Covid : Agnès Buzyn donne sa version

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Le 24 janvier 2020, un nouveau mot fait son apparition dans le vocabulaire commun : le Covid. Agnès Buzyn est, à l’époque, ministre de la Santé. Elle publie, aujourd’hui, sa version des faits dans Journal Janvier-juin 2020 (Flammarion). L’occasion de revenir sur ces longs mois ayant ébranlé, non seulement la France, mais le monde entier.

À l’occasion d’un entretien accordé à Libération, ce 27 septembre, l’ancien ministre tente de remettre la situation en perspective. Sa position d’alors n’est pas simple. « Citoyenne, mère de famille, femme politique et médecin », elle doit, de plus, faire face aux autorités politiques et scientifiques. Cette quadrature du cercle, elle l’avait déjà exposée au Figaro, le 27 mai 2020, assurant avoir pu « apparaître comme un bouc émissaire ».

Pour sa défense, elle affirme avoir au plus tôt alerté l’Élysée et Matignon de la gravité de la pandémie à venir. En vain, à l’en croire. Ce qui ne l’a pas empêchée d’être mise en examen, le 10 septembre 2021, pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Il est vrai qu’en France, il n’en faut pas beaucoup pour être inculpé. Le domicile de Sibeth Ndiaye, alors porte-parole du gouvernement confondant défilé du 14 Juillet et soirées pyjama, est même perquisitionné pour les mêmes raisons ; c’est dire.

La solitude d’un ministre

Face aux journalistes de Libération, Agnès Buzyn assume pourtant : « Durant cette période, j’ai une intuition forte, nourrie par mon expérience et mes connaissances scientifiques, mais qui n’est pas corroborée par des faits, puisque l’épidémie ne sévit alors qu’en Chine. En France, on a seulement trois cas confirmés. Au moment où j’en fais part au Premier ministre, mon intuition n’est partagée ni par l’Organisation mondiale de la santé, ni par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, ni par la communauté scientifique. Je suis très seule. »

Bref, elle ne sera pas écoutée. Puis, devant le péril sanitaire qui s’annonce, il y a la catastrophe politique qui éclate : le renoncement de Benjamin Griveaux (pour cause de vidéo onaniste) dans la campagne municipale à Paris. Le Château ordonne donc à Agnès Buzyn de reprendre la main ; ce qu’elle fait, tout en admettant : « La vérité, c’est que je ne voulais pas y aller et que je l’ai dit. Avoir fini par accepter est la plus grosse erreur de ma vie et repenser à cette période est toujours très douloureux pour moi. » Il est vrai qu’avec 18,04 % des voix au premier tour et 13,04 % au second, une nouvelle humiliation est au rendez-vous.

Puis, le confinement qui, à la lire, « a été beaucoup trop tardif et son annonce trop brutale ». Et d’enfoncer le clou en pointant du doigt « la faillite des institutions, du Conseil scientifique dans son rôle de vigie ». L’explication ? « La recherche scientifique est débattue et met du temps à aboutir au consensus qui devient la connaissance. Ce délai est incompressible et, par nature, peu compatible avec la prise de décision politique. » Pis, poursuit-elle, « la politique, c’est aussi être en phase avec l’opinion publique, répondre à des demandes sociétales. En ce sens, la casquette de scientifique et la casquette de politique sont parfois incompatibles. » Tiens donc !

Un sujet qui a divisé les populations

Quoi qu’il en soit, et avec le nécessaire recul, on constate que quelle que soit la manière employée par tous les gouvernements de la planète – confinement relatif ou coercitif, politique vaccinale plus ou moins militante –, partout, le virus a gagné. Comme quoi nous sommes parfois peu de chose, face à la nature. Un sujet d’autant plus délicat qu’il a, partout, suscité une autre forme de psychose, entre pro et anti-confinement, partisans et adversaires du vaccin, le tout sur fond de paranoïa et de Big Pharma en tireur de ficelles. Si l’on résume, il n’y avait pas que des dingues dans ces deux camps, mais ces mêmes dingues étaient assez équitablement répartis des deux côtés de la barrière. La preuve en est qu’on ne connaît guère de familles dans lesquelles les repas dominicaux ne commençaient pas en joutes énervées pour finir au bord du pugilat.

On n’oubliera pas, non plus, le rôle des médias, avec journalistes improvisés virologues de plateau ou de comptoir ; les mêmes « toutologues » qui s’intronisent un jour experts en finance mondiale et, l’autre, sélectionneurs de l’équipe de France de football.

À ce titre, l’humilité, sincère ou simulée, de cet ancien ministre est à saluer...

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

47 commentaires

  1. Il y a eu avant tout le virus du mensonge. Puis il fallait faire gagner ses amis de l’industrie médicamenteuse et piquer les gens pour les tuer avant de s’en laver les mains.

