[EXCLUSIF] Votre ville est-elle une championne du surendettement ?

Quelles sont les communes françaises les plus endettées ? Petites, moyennes ou grandes villes, quelles sont les championnes de la dette par habitant ? Et quelle est la tendance du mandat municipal en cours ? À dix mois des élections municipales, c'est ce que notre carte interactive vous propose de découvrir aujourd'hui.
Le 6 mai dernier, le gouvernement a organisé une « conférence financière des territoires » avec les représentants des associations d'élus locaux pour les inviter à participer à l'effort de redressement des finances publiques. Pourtant, contrairement à ce que laissent entendre les soutiens du camp présidentiel, non seulement la dette des communes ne pèse que marginalement sur la dette publique française mais elle est, de surcroît, en grande stabilité depuis 2017 ; ce qui, considérant la crise sanitaire, relève d'une grande maîtrise financière.
L'agence de notation Standard & Poor's ne s'y trompe pas. Alors qu'elle vient de donner une perspective négative sur la dette souveraine française, elle précise, dans une note, que « les villes françaises maintiendront de solides excédents budgétaires de fonctionnement, notamment grâce à leur marge de manœuvre fiscale sur la taxe foncière, qui représente environ 40 % de leurs recettes de fonctionnement ».
Pendant ce temps, la dette publique de l'État – administrations centrales exclusivement – a explosé, passant de 1.779 milliards d'euros à 2.513 milliards d'euros ! Soit une hausse de 40 % et de plus de 700 milliards…
Les 549 villes les plus endettées de France
Si les équipes municipales apparaissent, dans l'ensemble, de bien meilleures gestionnaires des deniers publics que le « Mozart de la finance » qui siège à l'Élysée et ses gouvernements successifs, certains maires sont toutefois à la tête de communes lourdement endettées, qu'ils aient hérité de la dette de leurs prédécesseurs ou qu'ils l'aient creusée eux-mêmes.
Notre carte représente les 25 % de communes ayant le plus fort endettement par habitant de France. Dans le détail, il s'agit de 549 communes, dont 429 petites villes (de 5.000 à 19.999 habitants), 88 villes moyennes (de 20.000 à 49.999 habitants) et 32 grandes villes (50.000 habitants et plus).
La couleur du marqueur indique l'évolution de la dette entre 2019 et 2023 afin d'indiquer la tendance du mandat en cours, sachant que la tendance nationale est à la stabilité : jaune, si la dette baisse ; orange, si la hausse est comprise entre 0 et 10 % ; rouge, si la hausse est supérieure à 10 %.
L'infobulle indique la position de la ville en 2019 et 2023 parmi les communes françaises de plus de 5.000 habitants : Vichy était en 89e position en 2019 mais, comme sa dette a progressé entre 2019 et 2023, elle grimpe en 48e position des villes les plus endettées en 2023.
Paris, évidemment
En 2023, les grandes villes totalisent 26,4 milliards d'euros de dette, dont 9,8 milliards pour Paris seulement.
La moins endettée des grandes villes, Hyères, 40 fois moins peuplée que Paris, affiche une dette près de 1.000 fois inférieure (9,9 millions d'euros). Du coup, Paris (Jeux olympiques obligent !) est le vilain canard de la liste, avec 4.563 euros de dette par habitant, quand Pessac est la grande ville la plus vertueuse, avec seulement 154 euros par habitant.
Deux autres villes du Grand Paris, Levallois-Perret (4.237 euros par habitant) et Argenteuil (3.332 euros par habitant) accompagnent Paris sur le podium.
Les 32 grandes villes les plus endettées ont une dette supérieure à 1.615 euros par habitant.
Bagnolet, championne des villes moyennes
Du côté des villes moyennes, la dette totale est de 10,7 milliards d'euros. La commune la moins endettée est Carquefou (Loire-Atlantique), dont la dette est tout simplement nulle, tandis que la ville la plus endettée est Bagnolet (Seine-Saint-Denis), avec 146,1 millions d'euros.
