Au Salvador, le très répressif président Bukele réélu avec 85 % des voix 

police salvador

Le dimanche 4 février, Nayib Bukele a été réélu président du Salvador dès le premier tour avec plus de 85 % des voix. Jamais, lors d’une élection, un tel score n’avait été enregistré. L’homme de 42 ans a littéralement été plébiscité. La raison ? Une fermeté absolue envers les criminels.

Si Nayib Bukele est à ce point populaire dans son pays, ce n’est pas parce qu’il est sympathique et avenant, mais bien grâce à la politique sécuritaire qu’il a menée ces dernières années.

Tolérance zéro

À son arrivée au pouvoir en 2019, le Salvador était le pays dans lequel le taux d’homicide était le plus élevé au monde, avec 87 homicides pour 100.000 habitants. À cette époque, la vie en prison n’était pas désagréable. « Les chefs de gangs donnaient des conférences et avaient des prostituées à disposition », rapporte Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la justice, interrogé par BV. Nayib Bukele a petit à petit aboli ces privilèges. Début 2022, par représailles et pour faire plier leur président, les gangs ultraviolents qu'on appelle là-bas « maras » ont pris la population en otage et ont tué, en quelques jours seulement, des dizaines de civils innocents. Cette opération n’a pas eu l’effet escompté, au contraire.

En réaction, en mars 2022, le président salvadorien ordonne un état d’urgence. Ce dispositif permet les arrestations sans mandat et le déploiement de l’armée dans les rues. Résultat : en un an et demi, près de 75.000 personnes sont arrêtées et placées en détention.

Cette opération de nettoyage ne se déroule pas sans mal et sans sacrifice de la population. Partout dans le pays, des barrages sont mis en place, les voitures sont fouillées et les hommes priés de se déshabiller dans la rue car, « désormais, la simple présence de tatouage suffit pour faire arrêter les membres des maras », explique Pierre-Marie Sève. Aujourd’hui, le moindre soupçon conduit en prison, l’enquête vient dans un second temps. Cette méthode implique évidemment des erreurs. À ce jour, 7.000 personnes auraient été arrêtées sans raison. Si, pour le juriste, « cela prouve que le système judiciaire fonctionne toujours », pour l’opposition salvadorienne, c’est un scandale.

Réjouissance zéro

Certains dénoncent également les conditions d'incarcération des détenus. Nayib Bukele a fait construire une prison de 40.000 places dans laquelle les prisonniers sont enfermés à 80 par cellule. Ils ne disposent pas de matelas, ne peuvent pas sortir et ont un menu unique chaque jour composé « d’omelette et de haricots rouges ». Rude mais efficace. Le jeune président estime, en effet, que « le premier but de la peine est la neutralisation, pas la réinsertion », et il refuse que les prisonniers soient mieux lotis que le reste de la population.

Pas de téléphone, pas de cours de théâtre, pas de karting, pas de remise de peine pour bonne conduite… Si elle avait son mot à dire, la Cour européenne des droits de l’homme bondirait. Les Salvadoriens, eux, applaudissent. Aujourd’hui, le taux d’homicide du pays est de 1 pour 100.000, ce qui en fait l’État le plus sûr d’Amérique.

Quoi que l’on en pense, Nayib Bukele a démontré qu’avec une police et une justice fermes, il était possible de sortir un pays du chaos. Il a aussi prouvé que lorsque l’on veut, on peut. Ses compatriotes en redemandent.

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Le président du Salvador a mis en place une politique de répression qui fonctionne et sans doute que la grande majorité des peuples occidentaux la réclame. Mais la politique de répression en Europe se trompe de coupables en s’attaquant aux victimes et en cajolant la racaille.

  2. Pendant ce temps là, en France, monsieur Abdesalam dispose de 2 cellules de 9m2, dont une pour son sport, téléphone, visites, télévision et autres consoles, menus à son goût etc… Bref, une colonie de vacances… qui nous coûte, pour lui seul, 500 000 euros par an…

  3. Pauvre Europe, ici ceux qui paient sont des gens honnêtes, les criminels sont nourris et logés dans des prisons 3 étoiles, la prison ne doit pas être un endroit agréable, elle doit être dure et presque invivable pour ceux dont on est sur de leur culpabilité, j’aurais voté pour un tel président avec grand plaisir s’il se présenté, mais l’Europe est devenue un continent de mauviettes.

  4. La neutralisation pas la réinsertion qui ne marche pas de toutes évidence. On voudrais le dixième de çà ici même si on est pas arrivés a ce point.

  5. La méthode est radicale mais avec ce genre d’individus sans foi, ni loi, il faut appliquer la méthode forte ! Ils ne respectent pas l’état de droit , dans ce cas, nous non plus !

  6. En clair, ça s’appelle tout simplement un chef d’état, un vrai. Ils ne doivent pas avoir le même ministre d’ intérieur que nous, la chance.

  7.  » Quoi que l’on en pense, Nayib Bukele a démontré qu’avec une police et une justice fermes, il était possible de sortir un pays du chaos. Il a aussi prouvé que lorsque l’on veut, on peut. Ses compatriotes en redemandent.  » Nous aussi sommes demandeurs , à quand un tel président chez nous ? Chez nous les prisons gratuites c’est 4 / 5 étoiles et les ephads  » sans étoiles  » à environ 2500 euros par mois cherchez l’erreur .

  8. Comme en Equateur: un état failli, les gangs sont un contre pouvoir, l’insécurité est à un taux monstrueux. D’où le résultat électoral équivalent à un plébiscite. On peut être surpris qu’il y ait encore eu une élection: pire, il n’y a plus que le coup d’état. Allez, en effet, leur parler de la CEDH, de la loi Taubira qui a mis fin aux fouilles après parloir, qui leur a donné des portables pour gérer le business depuis la cellule. Ce que ne comprend pas le pouvoir français actuel est qu’il vit sur des institutions à crédit d’insécurité: les situations de ces pays ne le font pas réfléchir. Pire ce sera, pire devront être les mesures pour redresser la barre. En tout cas les Français auront la sécurité pour laquelle ils voteront.

    • Si les Français veulent vivre en paix, je pense que M.Zemmour sera intraitable envers la racaille ! De plus, cette méthode appliquée peut dissuader aussi aux clandestins de s’installer chez nous ! La peur doit changer de camp ! Ou les envoyer dans une prison sur une île , après tout, personne n’y a trouvé à redire concernant Guantanamo !

      • On vois d’ici les réactions de la CEDH et du conseille d’état sauf qu’il arrive un moment ou il faut casser la baraque pour le refaire à neuf.

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