Ce lundi matin, mieux valait ne pas circuler dans les rues de Boulogne-Billancourt. De 8 h 45 à la fin de la matinée, l’avenue Édouard-Vaillant s’est retrouvée entièrement bloquée par une dizaine de militants écologistes, immobiles, une banderole à la main indiquant le nom de leur collectif : Dernière Rénovation. Tandis que certains tiennent la banderole, d’autres tractent pour prévenir du danger climatique. Et lorsque la police arrive, certains militants collent leur main au bitume pour retarder leur évacuation. Les pompiers sont alors obligés d’intervenir à leur tour.

C’est la cinquième intervention du groupe Dernière Rénovation, né il y a trois mois. Le premier avril, onze militants avaient bloqué le périphérique parisien, vers midi. L’action n’avait alors pas eu de grands retentissements. Mais le 5 avril, le collectif récidive sur le périphérique et enfonce le clou, le 15 avril, en bloquant, cette fois, l’autoroute A13. Ils ne s’arrêtent pas là puisque, le 3 juin, lors d’une demi-finale du tournoi de tennis à Roland-Garros, une militante de 22 ans entre sur le court Philippe-Chartrier et s’accroche au filet, interrompant la rencontre une dizaine de minutes. L’événement fait plus de bruit que les précédents et le collectif recense seize articles parlant de ce sujet. En l’espace de trois mois, Dernière Rénovation s’est incrusté dans les médias.

Ces militants ont un but précis : « Que le gouvernement s’engage immédiatement à assurer la rénovation globale et performante du parc immobilier d’ici 2040 et à élaborer un système de financement simple et progressif prenant en charge l’intégralité des travaux pour les propriétaires les plus modestes. » Cette demande, ils souhaitent la faire entendre par une méthode particulière. Ici, il ne s’agit plus de simples marches pour le climat. Non, « perturber, se faire arrêter, aller en prison deviennent leur seul moyen de résister », indique leur site. Ils n’hésitent pas à menacer le gouvernement : dans une lettre envoyée au président de la République précédant leurs actions, ils affirment : « Si le gouvernement français ne se montre pas en capacité de répondre à notre demande d’ici au 28 mars 2022, il sera alors de notre devoir d’entrer en résistance civile. »

C’est donc dans l’illégalité complète que ce groupe défend le climat. Il invite même sur leur site à suivre des médecins appelant à entrer en rébellion. Le collectif Dernière Rénovation se veut, en cela, l'héritier des Freedom Rides, ce groupe de 13 Américains qui, dans les années 60, se promena illégalement en bus dans les États du Sud, en opposition à la ségrégation raciale. Désobéissance voulue non violente qui amena à l’abolition de cette ségrégation. C’est cette méthode que veulent reproduire les adeptes de la Dernière Rénovation, appliquée au domaine climatique. Mais, alors que les Freedom Rides ne dérangeaient pas grand monde dans leur bus, les militants écolos décident ici d’empêcher nombre de Français d’aller travailler. Pour faire réfléchir le gouvernement, ils empêchent les citoyens laborieux de gagner leur vie. De quoi devenir vert… de rage.

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21 juin 2022 à 20:55

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24 commentaires

  1. Ce sont des inconscients qui ne connaissent même pas les problèmes climatiques . Ils ignorent le résultat de la déclinaison magnétique le mélangeant avec l’action humaine
    qu’eux même occasionnent .

  2. Les … »Vers » sont dans le fruit ! Ils s’en nourrissent à nos frais !
    L’Ecologie devient une Religion, une de plus !

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