Si l'on considère le montant de la dette par habitant, Bagnolet (3.798 euros par habitant) devance Chartres (Eure-et-Loir, 3.358 euros par habitant) et Maubeuge (Nord, 3.084 euros par habitant). Outre Carquefou, plusieurs communes présentent une dette par habitant quasiment inexistante, inférieure à un euro par habitant : Mons-en-Barœul et Marcq-en-Barœul (Nord), Givors (Rhône) et Rodez (Aveyron).
Les 88 villes moyennes les plus endettées ont une dette supérieure à 1.288 euros par habitant.
Le Barcarès, hors concours !
Enfin, les petites villes totalisent 12,5 milliards d'euros de dette.
Carvin, dans le Pas-de-Calais, et Sanary-sur-Mer, dans le Var, affichent l'endettement brut le plus élevé, légèrement au-dessus de 55 millions d'euros, tandis que sept communes ont une dette nulle : Carnoux-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Rungis (Val-de-Marne), Pecquencourt (Nord), Saint-Maurice-l'Exil (Isère), Rivière-Pilote (Martinique), Barentin (Seine-Maritime) et Molsheim (Bas-Rhin).
C'est une commune des Pyrénées-Orientales, Le Barcarès, qui affiche la dette par habitant la plus forte de la tranche : 5.295 euros par habitant, soit plus que Paris, record absolu de France des communes de plus de 5.000 habitants ! Une dette qui doit tout au maire actuel, Alain Ferrand, élu et réélu depuis 1995 en dépit d'une gestion particulièrement dispendieuse des deniers publics et de déboires judiciaires qui défraient la chronique depuis des années sans effrayer toutefois les Barcarésiens…
Les 429 petites villes les plus endettées ont une dette supérieure à 1.013 euros par habitant.
Si l'immense majorité des communes françaises est mieux gérée que Bercy, gageons que le débat sur la dette sera au cœur de bien des campagnes municipales à partir de septembre prochain. Entre la philosophie du « s'endetter pour investir, donc enrichir le patrimoine communal », et celle du « rendre compte jusqu'au centime des deniers publics », les électeurs trancheront en sachant qu'au bout du compte… ce sont eux qui paieront !
Méthodologie
La carte représente les communes dont le montant de la dette par habitant est située au-dessus du 3e quartile de leur catégorie de population, à partir des balances comptables des communes 2019 et 2023.
La dette totale est calculée en additionnant tous les comptes "16 - Emprunts et dettes assimilées", à l’exception du compte "1688 - Intérêts courus" qui ne relève pas des emprunts mais des charges financières à court terme.
Pour l’année 2023, la population légale est celle publiée par l'INSEEE en décembre 2022, issue du recensement 2020, en vigueur sur l’ensemble de l’année 2023.
Pour l’année 2019, la population légale est celle publiée par l'INSEE en décembre 2018, issue du recensement 2016, en vigueur durant toute l’année 2019.
Sources :
https://data.economie.gouv.fr/explore/dataset/balances-comptables-des-communes-en-2019/information
https://data.economie.gouv.fr/explore/dataset/balances-comptables-des-communes-en-2023/information
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3698339
[MISE A JOUR] A la demande de Mr Alain Ferrand, maire de la ville de Barcarès, BV publie ce droit de réponse
Droit de réponse de la commune du Barcarès à Boulevard Voltaire
À la suite de la publication de l’article intitulé « Votre ville est-elle une championne du surendettement ? », mis en ligne le 28 mai 2025 sur le site Boulevard Voltaire, la commune du Barcarès souhaite exercer son droit de réponse, conformément aux dispositions de l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Cet article avance que la dette par habitant du Barcarès atteindrait 5 295 euros, un montant présenté comme supérieur à celui de Paris. Il est en outre affirmé que cette situation serait la conséquence d’une gestion particulièrement dispendieuse des finances publiques par le maire actuel, Monsieur Alain Ferrand.
Ces affirmations sont inexactes et nécessitent d’être rectifiées.
En premier lieu, la dette par habitant de la commune ne s’élève pas à 5 295 euros comme mentionné dans l’article. Elle doit être calculée sur la base de la population légale publiée par l’INSEE, soit 6 049 habitants pour l’année 2024. L’encours de la dette au 31 décembre 2024 s’élevant à 29 556 432,27 euros, la dette réelle par habitant est donc de 4 886,17 euros. En 2023, l’encours de dette était de 31 166 644,01 euros, soit 5 152,36 euros par habitant.
