Biden bien plus dangereux que Trump pour la France !

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Le cynisme qui consiste à se proclamer le camp de la morale pour cacher une politique de domination est au cœur de la stratégie progressiste, américaine en particulier. La politique étrangère de Trump, à défaut de cohérence et d’efficacité, avait le mérite de la sincérité, si tant est que cette vertu ait sa place en diplomatie. Elle pouvait se résumer à un objectif, l’intérêt des États-Unis, et se déclinait ensuite par des actions plus financières que militaires. Retrait du soutien à des organisations internationales, pressions et sanctions économiques et commerciales à l’encontre des ennemis désignés, au premier rang desquels l’Iran, mais aussi la Chine ou la Russie. Par ailleurs, le soutien inconditionnel à Israël a néanmoins conduit les Émirats et le Maroc à établir des relations avec l’État hébreu. Il s’agit d’un succès notable. Le « pas de deux » avec le dictateur nord-coréen a été moins heureux, mais il a témoigné du fait que le tonitruant Trump était sans doute le moins va-t-en-guerre des chefs d’État américains récents.

Le retour des démocrates au pouvoir sera salué par le chœur du politiquement correct et de la bien-pensance mondiale, par la majorité des médias et par les alliés. C’est là un aveuglement caractérisé et qui n’est pas innocent. La politique étrangère des démocrates est inspirée de Zbigniew Brzeziński, qui fut le conseiller à la sécurité du désastreux Carter. « La conjugaison de la puissance américaine et de sa dynamique sociale pourrait favoriser l’émergence graduelle d’une communauté d’intérêts partagés à l’échelle planétaire », écrivait-il, au début du Vrai Choix, à la fin duquel il montrait que l’hégémonie américaine était le seul chemin pour y parvenir, l’Europe vieillissante étant condamnée à une « immigration de remplacement », « perfusion significative de sang frais ». Entre cet étouffement assez méprisant et la rudesse de Trump, la politique la moins nocive pour notre pays était évidemment la seconde. Depuis l’accession de Clinton à la présidence, les gouvernements français ont été systématiquement dupés par Washington, qui a évincé la France d’Afrique centrale en utilisant la guerre civile rwandaise et le « génocide » tutsi pour discréditer notre pays et mettre la main sur le riche Congo, ex-Zaïre, en 1994. En ex-Yougoslavie, la France a été entraînée à deux reprises, en Bosnie puis au Kosovo, à soutenir les musulmans contre notre vieil allié serbe, en 1992 et en 1999. À cet égard, les opérations menées par les Bush père et fils ont été plus justifiées pour deux d’entre elles, et la France n’a pas hésité à s’écarter de la troisième. Le tropisme antirusse et pro-islamique a été constant chez les démocrates et a culminé avec Obama et son message du Caire donnant le feu vert au printemps arabe et, donc, aux Frères musulmans. L’échec de cette « démocratisation » sanglante et avortée, épaulée par Washington, selon le vœu de Brzeziński, a jeté deux pays dans le malheur : la Syrie, encore divisée et occupée partiellement de même qu’elle est étranglée économiquement, et la Libye.

Malheureusement, une fois de plus, la France a été manipulée et conduite à soutenir les rebelles islamistes contre les gouvernements en place. L’État islamique a, par son extrémisme furieux, occulté le caractère islamiste des rebelles que les Occidentaux ont soutenus en Syrie. L’autre axe de la stratégie démocrate a consisté à déstabiliser la Russie à travers les ex-républiques de l’URSS. Il est probable que ce jeu dangereux va reprendre de plus belle avec Biden et qu’il y aura dans « le même camp » du gouvernement mondial à dominante américaine le locataire de l’Élysée. Son discours récent devant un drapeau américain sonnait comme un aveu. Il faut que les Français perçoivent d’où vient la menace : elle sera plus présente avec Biden qu’avec Trump !

Christian Vanneste
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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