Camaïeu file un mauvais coton

Capture d’écran (20)

De la femme battue à celle non genrée, Camaïeu prône une curieuse conception de la féminité. En janvier, dans le cadre de son opération « Camaïeu en mieux », l’enseigne de prêt-à-porter a fait poser des mannequins au visage tuméfié ou à l’œil au beurre noir afin de sensibiliser les femmes à la cause des violences faites aux femmes et de relayer le 3919 (numéro national de référence d’écoute téléphonique et d’orientation à destination des femmes victimes de violences). En parallèle, la marque informe dans un communiqué que « durant toute la période des soldes, les équipes de vente seront mobilisées et porteront ce T-shirt aux couleurs du 3919, pour faire connaître ce numéro au plus grand nombre. »

Mis à part Marlène Schiappa qui, enthousiaste, a tweeté pour lancer les soldes engagés,

pour les autres internautes, cette communication est choquante et ne passe absolument pas. « Les femmes sont bien trop au courant, ce sont les hommes qu’il faut interpeller non @Camaieu_France ? » ; « Glamouriser la violence faite aux femmes en l’incluant avec votre nouvelle collection, c’est de très mauvais goût » ; « Mais quel cynisme ! »

Une campagne caricaturale qui n’a certainement pas pensé, en outre, à ce que les femmes concernées pourraient ressentir à la vue de ces images en flânant dans leurs boutiques. Et le 2 février, les clientes encore fidèles à la carte de Camaïeu auront reçu cette newsletter les invitant à découvrir la collection « No Gender » et son intitulé prometteur : « Tom et Gaïa partagent tout, même la garde-robe. » Une collection mixte imaginée pour « moi, lui et les autres ». Les autres ? Ce sont certainement les genres variables : androgyne, bigender, genderqueer, intersexuel, ni-ni, sans sexe, non binaire, pangender, trans, trans-femelle, trans-mâle, trans-mâle, trans-humain… Camaïeu présente, en même temps que sa collection, sa vision progressiste de l'identité masculine et féminine et cultive la confusion des genres. Aux clientes de subir ce relativisme ambiant... ou pas !

Camaïeu avait été placé en redressement judiciaire, en mai 2020, puis repris par un fonds d’investissement spécialisé dans l’immobilier commercial qui avait fixé sa nouvelle feuille de route : celle de proposer une « offre mode toujours plus responsable ». Sandrine Lilienfeld vient d'être nommée nouvelle directrice générale de la marque. Interrogée par Femme actuelle, en 2019 (13/9/2019), elle revendiquait son féminisme : « J’ai profondément envie de défendre le fait que les femmes puissent s’habiller comme elles le souhaitent et où elles veulent. Qu’elles puissent retrouver une liberté de disposer de leur corps et de leur apparence. Il y avait plus de liberté, à mon sens, dans les années 1980. » Mais il y a quarante ans, les idéologies LGBT n'étaient pas encore aussi influentes pour imposer leurs diktats dans le cadre de leur combat pour l'égalité.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

22 commentaires

  1. je n’achète rien chez eux…..c’est HONTEUX de tout mélanger le mercantile avec le droit et la justice !!! L’argent, l’argent, TOUT s’achète et tout se vend, l’argent, l’argent…..

  2. N’importe quoi….
    En plus tout est vraiment moche chez Camaieu et ce ne sont pas des affiches pourries- qui se moquent de la véritable souffrance des femmes battues- qui changeront quelque chose.

  3. Je me souviens d’une pub pour une voiture dans les années 80, où un fabricant montrait l’étendue de sa gamme et des couleurs disponibles. Et ça finissait en cauchemar avec des personnes (sexe inconnus) en uniforme gris métallique disant « on n’a pas eu la même chance avec la mode »! On y est mis à part qu’a l´époque le « non genré » se disait « mixte » mais ca doit être ringard d’utiliser les mots du dictionnaire!

  4. Quel camaïeu de couleurs sur ces visages ! C’est une publicité comme une autre, dans ce monde de la « mode » dessinée et programmé par des LGBT ! C’est Pierre Bergé qui doit ricaner dans sa tombe !

  5. il ne me parait pas indispensable d acheter des vètements camaieu ; on peut mème les trouver de très mauvaise qualité et le faire savoir a ses relations……

  6. Camaieu, la « nébuleuse des Mulliez » (auchan) quarante ans de retard non seulement sur les frasques de l’italien « benetton », mais également 40 ans de retard sur ses collections bas de gamme

  7. « …Il y avait plus de liberté, à mon sens, dans les années 1980. » »,je ne vous le fais pas dire madame Sandrine Lilienfeld. Et si vous rendiez aux femmes la possibilité de bien s’habiller au lieu de présenter des friches qui n’ont ni tenue ni durabilité. Dans un temps pas si vieux, les vêtements étaient bien coupés et les étoffes étaient de qualité. Alors plutôt que de dépenser dans de la com, investissez dans le beau et le bien fait.

    • Vous avez raison de dire qu’en 1980 il y avait plus de liberté, que les vêtements étaient plus beaux et de meilleure qualité. La société n’était pas pervertie par tous les détraqués sexuels ou cérébraux tels des pantins sans personnalité, les hommes ressemblaient à des hommes et les femmes à des femmes et la vie avait un sens.

  8. Business et progressisme. Ne pas oublier que ce sont des libéraux à la barre. Le capitalisme cynique les caractérise complètement. De votre douleur, je fais mon beurre.

    • « sans foi ni loi » plutôt que « libéraux »
      Tout est bon pour ces gens qui n’ont de convictions, de sensibilités et de valeurs que celles de l’argent roi. Quitte à adopter, voire amplifier, n’importe quelle tendance du moment pour l’abandonner aussi rapidement dès qu’une nouvelle dinguerie viendra remplacer la précédente.
      L’exploitation de la misère humaine est une indignité

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