Ces chiffres officiels démontrent une diminution de la dette entre 2023 et 2024 et infirment formellement l’idée selon laquelle Le Barcarès connaîtrait un record national d’endettement.
Par ailleurs, la commune du Barcarès mène depuis plusieurs années une politique rigoureuse de désendettement.
Sur la période 2022-2024, les emprunts contractés s’élèvent à 10 236 000 euros, tandis que les remboursements effectués ou prévus atteignent 9 161 803,10 euros.
Dans le détail : en 2022, la commune a emprunté 3 000 000 euros et remboursé 2 910 051,53 euros ; en 2023, 5 636 000 euros ont été empruntés pour 3 041 540,83 euros remboursés ; et en 2024, seulement 1 600 000 euros ont été empruntés pour 3 210 211,74 euros de remboursements prévus.
Ces données attestent d’une gestion financière équilibrée et responsable, qui s’inscrit dans une logique de maîtrise progressive de l’endettement.
Enfin, la commune tient à exprimer sa vive préoccupation quant au ton de l’article publié, ainsi qu’aux insinuations personnelles portées à l’encontre du maire, Alain Ferrand.
Les propos tenus, sans base factuelle, nuisent non seulement à l’image de l’élu, mais également à la réputation de l’ensemble de la commune.
Une telle approche, qui mêle jugement subjectif et absence de rigueur dans la présentation des faits, ne peut que desservir le débat public.
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16 commentaires
J’habite une commune de 75 000 habitants dont le budget est géré avec rigueur d’autant que nous sommes pénalisés de 6,5 millions/ an pour non respect de la loi SRU qui impose 25% de logements sociaux.
Depuis quatre ans, la part communale de notre impôt foncier n’a pas augmenté, mais la part pour la région a augmenté, cherchez l’erreur.
Ensuite, nos dotations d’État pour le fonctionnement de la commune, puisque les maires ne sont plus totalement maîtres de leur budget, subit des pénalités, parce que l’État estime que l’impôt foncier n’est pas assez élevé pour notre commune.
Elle est pas belle, la vie ?
En fait, le millefeuille administratif se gave.
Si je prends Belfort l’analyse est incomplète car la question est : Combien l’Ecosystème des frères musulmans participe à son économie ?
Je pense que l’analyse politique n’est pas la bonne car les habitants d’une commune n’ont malheureusement pas grand chose à faire des dépenses et de l’endettement de la-dite commune. Tout simplement parce qu’une majorité de ces habitants ne sont pas des contribuables, et encore moins depuis la brillantissime idée de suppression de la taxe d’habitation (qui n’était déjà pas payée par tout le monde). Moins d’un salarié sur deux paye des impôts sur le revenu et moins d’un français sur deux est propriétaire (sans que ce soit d’ailleurs les mêmes). Tant que tout le monde ne sera pas contributeur une majorité de personnes continuera à applaudir les dépenses somptuaires de leurs édiles.
L’autre point est que les gens ne connaissent finalement pas le fonctionnement des institutions. Quand un maire affirme que son dernier caprice ne sera pas payé par ses administrés car subventionné par une autre collectivité locale, voire l’Etat, c’est que les gens ne comprennent pas que c’est toujours leur argent puisque sur fonds publics.
Il faudrait refaire le calcul en tenant compte de l’endettement des intercommunalités. Car de nombreux maires de grandes villes, comme Nantes par exemple, planquent la dette communale dans le budget de l’intercommunalité.
Il faut ré-instituer la taxe d’habitation (seul impôt véritablement juste) pour que chacun paye les dépenses générées par les décisions des municipalités. Des dépenses qui peuvent être décidées par des gens ne payant AUCUN impôt à la commune ne sont pas vertueuses. On est toujours prolixes avec l’argent des autres (pour toutes les meilleures raisons du monde)
Je ne réside plus à Paris depuis 30 ans, néanmoins j’y ai toujours des biens.
