[TRIBUNE] Bannière sous l’Arc de Triomphe : le premier acte de la présidence française de l’Union européenne tourne au fiasco

drapeau européen arc de triomphe

Philippe Olivier est député français au Parlement européen et conseiller spécial de Marine Le Pen, candidate RN à la présidence de la République.

En politique, rien n’est plus important que les symboles. Voir le tombeau sacré du Soldat inconnu dominé par la bannière de l’Union européenne, en ce début d’année 2022, était un sacrilège. Un sacrilège juridique, politique et historique. La Constitution française, dont le président de la République est normalement le garant, consacre, en effet, dans son article 2, le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge comme seul emblème national.

Certes, si une circulaire du 4 mai 1963 tolère, lors des pavoisements, la bannière bleue étoilée, cet emblème récent n’a droit de cité qu’« accolé au drapeau national », comme le précisent une réponse ministérielle à une question écrite le 1er mars 2011 ou le considérant de la résolution législative du 27 novembre 2017 : « Rappelant que le pavoisement pour les cérémonies officielles et pour les édifices publics du drapeau européen est possible, dès lors qu’il se fait en association avec le drapeau français et à condition que le drapeau européen soit placé à droite du drapeau français. » (Résolution parlementaire visant à promouvoir les symboles de l’Union européenne - 27 novembre 2017).

La transgression volontaire de la règle républicaine pour satisfaire une opération de communication électorale était en elle-même, de la part d’un Président, une faute inconcevable.

De la transgression à la profanation
Nul doute qu’Emmanuel Macron, qui ne se fixe aucune limite, pas même celle de la décence, avait l’idée d’installer son concept de « souveraineté européenne » par une disparition pure et simple de notre emblème national. Cette initiative était loin d’être anodine mais constituait une décision d’autorité d’une portée symbolique considérable.
D’un point de vue politique, cette tentative de substitution s’interprète comme un acte de déconstruction assumé. Venant d’un pouvoir qui s’amuse de ses puériles provocations, elle s’analyse enfin comme une inutile volonté de défier voire de blesser les enfants de France que les marques de piété patriotique étreignent.
Ce remplacement n’intervenait pas dans un endroit neutre, à l’entrée d’une station-service d’autoroute ou aux abords d’un rond-point de zone industrielle, mais sous la voûte de gloire où repose pieusement le Soldat inconnu, en ce lieu symbole du sacrifice national, ce temple au cœur de Paris au sein duquel bat le cœur de la patrie, cet endroit sacré que rien, et surtout pas des postures électoralistes ou des velléités perverses, même présidentielles, n’autorise à profaner.

« Morts pour la France », pas pour l’Europe de Bruxelles
Exhiber en ce lieu le drapeau de l’Union européenne est enfin un tragique contresens politique, voire une provocation historique. Les soldats français ne sont pas morts pour l’Union européenne mais pour la France, pas pour une construction technocratique mais par amour irrévocable envers la réalité charnelle qu’est la patrie, envers un peuple, notre peuple, le peuple français.

Les nations contre les empires
Moins que tout autre ce drapeau européen n’avait sa place à cet endroit. L’Union européenne, cette construction idéologique et technocratique, procède d’une vision impériale et même impérialiste, une vision de soumission par des empires que la France a combattus de 1870 à 1945. Ce combat, le Soldat inconnu, couché en ces lieux comme ses camarades inscrits sur le marbre des monuments, l'a payé du sacrifice suprême.
Cette fois-ci, l’empire n‘est plus militariste mais marchand ; il n'a pas d’armement mais des règlements, pas d’uniformes mais des normes. Il n’en est pas moins expansionniste et hégémonique. Il porte en lui la même volonté de domination continentale appuyée sur une farouche volonté d’obtenir, par la soumission des volontés nationales, l’asservissement de nos peuples.
Dans une confession récente, M. Macron clamait avoir « appris à aimer les Français ». Force est de constater qu’il est impossible de comprendre ce qui ne s’apprend pas mais se ressent, ce qui se vit et donc n’a pas besoin d’être dit.
Ce nouveau sacrilège présidentiel de la Saint-Sylvestre scellera la première initiative de la présidence Macron de l’Union européenne et sa première défaite. Voyons-y un heureux présage pour l’année qui vient.

