Guerre totale à Poutine : jusqu’à lui retirer sa Légion d’honneur ?
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« Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie », a déclaré Bruno Le Maire, ce mardi matin, sur l’antenne de France Info. Une guerre économique et financière mais pas guerrière. Pas guerrière mais totale quand même. Des propos qui, à bien y réfléchir, font froid dans le dos. Dmitri Medvedev, ancien président de la Fédération de Russie et aujourd’hui vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, a d'ailleurs aussitôt réagi : « Un ministre français a dit aujourd'hui qu'ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n'oubliez pas que les guerres économiques dans l'histoire de l'humanité se sont souvent transformées en guerres. »
Un ministre français a dit aujourd'hui qu'ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n'oubliez pas que les guerres économiques dans l'histoire de l'humanité se sont souvent transformées en guerres réelles
— Dmitry Medvedev (@MedvedevRussiaE) March 1, 2022
La guerre totale, ce que Clausewitz avait conceptualisé sous l’expression de « guerre absolue », on sait ce que c’est. L’Europe et le monde ont connu cela, il y a quatre-vingts ans. Hier. Cela se termina en apocalypse à Hiroshima et Nagasaki : plus de 100.000 morts civils en quelques minutes. Mais l’on pourrait parler de Dresde, en février 1945 : plusieurs dizaines de milliers de morts en deux jours. La guerre économique totale, on connaît moins. Quoique. Pour rester français et dépassionner le débat en remontant loin dans l’Histoire, on pourrait évoquer le blocus continental décrété par Napoléon, en novembre 1806, contre l’Angleterre. Il s’agissait de « vaincre la mer par la puissance de la terre ». Les Britanniques ripostèrent en décidant l'embargo des produits français, déclenchant ainsi une crise économique en Europe. Et comme ils avaient la maîtrise des mers, ils se tournèrent vers le grand large, notamment vers l’Amérique et les Indes, s’assurant une domination qui durera plus d’un siècle… La Russie d’aujourd’hui, qui est un vaste continent reliant, par exemple (et au hasard…), Iran et Chine, ne restera sans doute pas les bras ballants non plus…
Mais l’on aimerait que Bruno Le Maire développe un peu cette notion de « guerre économique et financière totale » et qu'il en explique bien les conséquences aux Français. Mener une guerre totale, c’est mobiliser toutes les ressources de la nation pour conduire cette guerre. Emmanuel Macron l’a un peu évoqué, samedi, au Salon de l’agriculture : « Cette guerre aura des conséquences sur nos exportations », déclarait-il aux agriculteurs. Mais pas que. Cette guerre aura des conséquences sur le coût de l’énergie, sur le coût de la vie tout court et tout à l'avenant, alors même qu'on sort à peine la tête de l'eau de la « guerre anti-Covid ». Les Français l’ont-ils d’ailleurs réalisé ? Appelons un chat un chat : lorsque l'on fait la guerre, c'est face à un ennemi. Et dans le concept de guerre totale, les civils sont tout autant des ennemis que les militaires, et ne sont donc pas épargnés.
Guerre économique et financière totale. Mais pas que. Guerre psychologique et symbolique totale. Ce mardi matin, la chroniqueuse Sophie Coignard, dans Le Point, suggérait que l’on retire la plaque de grand-croix de la Légion d’honneur à Poutine, distinction honorifique qui lui avait été remise en 2006 par Chirac. On imagine que cela va beaucoup émouvoir le maître du Kremlin ! Mais, plus sérieusement, ne sommes-nous pas en train de nous fabriquer un ennemi absolu – ou total ? Or, l’Histoire nous montre que face à un ennemi absolu, il n’y a pas de négociation possible, pas d'échappatoire, et que la seule issue est la guerre totale, jusqu'à l'anéantissement de cet ennemi. Est-ce vers cela que nous voulons aller ?
Bruno Le Maire, qui, un temps, se rêva président de la République et se veut aussi un homme de lettres, devrait se rappeler que les mots peuvent aussi tuer. Mardi après-midi, il rétropédalait en déclarant à l'AFP : « Le terme de “guerre” utilisé ce matin sur France Info était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade. »
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69 commentaires
Pour Bruno Lemaire et le gouvernement auquel il appartient, la « guerre économique », ça les connaît puisqu’ils ont déjà anéanti l’économie française.
Notons tout de même qu’il est plus facile de mettre à terre ce que l’on est sensé développer que d’aller démolir ce que les autres gèrent avec beaucoup plus de réussite.
Mr Abad devrait se rappeler qui a nommé Poutine GD croix de la légion d’honneur puisqu’il s’en prend ç aux eux qui ont pu l’approcher.