J’ai évidemment remarqué, pour parler poliment, que la gestion vert-de-gris d’Anne Hidalgo ressemble de très très loin à celle de l’époque de Jacques Chirac s’il faut prendre un exemple.
« J’en ai ras—–le—–bol ! »
Votre article confirme mon « sentiment », mot à la mode…
Je plaisante, car c’est bien évidemment une certitude !
À l’allure ou vont les événements en Macronie et dans sa capitale, ses biens locatifs étant soit business ou privés, une sorte d’assurance pour mes vieux jours largement entamés, ça me coûte en taxes et frais « un pognon de dingue »…
Je vais tout vendre, transférer tout ça en Grande-Bretagne et en Grèce…
Roulement de tambour !
Tant pis si j’y laisse des plumes, ca ne pourra pas être pire, loin de là !
La France, oh pardon, la Macronie et la Hidalgonie détestent les propriétaires !
Résultats, je vais profiter de « mon » pognon, acquis par le fruit de « mon » travail !
Et laisserai quelque chose à mes héritiers, les taxes de transmission en Grande-Bretagne et en Grèce sont à l’opposé de la spoliation organisée française !
Un grand bravo à Rodez Préfecture de l’Aveyron ! Mais on sait que les Aveyronnais sont économes par nature…
Gabegie généralisée… ça va pas tarder à « taper dans le mur » !
D’après Standard § Poor’s : « Les villes françaises maintiendront de solides excédents budgétaires de fonctionnement, notamment grâce à leur marge de manœuvre fiscale sur la taxe foncière, qui représente environ 40 % de leurs recettes de fonctionnement. » Pour les villes c’est donc souvent l’impôt sur les propriétaires qui se substitue à la dette, ce qui n’est pas mieux. Si Bercy pouvait augmenter les impôts à sa guise, la dette française serait réduite, mais à quel prix !
C’est de la spoliation, du vol organisé !
J’ai la chance par contre de résider dans une ville « sérieuse », je le vois déjà à travers les journaux de la ville, le taux d’endettement diminue nettement. Le maire est âgé à présent, je ne sais pas s’il se représentera et un peur sinon de qui va le remplacer ! Sinon on voit bien quelles mairies ont un taux d’endettement, souvent du même parti d’ailleurs ….
Le nombre d’économies a faire en France est hallucinant, les petits ruisseaux font les grandes rivières etc, çà par des migrants que nous faisons vivre sans contre parti et sans avenir jusqu’aux bon Français qui a plus d’intérêts a toucher le RSA que de se lever le matin pour aller au travail, en passant par des services de l’état qui payent largement des boites privés au lieu de faire le travail, la sécu et combien d’autre secteurs identiques, …
Ceux qui nous gouvernent donnent l’exemple aux Maires en endettant la France. Alors que faire ?
Mais à propos, pourquoi nos Présidents et Ministres qui ont endetté le Pays en ENGAGEANT LEUR RESPONSABILITE ne sont-ils pas poursuivis ? Eux, ne ratent pas les citoyens qui s’endettent inconsidérément, et nos Gouvernants on les laisse faire ? Où sont les Français pour se révolter ?
Non seulement ils ne sont pas poursuivis mais en plus bénéficient d’avantages honteux quand ils ne sont plus en fonction, avantages bien sur payés avec nos impôts une fois de plus, il faudrait changer ça
Dans les communes c’est noël tous les 6 ans. Chaque candidat a à cœur de promettre aux électeurs et à leurs frais des tas de belles choses dont le citoyen n’a pas besoin. Ils transforment la démocratie en « démagogie ». Le niveau d’endettement est un paramètre parmi d’autres, il faut aussi connaître le niveau de la fiscalité. Autre élément, cette année sera l’année des inaugurations. La stratégie de beaucoup d’élus et d’inaugurer d’importantes réalisations l’année qui précède l’élection pour montrer aux électeurs leur dynamisme, sachant que le coût apparaitra dans les comptes l’année suivante … après les élections.
pour ce qui concerne les villes vertueuses, il y a Rungis qui bénéficie des Halles qui rapporte des recettes et Pessac qui a l’usine que frappe i milliard de pièces par an là aussi quelques rentrées fiscales qui augmentent sensiblement les recettes.