Philippe Olivier
Philippe Olivier
Député européen, conseiller spécial de Marine Le Pen

Vos commentaires

85 commentaires

  1. Que ce geste ignoble le condamne définitivement au bannissement de la société française pour haute trahison et éclaire enfin la loupiotte des moutons bêlants qui le suivent encore!

  2. Que les Français se réveillent de toute urgence car celui qui ose encore se parer du titre de président déshonore notre pays.
    Son geste est d’une gravité extrême car caractéristique d’une prise de pouvoir dictatoriale. Oser effacer le drapeau tricolore national de l’Arc de Triomphe!
    Dire que la présidence de la Commission européenne dont il vient d’être drapé malgré son incompétence caractérisée n’est pas une institution démocratique!
    STOP au Münich de la macro-bocratie soumise qui nous tue!

  3. Macron,  » Le Traitre et le néant ». Titre vérité du nouveau livre des journalistes du journal Le Monde, Davet et Lhomme.

  4. Il ne faut surtout pas attendre d’action ou déclaration à tendances affectives et compassionnelles de la part de notre président et de son entourage trié sur le volet.
    Tout est calculé, absolument tout. Ce qui peut nous paraître une erreur de jugement ou d’appréciation a été disséquée et prévue sous le moindre aspect et les réactions ont été anticipées froidement, mathématiquement. Je n’ai plus aucune confiance en cet exécutif.

  5. Mais que diable ! Relisez la constitution ! N’avez-vous pas honte ? Le seul à avoir osé faire cette insulte à ceux qui sont morts pour la France et non pour l’Europe qui nous attaquait et nous asservissait (Allemagne, Autriche, Italie, Russie, et tous les pays déjà sous la botte) c’est une certain Hitler ! Et vous parlez de gaminerie ? Etes-vous seulement Français ?

    • J’ai un nombre respectable de « Morts pour la France » dans ma famille, 3 en 14-18, 2 en 39-40 , 1 en Indochine et 1 en Algérie sans compter un officier français ayant servi dans la RAF en 43-44  » les Groupes Lourds » et qui a survécu
      Je vous laisse donc la liberté de vos propos encouragés sans doute par l’anonymat

  6. Sauf erreur, un seul moustachu de triste mémoire avait osé remplacer le drapeau Français qui flottait sur l’arc de triomphe. Et encore, cet ancien combattant de 14-18 l’avait il installé au sommet du monument, et non au dessus du tombeau du soldat inconnu!

  7. Une grossièreté éhontée de la macronie qui nous démontre à nouveau que les réserves en conneries sont loin d’être épuisées.
    Il est temps de DÉGAGER !!!

  8. Il y a quelques années, lors d’un concours photos, celle d’un homme se torchant le cul avec un drapeau français avait reçu le 1° prix par un jury de la FNAC. Combien de français avait alors boycotté cette entreprise en réaction? J’aimerais bien le savoir; Alors ?

  9. Ce qui est tout aussi inquiétant suite à cet acte c ‘est le silence des instances nationales des associations patriotiques . L ‘ancien combattant que je suis s’interroge .

  10. On voit par cet acte ce qui nous attend, un monarque qui se croit tout permis, jusqu’à nier le drapeau français. Une honte.

  11. M. Macron clamait avoir « appris à aimer les Français » quand on occupe son poste cela devrait être inné !

  12. Depuis que CASSE-TA-MÈRE a osé déclarer que la présidentielle était, à l’échelle européenne, une élection locale, on peut s’attendre à tout de la part de ces usurpateurs, y compris des violations de la Constitution.
    Ces actes ne relèvent-ils pas de l’application de l’article 68 de la Constitution ?
    C’est tout de même un acte de haute trahison de la part de celui qui est censé être le gardien de la Constitution.

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