
Elle s’appelle Florence Bergeaud-Blackler. Elle est anthropologue, chercheuse au CNRS et titulaire d’un doctorat de sociologie. Depuis des années, elle étudie le fonctionnement des Frères musulmans, leur doctrine, leur histoire, mais aussi leur stratégie, leur duplicité et leurs réseaux pour étendre un soft power islamique tentaculaire en Europe, devenue cible privilégiée de leur entrisme. Elle vient de publier aux Éditions Odile Jacob Le Frérisme et ses réseaux. L’Enquête et ce livre, préfacé par Gilles Kepel, lui vaut, depuis plusieurs mois, de lourdes attaques de tous ordres, des menaces de mort et une protection policière. Le 12 mai prochain, elle devait donner une conférence au Collège de Philosophie Sorbonne Université sur ce sujet. Elle vient d'être informée - par un tiers - que la doyenne de la faculté de la Sorbonne avait demandé la « suspension » de cette conférence. Florence Bergeaud-Blackler fait part de sa surprise sur Twitter : la doyenne ne l’a pas contactée, aucune manifestation n'était prévue.
On m'informe que la doyenne de la Faculté de Lettres de la Sorbonne a demandé la "suspension" de ma conférence sur le frérisme qui devait se tenir le 12 mai pour des raisons de "sécurité".
Elle ne m'a pas contactée.
Il n'y a pourtant eu aucune manifestation contre l'événement. pic.twitter.com/WzZkchvrA0— Florence Bergeaud-Blackler (@FBBlackler) May 9, 2023
Pas de bol. Si Florence Bergeaud-Blackler avait été une ancienne terroriste d’extrême gauche, condamnée pour complicité d’assassinat, si elle avait rendu hommage sur une radio au « courage » des djihadistes du 13 novembre, comme Jean-Marc Rouillan, elle aurait été reçue sans souci à l’université de Bordeaux.
Si elle dansait lascivement comme Bilal Hassani dans une église ou peignait des scènes pédopornographiques comme Miriam Cahn, elle aurait reçu le soutien du ministre de la Culture et du président de la République, qui en auraient appelé aux mânes de Jean Moulin : un attentat à « nos valeurs » ! C’est la « liberté » qu’on assassine ! Mais une chercheuse, anthropologue, titulaire d’un doctorat en sociologie enquêtant sur un sujet aussi grave que l’emprise islamique dans notre pays peut être annulée, censurée, congédiée sine die par-dessus la jambe sans qu’aucun membre du gouvernement n’y trouve à redire. Silence radio à tous les étages. Inutile, par exemple, d’aller scruter le compte Twitter du ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau : visiblement, la censure d’une chercheuse du CNRS ne l’intéresse pas plus que la vandalisation des universités. Rien à cirer.
Tout au plus, sinon du côté du gouvernement, au moins de celui de la majorité, peut-on noter la réaction de la députée Renaissance Caroline Yadan sur Twitter, demandant un éclaircissement sur les raisons de cette suspension.
Mais cette annulation en cachette, sans explication et ne suscitant aucune réaction, est à elle seule une validation éclatante, une illustration parfaite, du travail de Florence Bergeaud-Blackler. La censure de la conférence vaut en creux conférence : « Le frérisme d’atmosphère » évoqué par Gilles Kepel dans la préface se manifeste déjà de mille façons, et notamment dans l’esprit de défaite - ou de complaisance - de nos élites politiques et universitaires.
Depuis le moyen age l’autorité de l’État s’arrête à la porte de l’université. L’université était un lieu où on acceptait (plus ou moins) de débattre avec une relative grande liberté de langage sous le regard oblique de l’église. Aujourd’hui le regard oblique est toujours présent mais il a changé de style, il est plus pervers, plus idéologue. Il faut formater l’esprit des étudiants pour qu’ils constituent une force d’intervention pour les idéologies les plus étranges, les plus minoritaires et parfois les plus révoltantes. Force est de constater que l’État se garde bien d’intervenir : tradition, bienveillance, laxisme, trouille? Peut-être un peu des quatre.
Il serait grand temps de mettre un frein à cette invasion de l’idéologie islamiste qui gangrène tous les secteurs de notre société , mais de surcroit les cerveaux de certains dignitaires de l’éducation nationale, et c’est de là que vient le danger, alors prenons garde à ne pas se laisser embrigader par cette mouvance destructrice. Il est certain qu’avec une invasion migratoire d’une telle ampleur telle qu’annoncée pour l’année 2022 (soit 500 000 entrées de migrants sur notre sol) les têtes bien pensantes pour une immigration intensive se sentent pousser des ailes, et haro sur les lanceurs d’alerte telle que cette chercheuse .