Ce que révèle la dernière cérémonie des César
Les premiers César du cinéma furent attribués en 1975. L’objectif était de récompenser les réalisations artistiques, les actrices et les acteurs de talent les plus remarquables du cinéma français. L’idée était de créer l’équivalent des Oscar américains.
La cérémonie de César fut, durant de longues années, un moment au cours duquel l’élégance, le prestige, et la richesse de la culture cinématographique s’imposaient. L’humour fin, les penseurs libres et même les coups de gueule pouvaient s’exprimer, mais sans démagogie idéologique.
La cérémonie des César était alors suivie par des millions de téléspectateurs attendant l’actrice ou l’acteur, le scénariste et, bien sûr, le film dont l’excellence, le travail, les interprétations, les dialogues, la musique seraient récompensés. Il s’agissait d’un temps où le cinéma apportait du rêve, racontait de belles histoires, apportait cette culture du beau, du vrai, de l’esprit, du panache, de l’intrigue, du suspense dont nous, êtres humains, avons tant besoin pour nous nourrir intellectuellement.
Mais depuis une vingtaine d’années, au fil du temps, l’idéologie pseudo-progressiste a imposé ses dogmes caractérisés par la culture de la diversité ethnique, la mise en lumière systématique de minorités, un féminisme militant, la déconstruction historique et la victimisation des populations issues de l’immigration. L’homme blanc de plus de 50 ans joue souvent le rôle du méchant, y compris dans les séries télévisées à grande écoute. Le « patriarcat » est systématiquement dénoncé, voire ridiculisé.
Concrètement, le cinéma français, suivant de la sorte le cinéma hollywoodien, d’une usine à rêves est devenu une fabrique d’idéologie. Du divertissement, nous sommes passés à l’endoctrinement. Le cinéma s’est progressivement transformé en une machine de propagande. En cela, le cinéma a été accompagné par l’industrie des séries télévisées, symbolisées par la plate-forme Netflix.
Cette cérémonie des César du 12 mars 2021 illustre, comme jamais, cette évolution désastreuse. Ce vendredi soir, les plus téméraires des téléspectateurs ont assisté au spectacle de la vulgarité, de l’entre-soi, de la pensée unique, des lieux communs, des revendications communautaires et de la politisation à outrance dont l’extrême gauche a le secret.
C’est ainsi que le militant indigéniste Roshdy Zem, président de la cérémonie, assena au peu de public présent des leçons de morale interminables. L’acteur Jean-Pascal Zadi rendit un hommage appuyé à Adama Traoré et à Michel Zecler, évoquant un racisme fantasmé. Il suggéra de déboulonner certaines statues de nos grands personnages historiques. L’humoriste Fary, oublieux de son texte, évoqua l’islamo-gauchisme et les acteurs noirs, etc. Bien sûr, le sommet de la vulgarité fut atteint lorsque la comédienne Corinne Masiero se mit toute nue, avec des tampons hygiéniques dans les oreilles.
Ainsi, tout ce beau monde, au lieu de remercier l’État (et donc le contribuable) de distribuer généreusement des subventions à un cinéma français en pleine décadence et, pour les actrices et les acteurs, très souvent bénéficiaires d'une discrimination positive qui ne dit pas son nom, d’afficher leur gratitude pour un pays qui leur a permis de réussir, nous avons eu droit à des plaintes et des revendications frisant l’indécence.
Face à un tel déluge d’obscénités et de propagande, au cours duquel le cinéma, en tant que tel, fut complètement oublié, où est l’État ? À cet égard, le silence assourdissant du ministre de la Culture durant plusieurs jours sidère. Sa réaction sur RTL, ce 16 mars, vient bien tard et paraît bien modéré au regard du caractère scandaleux de cette cérémonie : "Je me pose une seule question : est-ce que cette cérémonie a été utile au cinéma français ? Je crois qu'elle n'a pas été utile au cinéma français. Le côté meeting de cette affaire a nui à l'image du cinéma français". C'est le moins que l'on puisse dire...
En laissant se dégrader le cinéma français, pour des objectifs purement politiques, le pouvoir macronien et ses soutiens, comme d’ailleurs ses prédécesseurs, condamnent une activité qui faisait la fierté de la France et constituait un rempart face à la culture anglo-saxonne trop souvent envahissante. Ainsi, avec l’abaissement et l’appauvrissement, sous toutes ses formes, du cinéma français, c’est une nouvelle forme de l’identité et de l’unité de la nation qui se trouve menacée.
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