En Algérie, B. Stora s’en prend à la France, B. Sansal et « l’extrême droite »

« En France, il y a un réveil d’une extrême droite qui fait de l’Algérien son ennemi », accuse Benjamin Stora.
© Capture écran Al24NEWS
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Tournée médiatique aux accents anti-droite française. Ce 10 février, Benjamin Stora, historien spécialisé depuis sa thèse sur l’Algérie, était l'invité de l’interview exclusive sur la chaîne publique algérienne AL24News. Le même jour, Africa Radio publiait une intervention de l’historien sur son site Internet. À nouveau, il était question des relations franco-algériennes et des tensions récentes entre Paris et Alger. Outre-Méditerranée, ses propos sont applaudis.

« Mémoire » et « réparations »

« Cette crise est la plus importante et la plus grave parce qu’il s’agit d’une rupture de confiance. » Invité de AL24News, Benjamin Stora est revenu en longueur sur la crise diplomatique qui oppose actuellement la France et l’Algérie. Selon lui, cette crise trouve son origine dans la décision de Paris de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, un territoire aussi convoité par son voisin algérien. Il accuse, d’une part, des lobbys marocains « très puissants » d’avoir influencé le président de la République. Et, d’autre part, il s'inquiète « de la nouvelle puissance médiatique d’une droite dure, une droite extrême dans la société française » qui serait, selon lui, par nature plus favorable à Rabat qu’à Alger. Pour « rétablir la confiance » entre Paris et Alger, l’historien préconise donc de passer par un travail de « mémoire » - comprendre « l’application d’un certain nombre de recommandations » qu’il formulait déjà dans son rapport de 2021 remis à Emmanuel Macron, dont des « excuses de la France à l’Algérie pour les massacres commis ». Benjamin Stora souhaite également des « réparations ». Sur la question des essais nucléaires, par exemple, il considère ainsi que l’identification des lieux et le nettoyage des zones doit être réalisé par la France en guise de « réparation ». À croire que la France porterait l'entière responsabilité de la situation...

Il conclut cette interview en attaquant les propos de Marine Le Pen, qui estime que la colonisation n’a pas été « un drame » pour l’Algérie. Il accuse sans sourciller la députée du Rassemblement national de « révisionnisme ». Face à lui, la journaliste algérienne, loin de modérer ses propos, ne bronche pas.

L'extrême droite coupable

Le même jour, dans des propos retranscrits par Africa Radio, l’historien réitère ses accusations contre ce qu’il nomme « l’extrême droite ». Il explique ainsi : « On s’aperçoit qu’en France, il y a un réveil extrêmement brutal d’une extrême droite française très puissante qui a fait de l’Algérien sont ennemi principal. » Et il ajoute : « En France, lorsqu’on parle de l’islam, des Arabes… [Ce sont] des Algériens dont on parle, on ne parle pas des autres. » Quelques instants après, Benjamin Stora réitère ses accusations contre « une sphère idéologique » qui encouragerait le ressentiment de la France vis-à-vis de l’Algérie. Il conclut ainsi son intervention en dénonçant une « mémoire coloniale de la revanche tapie dans la société française portée par une extrême droite qui aujourd’hui fait 40 % des voix ».

Quelques jours plus tôt, l’historien français accordait un autre entretien au journal en langue arabe El Massa. L’occasion cette fois-ci, de revenir sur son différend avec Boualem Sansal, actuellement détenu en Algérie. Benjamin Stora qui, sur France 5, blâmait l’écrivain d’avoir blessé le sentiment national algérien, réitère son propos en l’accusant, cette fois-ci, de « calomnie ». La même semaine, dans TSA Algérie, il s'inquiétait déjà du « climat politique dans la société française qui se caractérise par une montée en puissance de ceux qui n’acceptent pas la fin des colonies ». Et il invitait « maintenant » l'Algérie à « riposter à toutes ces escalades verbales ».

En France, les prises de position de Benjamin Stora sur l’Algérie sont parfois qualifiées de « partielles » voire « partiales ». Certains, comme son collègue Jean Sévillia, le considèrent par exemple comme un « historien de la mémoire algérienne ». En Algérie, à l’inverse, chacune de ses prises de parole est saluée. Le journal TSA Algérie, dans un article qui revient sur son débat avec Éric Zemmour sur X (anciennement Twitter), le qualifie ainsi de « plus grand spécialiste du moment de l’histoire de l’Algérie contemporaine » et se félicite de le voir « donner une leçon d’histoire » au patron de Reconquête. Il n'est donc pas étonnant de voir le président algérien féliciter Benjamin Stora pour son travail.

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Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

60 commentaires

  1. « une droite extrême dans la société française » Et jamais de gauche extrême dans la société algérienne?

  2. Comment peut on être aussi partial et faire preuve de malhonnêteté intellectuelle quand on se réclame du titre d » historien » (réputation usurpée, qui doit lui être retirée sur le simple constat de ses propos francophobes. ) Que fait il encore en France ????

  3. Et c’est ce pseudo-historien trotskyste que Macron pour effectuer une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie » … Bravo Emmanuel encore un très bon choix

  4. Il faut que ce monsieur réapprenne l’histoire et si la France ne lui convient pas , et c’est son droit le plus stricte , il n’aime que l’Algérie , grand bien lui fasse et qu’il y aille vivre !

