En voilà un qui, la semaine dernière, n’aura guère fait avancer le schmilblick de la révolution permanente. Ce samedi 20 février, Jérôme Rodrigues a été interpellé dans le XVe arrondissement de Paris, place du 18-Juin-1940 – tout un symbole ! –, puis placé trois heures et demie en garde à vue pour rébellion et pour avoir refusé de se soumettre à un contrôle policier.

Celui qui fut une des figures du mouvement des « gilets jaunes » – éborgné par un éclat de grenade de désencerclement lors de l'acte XI de la contestation populaire, le 26 janvier 2019 – participait à un rassemblement de quelques dizaines de personnes, organisé par l'union syndicale Solidaires Paris dans le but de protester contre la manifestation de soutien à Génération identitaire ! On y trouvait aussi quelques membres du NPA, selon la journaliste de RT France, Nadège Abderrazak. Et ils avaient « grave le seum », comme on dit chez eux. La manifestation de Génération identitaire était autorisée. Celle de SUD ne l’était pas, car déclarée « hors délai », selon la préfecture.

Une nouvelle interpellation qui tombe mal pour le barbu, qui se met une fois de plus « hors la loi » au nom de la sacro-sainte lutte contre « l’antifascisme » ; comme s’il s’agissait là d’un sésame de moralité, et de conduite, qui donnerait blanc-seing aux arrière-petits-enfants de Lénine et Trotski pour tous types d’agissements. Sacré Jérôme ! Alors que, le 14 janvier, deux policiers ont été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur son éborgnement et qu’il éructait, peu après, sur les réseaux sociaux, s’être fait crever un œil par la police de Macron, le voilà qu'il dévoile, une fois encore, sa vision trouble et défaillante du débat civique en participant à l’agitation de la rue contre la liberté d’opinion, cette fois. Cette liberté fondamentale de notre démocratie, dont le ministre de l’Intérieur de ce même Macron entend priver certains citoyens par un jeu de balance du « en même temps » répressif, en essayant de dissoudre, en GI, un mouvement qui se veut d’abord patriote et, pour l’heure, non violent. Beau milicien de l’intolérance, que cet apôtre Jérôme venu là – et quoi qu’il puisse en dire, c’est un fait – en appui aux oukases ministériels d’un « État policier » qu’il prétend combattre sans relâche !

Pourquoi cette icône mutilée de l’activisme aurait-elle « mérité » plus de trois heures de garde à vue ? Les policiers avaient-ils des ordres précis à son encontre comme il le prétend ? Sur une vidéo diffusée par Nadège Abderrazak, on peut voir Jérôme Rodrigues probablement invectiver un policier. Interpellé, puis se laissant tomber au sol, il est alors saisi et porté à l’écart par des membres de la BRAV-M [brigade de répression des actions violentes - motoportée, NDLR], la brigade mobile créée en mars 2019, suite au pourrissement du mouvement des gilets jaunes.

L’activiste a donné quelques précisions à l’issue de sa courte rétention. Alors que les policiers encerclaient tout ce petit monde pour le verbaliser, il aurait fait valoir son « droit de liberté de manifester » et de « circuler ». Aurait-il dit lui-même aux « keufs » - ainsi qu’il nomme la police – « Circulez, y a rien à voir » ? Refus manifeste d’obtempérer et de reconnaître une infraction, donc. Rébellion épidermique qui lui aurait valu aussi d’avoir « les couilles écrasées », a-t-il douloureusement souligné. Aïe !

Rassurez-vous, mes amis. Ce martyr sacrificiel de l’ultra-gauche a de beaux jours d’outrance devant lui. Sans doute sa conception affichée d’une liberté à géométrie variable lui a-t-elle valu les bonnes grâces d’Hanouna, qui vient de l’intégrer dans l’équipe de « Balance ton post ! ». De belles soirées clairvoyantes en perspective, l’animateur ayant loué le « vrai regard » du contestataire sur l’actualité.

Après l’Esmeralda-Garrido et l’abbé Frollo-Mélenchon, il ne manquait plus que Jérôme Rodrigues en roi à casquette de la Cour des miracles de Cyril Hanouna : belle brochette d'« insoumis » pour un show médiatique à la Baba. À votre bon cœur, M’sieur-Dames…

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23 février 2021 à 21:03

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