Pas de gagnant, mais deux perdants : Rajoy et Macron
Les formations indépendantistes catalanes ont retrouvé, au Parlement catalan, la majorité absolue en sièges dont elles disposaient avant la déclaration unilatérale d'indépendance qui avait provoqué leur destitution et des emprisonnements politiques d'élus - une première en Europe depuis la fin des dictatures communistes. Mais ils restent légèrement minoritaires en pourcentages de voix.
L'ex-président de l'exécutif catalan, destitué et réfugié politique en Belgique, Carles Puigdemont, a de fortes chances d'être réélu à ses fonctions. La forte participation légitime M. Puidgemont et la ligne politique qu'il a suivie.
Nous avons dénoncé le manque d'intelligence politique et d'humanisme du gouvernement Rajoy, qui a accru les tensions quand il a placé la Catalogne sous tutelle. L'Espagne n'a pas besoin de ces tensions. Et nous avons déploré qu'Emmanuel Macron, alors que la France a tant de proximité avec les peuples frontaliers d'Espagne, soit resté inerte et incapable de proposer sa médiation. Pire : en prenant parti en faveur du gouvernement de Madrid, l’Élysée s'est exclu de tout processus permettant de ramener la concorde en Espagne. La crise avait dégénéré le 1er octobre quand la police avait réprimé brutalement le référendum d'autodétermination déclaré illégal par la Cour constitutionnelle. Les images de violence policière qui en avaient résulté avaient fait le tour du monde : l’État espagnol n'avait d'autre dessein que d'humilier le peuple catalan ; il récolte à présent les fruits toxiques de son erreur.
Padanie, Belgique, Écosse, Catalogne, Corse… Bavière ? Et… Pologne, Slovaquie, Hongrie, Autriche ? Les peuples sont tellement en colère contre l'Europe qu'on veut leur imposer, le chômage, l'immigration, le déni de démocratie et d'identité, qu'ils expriment de plus en plus vigoureusement cette colère.
Bruxelles, c'est fini. Place à l'Europe des nations démocratiques.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :