Démographie ou immigration ? La Hongrie a choisi

enfant

La population de la Hongrie est tombée en dessous de 10 millions d’habitants, en 2011, et le pays voit sa population décroître de 20 à 30 mille unités chaque année. Cela constitue un véritable problème pour le pays, qui commence à manquer de main-d’œuvre, le taux de chômage se situant à 3,7 %. Il n’est cependant pas question, pour le gouvernement hongrois, d’accueillir une partie des 50 millions de migrants que Jean-Paul Delevoye voudrait faire venir en Europe pour régler son problème de retraite.

En novembre 2018, le gouvernement hongrois lance une consultation écrite sur les valeurs familiales. Parmi la dizaine de questions posées, la suivante : « Approuvez-vous le fait que le déclin démographique doive être corrigé à travers un soutien appuyé aux familles plutôt que par l’intermédiaire de l’immigration ? » Le taux de fécondité des Hongroises, bien qu’en hausse ces dernières années, atteint à peine 1,5. Il y a donc de la marge.

En février 2019, lors de son discours annuel à la nation, Orbán déclare que 1.400.000 Hongrois ont renvoyé le questionnaire, 93 % d’entre eux faisant de choix de la famille. Le contraire de ce qui se passe dans l’Europe de l’Ouest, où l’on a fait le choix d’accueillir des immigrés extra-européens, remarque Orbán. Et il annonce un paquet de mesures familiales devant prendre effet le 1er juillet suivant.

Un prêt sans intérêt de 10 millions de forints (30.000 €, soit 66 fois le SMIC brut) pour les femmes de moins de 40 ans qui se marient pour la première fois, avec suspension des remboursements pendant 3 ans à la naissance du premier enfant, prise en charge par l’État de 3 années de remboursement au deuxième enfant et annulation des remboursements au troisième. Il s’ajoute à l’aide non remboursable de 10 millions de forints, destinée à l’acquisition d’un logement, accordée à tout couple marié qui s’engage à avoir 3 enfants.

L’exonération d’impôt sur le revenu à vie pour les mères de 4 enfants et plus. En Hongrie, la notion de foyer fiscal n’existe pas, tous les revenus sont taxés à la source à hauteur de 15 %. Les enfants à charge donnent droit à des abattements d’impôt.

Une prime de 2,5 millions de forints pour les familles de 3 enfants et plus faisant l’acquisition d’un véhicule d’au moins 7 places.

La promesse que tous les bébés pourront trouver une place en crèche d’ici 2022.

En cette fin d’année, on constate que le nombre de mariages n’a jamais été aussi élevé depuis 1990. L’opposition à Orbán, favorable à l’immigration, fait remarquer que le taux de natalité n’a pas évolué cette année. Il est vrai qu’en 5 mois, on ne peut même pas compter sur les prématurés pour faire changer les choses.

Bernard Waymel
Bernard Waymel
Proviseur à la retraite

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