Le grand pardon de Macron au photographe « harceleur »
Emmanuel Macron est un Président généreux, compréhensif, défenseur de nos libertés. Il vient, en effet, de retirer la plainte qu'il avait déposée en août dernier contre un photographe de VSD qui avait eu l'indélicatesse, selon lui, de le harceler et d'avoir attenté à sa vie privée alors qu'il était en vacances à Marseille. Cette plainte était une grande première dans l'histoire de l’Élysée, et le photographe de VSD l'avait trouvée hors de proportion et, surtout, totalement injustifiée.
Au micro de RTL, Thibaut Daliphard, qui n'a rien d'un paparazzi agressif, avait affirmé qu'il n'avait jamais pénétré dans la propriété marseillaise (la résidence officielle du préfet de région, propriété de l'État) où le chef de l’État avait choisi de passer quelques jours de vacances... Et que le harcèlement était une accusation malvenue. Le photographe s'était contenté de suivre le Président en voiture, et non à moto, et que son arrestation, ses six heures de garde à vue et le visionnage de toutes les images de son ordinateur et de son appareil photographique, tout cela était parfaitement injustifié, plus proche des méthodes propres aux dictatures que d'une république démocratique.
Il aura fallu que le Président revienne de son audacieux périple aux Antilles, où il n'a pas toujours eu les mots doux face aux multiples drames humains que son administration n'a pas vraiment su prévenir, pour qu'il fasse amende honorable et retire sa plainte.
Est-ce là un changement de cap de sa communication, une com' en dents de scie qui, d'une façon générale, est très peu appréciée des Français, tous les sondages le prouvent ? Emmanuel Macron a-t-il décidé de descendre de son Olympe pour, humblement, faire acte de contrition ?
Euh, franchement, je ne le pense pas. Je le crois incapable d'un tel revirement. Emmanuel Macron poursuit son objectif : régner sans vraiment s'occuper de ce que pensent les médias et leurs lecteurs qui, accessoirement, ont pourtant permis son élection.
Vendredi dernier, à 9 h 47, avec à ses côtés un Castaner au garde-à-vous, fier comme Artaban, et une Nicole Belloubet, telle une humble servante debout à sa droite pour servir la soupe, n'a-t-il pas convoqué les chaînes de télévision pour qu'ils immortalisent la scène : la signature de la promulgation de la très controversée et peu efficace loi sur la moralisation de la vie publique. Une mauvaise imitation de Donald Trump qui signe, parfois, ses décrets devant la presse.
Macron, metteur en scène de son quinquennat, qui ne respecte rien des traditions présidentielles et qui est vraiment prêt à tout pour attirer la foudre sur son auguste personne. Prêt à tout et souvent à n'importe quoi. Les Français se demandent avec amusement quelles vont être ses prochaines séances de photos, celles qu'il aura décidées, pas celles de photographes audacieux comme celui de VSD.
Mais pour revenir et terminer sur ce retrait de plainte, Le Figaro rapporte qu'Emmanuel Macron l'aurait fait "en geste d'apaisement". Notre maître est trop bon ! Entre nous, ne serait-ce pas plutôt parce que cette plainte risquait tout simplement de faire pschitt ?
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