueront leurs malfaisances. Je ne suis pas de ceux qui ont l’habitude de jeter le bébé avec l’eau du bain mais là, devant cet organisme (l’UE) entièrement gangrénée et toxique pour nous tous, la seule réponse valable est bel et bien le FREXIT. Mais il faut que cette volonté soit le fait des responsables Français, et pas du parlement européen qui n’en peut mais. Dupont-Aignan a donc raison de rester en France.

    • Les Patriotes n’ont jamais milité pour une union des droites, ils militent pour une union des souverainistes, ce n’est pas du tout la même chose ! Florian Philipot n’a que faire de la droite et de la gauche et il a bien raison.

  3. NDA a raison de rester député : ses prises de positions énergiques et étayées sont indispensables, comme son opposition constante à la macronie.
    Par ailleurs il a lancé un appel à tous les souverainistes il y a déjà plusieurs mois : qui a répondu ? Les listes Philippot-Poisson, Lassalle sont de pâles imitations de ce qu’aurait pu être une vraie liste de tous les souverainistes.
    Que dire ? Que penser ? Que faire ? La plupart des candidats susceptibles d’avoir donné suite à l’appel font preuve d’engagement personnel ; les egos triomphent… Sauf chez NDA qui ne cesse de viser ce qui pourra mettre fin à la destruction déjà bien engagée du pays. Attendons les scrutins à venir, dont une dissolution de l’Assemblée pourrait avancer la date.

    • À voir sur Cnews l’interview de Dupont par Sonia Mabrouk. Un homme de valeur, lucide, réaliste, un homme d’honneur, ce qui manque le plus à tous nos politiciens. Quel dommage que nous n’ayons pas un président comme Dupont Aignan pour remonter notre pays en train de s’effondrer.

  4. Son retrait signifie-t-il la 5ème place pour Julien Aubert sur la liste de François-Xavier Bellamy pour tenter de récupérer les 2% donnés dans les sondages à la liste de Dupont-Aignan ? Sinon revenez voir au discours très atone, surtout à la fin, qu’à tenu le chouchou des médias, Raphaël Glucksman, au Phare à Tournefeuille devant 2500 personnes dans une salle qui ne pouvait en contenir que 800. L’enfumage médiatique autour de la liste PS est criant et devient visible. Car combien de personnes y avait-il réellement à ce meeting, sans parler des vidéos qui circulent du côté des sympathisants LFI montrant des militants quittant la salle avant la fin du show burlesque de Glucksman. D’autant que lorsqu’on voit les images du public, impossible de croire à la version des médias mainstream d’une telle affluence.

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