  2. Elle essaye d’échapper à ses responsabilités en mouillant tous ceux qui nous ont appliqué des mesures arbitraires et liberticides dont on perçoit aujourd’hui les dégâts sur la jeunesse notamment .

  3. Arrêtez de vous acharner sur cette pauvre femme. Elle est inconsolable malgré la médaille… un lot de consolation?

  4. Rappel : qui a accueilli des Francais venant de Wuhan sur un aéroport, dans l’Oise ? Rapatriement décidé contre l’avis des autorités chinoises. On a appris plus tard que le patient 0 a été identifié dans l’Oise… Et l’armée a confirmé l’absence de suivi des personnels de l’avion.

  5. Merci pour cet article qui sonne juste. En particulier : « La recherche scientifique est débattue et met du temps à aboutir au consensus qui devient la connaissance. Ce délai est incompressible et, par nature, peu compatible avec la prise de décision politique. » Pis, poursuit-elle, « la politique, c’est aussi être en phase avec l’opinion publique, répondre à des demandes sociétales. En ce sens, la casquette de scientifique et la casquette de politique sont parfois incompatibles. » De même : Si l’on résume, il n’y avait pas que des dingues dans ces deux camps, mais ces mêmes dingues étaient assez équitablement répartis des deux côtés de la barrière.

  6. Madame Busyn, aussi sincère que l’âne qui recule…. d’ailleurs quand on est fautif de rien on ne se sent pas obligé de se justifier ! Quand à  » l’humilité » pardon, mais là je vois pas

  7. « À ce titre, l’humilité, sincère ou simulée, de cet ancien ministre est à saluer… »
    Sans blague.
    Pourquoi a t-elle subitement mis l’hydroxychloroquine en liste1?
    Et le scandale du Lévothyrox, qu’en fait elle?
    Je peux vous dire qu’elle est détestée par la majorité des soignants que je connais pour ses mensonges, sa fausse humilité et ses besoins financiers importants.

  8. « Quoi qu’il en soit, et avec le nécessaire recul, on constate que quelle que soit la manière employée par tous les gouvernements de la planète – confinement relatif ou coercitif, politique vaccinale plus ou moins militante –, partout, le virus a gagné. » ça c’est la phrase clef. En fait le virus a plus ou moins gagné. Il a surtout gagné chez les personnes âgées ou très âgées, chez les obèses, chez les porteurs de comorbidités. Et pour le reste de façon marginale. Et il a gagné surtout et comme toujours en début d’épidémie. A la fois parce que plus virulent mais aussi parce qu’il a fallu « un certain temps » pour améliorer les prises en charge thérapeutiques (on a trop souvent intubé à tort et à travers en début d’épidémie). Je ne me prononcerai pas sur le vaccin. Je ne dirai qu’une chose : un de mes camarades médecin m’a dit « jamais dans les années 60-70 -il pensait à la grippe de Hong Kong- nous n’aurions traité cette épidémie de cette façon. De fait, les Suédois ont laissé s’installer l’immunité collective, n’ont pas confiné et s’en sorti à peu près aussi bien ou aussi mal que tout le monde Mais la Suède ne sort pas ruinée comme la France de Madame Buzyn et de Monsieur Macron.

  9. Grand survivant de la haine antisémite par héritage, la pleurnicheuse sans autre honneur que de ramasser des lauriers et de la richesse à tour prix. Cette chose est à vomir, ce dixit la gauche.

  10. La seule chose dont je me rappellerai à propos de cette sinistre personne, c’est qu’elle a interdit l’hydroxychloroquine au tout début de la pandémie, pour faire disparaitre les médicaments bon marché qui auraient pu diminuer les profits de ses copains de Pfizer et Moderna, en classant le médicament dans les substances vénéneuses. Les milliards de personnes qui en ont pris lors de séjours en zones tropicales ont dû se rouler par terre de rire en apprenant une connerie pareille.

  11. Responsable mais pas coupable … on connait la chanson depuis Georgina Dufoix et le sang contaminé ( sans oublier Fabius )

  12. Je l’ai connue ( par les journaux ) comme cancérologue. Puis elle est entrée en politique; appellée peut-être ( c’est toujours dangereux la politique quand on n’est pas fait pour ça , B. Tapie propriétaire du fleuron Adidas est lui aussi entré en politique… on connait la suite ). J’ai tendance à la croire _ en tant que médecin elle connaissait pas mal de choses _ ; mais le mépris a dû faire le reste ; genre « reste à ta place, nous on sait + « ne pas paniquer les gens » » etc

  13. Cette femme, mère, médecin, qui a rendu obligatoire 11 vaccins pour les nouveaux nés, dont le système immunitaire n’est même pas fini !
    Cette femme est inaudible pour moi et peut toujours continuer de geindre
    Pftt !!

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