« En France, tout le monde s’en fout » : 200 chrétiens massacrés au Nigeria

Le Nigeria a été le théâtre d’un nouveau massacre de masse, dans la nuit du 13 au 14 juin, à Yelewata, dans l’État de Benue. Des assaillants ont attaqué le marché où s’étaient réfugiées des centaines de familles déplacées. Ils sont entrés dans le village en criant « Allahu Akbar », tuant plus de 200 personnes selon la fondation Justice, Développement et Paix du diocèse de Makurdi, citée par l’Aide à l’Église en détresse (AED). Les victimes ont été abattues à l’arme à feu, à la machette ou brûlées vives. Le père Ukuma Jonathan Angbianbee, curé local, a témoigné avoir vu des corps calcinés, dont ceux d’enfants et de nourrissons. Le village, perçu comme un refuge, est désormais presque vide. L’attaque a visé une population chrétienne déjà éprouvée par plusieurs semaines de violences similaires dans la région.
Le silence assourdissant des médias et de la classe politique en France
Face à l’ampleur du drame, l’absence de réaction officielle en France interroge. Pour Valérie Boyer, sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône contactée par BV, ce silence est révélateur. « On n’entend jamais parler du massacre des chrétiens de manière générale. Les chrétiens sont la population la plus massacrée au monde en raison de sa foi, selon les rapports annuels de l’AED. Il n’y a personne pour dire que c’est un scandale, comme pour les Gazaouis. Les chrétiens en Afrique qui se font massacrer, je n’ai vu personne défiler ni même en parler dans la presse. » Aucune déclaration gouvernementale, pas de relais dans les grands médias français, pas d’émotion collective. « On ne parle jamais de la souffrance des chrétiens ni des discriminations dont ils font l’objet. » Les attaques contre les chrétiens, même d’une violence extrême, semblent reléguées hors du champ médiatique et politique. Elle pointe du doigt le manque d’informations sur ce sujet. Elle cite un exemple : récemment, une terrible information est tombée : quarante-huit femmes catholiques auraient été exécutées le jour de la Pentecôte, en Syrie. La sénatrice déclare ne pas avoir eu de source officielle, même après les avoir demandées, en tant que parlementaire. Impossible de confirmer ou nier cette information. Et ce flou autour de la persécution des chrétiens dans le monde est déjà un grave problème.
Dans une indifférence presque générale ! Pensée pour les victimes https://t.co/qbw3b9HQVa
— Valérie Boyer️ (@valerieboyer13) June 16, 2025
Pour la sénatrice, cette indifférence traduit un désintérêt plus large. « Je pense qu'en France, tout le monde s’en fout, des chrétiens. Que ce soit sur le plan national ou international, les actes antichrétiens ne sont pas recensés. » Elle déplore l’absence de débat, d’analyse ou de reconnaissance publique de la persécution dont sont victimes les communautés chrétiennes en Afrique. « Aujourd’hui, on s’intéresse à beaucoup de conflits, mais il n’y a jamais ni d’émissions, ni de contestations ou autres au sujet des communautés chrétiennes qui se font massacrer en Afrique à chaque fête religieuse. » Pendant que ces violences se poursuivent, la parole politique reste absente. Seul le pape Léon XIV a évoqué le massacre lors de l’Angélus du 15 juin, priant pour les victimes. En France, silence complet.

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37 commentaires
Une seule personne en parle, sur CNEWS : Gilles William Goldnadel qui rappelle régulièrement que tout le monde se fiche des massacres de Chrétiens en Afrique. Merci Monsieur.