  5. Benjamin Stora était bien connu, au début des années 80, pour son militantisme au sein d’une organisation trotskyste. Tous les étudiants de Jussieu, par exemple, le savaient, à cette époque. Il s’est recyclé au sein du PS comme on blanchit ses espèces douteuses en faisant ses courses au supermarché. Mais le naturel revient un jour (au galop ou pas) sans qu’on n’y puisse rien….

  6. Ce monsieur est le digne descendant idéologique des « porteurs de valises », ces traitres à la France qui alimentaient en finance les terroristes du F.L.N.
    Pourquoi ne parle t’il jamais du cas des Harkis assassinnés aprés le cessez le feu?
    Il est vraiment temps d’avoir des relations bi latérales avec ce pays, identiques à celles que nous avons avec l’ensemble des autres pays.
    Et de dénoncer les accords particuliers passés il y a 60 ans, qui n’ont plus lieu d’être.

  7. Le principal sujet sont les accusations de massacres. Il aurait fallu faire la lumière sur les faits et les auteurs à l’époque de leurs commissions. Plus on s’éloigne dans le temps plus il est difficile de faire la vérité. Les auteurs, les témoins, les victimes ont tous disparus, il n’existe pas de « preuves » historiques c’est le propre des massacres. Donc, ce qu’on peut faire n’est qu’idéologique: FLN contre France, gauche ou pseudo anti-colonialistes contre pseudo fachos … Mon père, de 1956 à 1959, était appelé comme on disait. Il a raconté avoir vu le résultat de massacres, personnes égorgées, femmes éventrées (ça vous fait pas penser à un certain 7 octobre 23?). Ces massacres étaient évidemment l' »oeuvre » des fellaghas (FLN) en représailles contre les algériens qui ne les soutenaient pas. Mon père a échappé au massage d’un attentat au cinéma d’Alger, il devait y aller mais au dernier moment, il n’a pas obtenu sa permission de sortie. Il a fait des cauchemars toute sa vie sur la « guerre d’Algérie », certains copains n’en sont pas revenus (la France ne les a jamais décorés…) Maintenant décédé comme la plupart des gens de l’époque, en Algérie ou en France, qui pourrait témoigner pour que l’Histoire dise la vérité ? Il n’y aura jamais de paix entre les deux pays tant qu’on reste sur l’idéologie

    • Je précise que j’ai une amie algérienne qui avait une dizaine d’années en 62, elle aimait et aime toujours la langue française, la culture française et les français. Kabyle, donc en froid avec la colonisation de son pays, sa langue et sa culture par les arabo-musulmans alors que c’était chrétien (cf, St Augustin…). Donc si on convoque l’Histoire, il faut la convoquer complètement

  8. En ce qui concerne le Sahara ex-espagnol et si le peuple sahraoui existe, pourquoi l’Algérie n’a jamais proposé la création d’un Etat Sahroui qui intègrerait tous les territoires du Sahara (de l’Atlantique à la Mer Rouge). Celà aurait un certain sens. Bien sûr cet Etat priverait l’Algérie du socle des hydrocarbures qui leur permets d’exister matériellement. Cette idée est bien sûr innaplicable car le Sahara est composé de nombreux peuples, alors pourquoi un il n’y aurait qu’un peuple sahroui, celui du Sahara ex-espagnol?

    • Le « peuple saharoui » est une extension abusive de la réalité des tribus de nomades locaux, les R’Guibat (peuples bleus). Comme tous les nomades du Sahara et des autres déserts, la notion d’Etat leur est totalement étrangère. Je les ai connus quand ils détenaient jusqu’à sept cartes d’identités différentes, les exhibant sans jamais se tromper en fonction de l’uniforme du policier demandeur.
      Par définition, la patrie d’un nomade, c’est la Terre entière. Tout le reste n’est que verbiage.

  9. Précisons aussi que tous les algériens ne sont pas dans les mêmes dispositions haineuses et que nous avons de vrais amis parmi les algériens. Ils sont respectables, bons, magnifiques…mais ils doivent souffrir du comportement détestable des autres!

    • Tout à fait exact et ce sont, en plus, les premières victimes de ces fauteurs de trouble qui ne rêvent que de se promouvoir pour exister.

  10. Stora est un falsificateur de l histoire et il le sais très bien il excelle dans les mensonges par ommission

  11. Un « historien » qui n’a donc aucune honte à ce qu’un écrivain français, de surcroît âgé et malade soit prisonnier des geôles algériennes, alors que sa propre parole « libre » lui permet de circuler tout aussi libre dans le pays. Belle illustration factuelle d’un parangon très « honnête » de la démocratie…celle autorisée par le FLN !

    • Depuis combien de temps que ce qui s’est passé en algérie est mis sous silence ? …
      Depuis combien de temps l’écrivain « otage » est devenu « français » ? …
      Combien de temps encore faudra t-il bien désigner les fautes et les culpabilités de ceux , comme cet « historien », qui continuent à cacher ces réalités ! ? …

  12. Pour son équilibre mental et accessoirement le nôtre,je propose à l’historien idéologiquement monolithique Benjamin Storade s’installer en Algérie et nous ficher la paix!
    Tebboune l’accompagnera dans ses délires anti-France,tous les soirs,en buvant un thé à la menthe.

  13. Benjamin Stora ne craint apparemment pas de « blesser le sentiment national français »
    Pourquoi ne l’échangerirons-nous pas contre Boualem Sansal ? BS contre BS, le marché semble équitable !

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