J’ai rédigé le commentaire de l’articlE précédent avant de lire celui-ci En cas de coup de vent sur un petit voilier on arise la gv on ferme les écoutilles et surtout les gueules
Les va-t’en guerre oublient que l’hiver et le peuple russes ont anéanti l’armée de Napoléon et celle beaucoup plus importante de l’Allemagne hitlérienne. Comme tous les dirigeants, Bruno Le Maire, si guerre il y a, restera bien au chaud à déguster caviar et petits fours arrosés au champagne à Bercy pendant que le peuple, qui n’a rien demandé ni décidé crèvera de faim. Et si vous ne voulez pas que demain l’humanité entière soit vitrifié, bons à rien, arrêtez de réveiller l’ours russe.
D’autant qu’il ne nous menace pas directement. Seulement le NOM dont les implications géostratégiques placent l’Ukraine en position-clé.
Si l’humanité entière doit être vitrifiée, cela règlera définitivement tous nos petits problèmes bien franchouillards…
Pearl Harbour est la conséquence de l’embargo pétrolier que décida l’Amérique contre le Japon . Quand on prétend à une guerre économique, ça évite à l’ennemi l’obligation de déclare la guerre par les armes conventionnelles.
Et ils avaient aussi décrété l’embargo sur les métaux précieux et minerais, et aussi ils avaient gelé tous les avoirs japonais dans les banques; le Japon était asphyxié financièrement.
C’est pour ça que le Japon pilla les réserves de minerais et autres en Chine
Il est facile de parler de guerre quand on ne l’a pas connue.
Ni jamais faite !
Macron n’a même pas fait de service militaire, de service à la Patrie !
la situation avec la Russie est gérée avec la même équipe qui a géré le covid, j’ai peur j’ai très peur
et vous n’êtes pas seule
B. Le maire ne savait pas combien 1 hectare comptait de m2 lorsqu’il était ministre de l’agriculture… ( On nous demandait de le savoir quand j’étais en cm2). Comme beaucoup de politiques, il est déconnecté, ne voit pas plus loin que le bout de son nez et cette fois ci, nous mènera tout droit à la guerre. C’est pourtant simple. Quand les Russes installaient des missiles à Cuba, c’était mal. 60 ans plus tard, les ricains font la même chose aux frontières de la Russie, mais là, c’est bien.
Que ne ferait-il pas pour faire parler de lui!
Bruno Le Maire ne comprend pas qu’il existe des questions qui ne sont pas négociables.
Pour des raisons géostratégiques, Poutine ne renoncera pas à un accès au port de Sébastopol, comme il n’acceptera jamais l’encerclement de la Russie par des bases de lancement de missiles.
Mais pour un « ministricule » qui a participé à la vente de nos fleurons industriels, rien n’est impossible.
Lui retirer sa legion d’honneur ? Il s’en fout ! Au point où on en est, Douglas fera partie de la prochaine promotion …
Bruno le Maire est un enfant de 6 ans dans un corps d’adulte. Il mime les grands, prend des postures mais vit dans un monde totalement imaginaire.
La cruelle réalité est que les socialistes ont ravagé l’économie de la France qui est déjà au bord de la déflagration sociale après pourtant 60 années de prospérité en Europe. Des pans entiers de la société sont sous perfusion et le moindre soubresaut peut (et va) allumer la mèche.
On ne part pas en guerre à bord du Titanic.
Votre propos est très sérieux et je le partage, mais vous m’avez déclenché une crise de fou rire avec le Titanic (l’image était tellement pertinente). J’en avais besoin ! Merci
Eh oui, cher colonel MICHEL, en somme une guerre à la Pyrrus. Cordialement.
Macron a usé et abusé du mot « guerre » dans le cadre du covid-19.
C’était grotesque.
Les mots ont un sens que l’on méconnaît trop souvent.
Nous ne sommes pas plus en guerre aujourd’hui qu’il y a deux ans contre un virus. Tout est une affaire de com’. A-t-on déclaré que nous étions en guerre lorsque l’Otan bombardait la Serbie?
Toujours des paroles insensées et non réfléchis, c’est à celui qui se montre le plus incisif pour briguer un futur poste au cas où sa seigneurie serait réélu. On est mal barré sachant que ce sont les mêmes qui ont « bataillé » face au Covid .
Tout d’abord bravo à BV qui tient le cap et merci à ses idétorialistes de travailler sur une actualité aussi mouvante.
Un « abrutis de service » s’est réveiller ce matin : bruno lemaire…
Honte à lui, son rétropédalage n’effacera pas la séquence de ce matin où il a livré le fond de sa pensée.
Si micron veut vraiment jouer la carte de l’apaisement, alors lemaire est un traitre à la nation en poussant Poutine vers le pire…
Oui bravo a B.V,au moins nous avons la possibilité de pouvoir « comprendre »un point de vue différent de la doxa ambiante médiatico-politik.
Il serait bon que nos politiques se taisent cela leur éviterait de dire des âneries qui ne mettent en exergue que leur incompétence, leur bêtise, leur stupidité et leur manque de jugeote.