Augmentation des agressions de policiers : l’explication bidon de Darmanin

darmanin

Auréole au-dessus de la tête, Gérald Darmanin apparaît sur l'écran de l'émission de Jean-Marc Morandini. « Je vais bien, tout va bien, je suis gai, tout me plaît. » Le ministre est sous influence du sketch de Dany Boon.

La délinquance est en chute libre... Bien sûr, il y a, par-ci par-là, quelques... « Mais tout va bien, je suis bien... » Un résultat extraordinaire que l'on doit à l'augmentation des effectifs sur le terrain. Et... « comme ils sont de plus en plus présents, ils sont de plus en plus au contact eh bien (petit air désolé de Caliméro) ils sont malheureusement de plus en plus menacés ».

La hausse des agressions de policiers résulte d'un phénomène naturel que tout esprit logique peut comprendre. Racine carrée de policier multipliée par racaille puissance douze égale : des agressions en hausse.

Face à cette fatalité exprimée par le ministre, en plateau, le député Rassemblement national au Parlement européen, Jean-Lin Lacapelle, change de couleur. « C'est indigne, c'est honteux... » L'auréole gouvernementale n'a eu aucun effet sur l'invité : «...de dire que les policiers et les gendarmes sont de plus en plus agressés parce qu'ils sont de plus en plus présents. » Visiblement, l'homme est hermétique à la logique darmanesque. Et de poursuivre : « Ils sont agressés parce qu'il y a de moins en moins de réponse pénale, de moins en moins d'État de droit et de moins en moins d'autorité. »

Décidément, il faut recommencer l'explication ministérielle depuis le début. Mettre les points sur les « i » que l'angelot de l'Intérieur n'a pas eu le temps de poser. Noël approche, Gérald Darmanin est en pleine répétition pour le rôle de ravi de la crèche. Donc, puisqu'il faut décidément tout préciser, le policier est soumis à un quota d'agressions invariable. Verbales ou physiques. 8 « fils de p... » par jour, 3 tirs de mortier et une mise à feu de véhicule en soirée. Conséquemment à cette loi incontournable, l'augmentation de policiers engendre une augmentation d'incivilités. CQFD.

Rien à faire. Jean-Lin Lacapelle persiste dans son hérésie mathématique basée sur la réalité : « Moi, ce que je constate, c'est que l'insécurité progresse dans les quartiers, on a une agression en France toutes les 42 secondes » (tout de suite les gros mots). « On a 23 policiers ou gendarmes par jour qui sont agressés. C'est absolument inadmissible. » Face à lui, Jérôme Dubus, de LREM, reste sans voix. « On a plus de 100 commissariats qui ont été attaqués, l'année dernière », enchaîne le représentant du RN, qui ne veut pas comprendre que,face au surcroît d'effectifs, les jeunes ont été obligés de mettre les bouchées doubles.

« Si vous voulez régler le problème de l'insécurité, il faut qu'il y ait une tolérance zéro. Quand on agresse un policier c'est passible de trois ans de prison », conclut le député. Mauvais esprit en diable, Jean-Marc Morandini vient alourdir le dossier en rappelant qu'Emmanuel Macron n'avait quasiment pas abordé le sujet lors de son allocution. « De la même manière qu'il n'a pas parlé de la crise migratoire », ajoute Jean-Lin Lacapelle. Dans la crèche, le ravi se dit qu'il a encore du boulot pour être crédible, le 25 décembre.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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