Après la Lune, la course à la vitesse ?

Premier homme sur la Lune

Tout a été dit par les médias, depuis quelques jours déjà, sur l’exploit réalisé par Neil Armstrong et Buzz Aldrin, le 21 juillet 1969 à 2 h 56 (heure UTC[1]). Tout a été dit, y compris les canulars qui ont couru sur le fait que les deux astronautes américains n’auraient jamais posé le pied sur la Lune. Le « documenteur » réalisé en 2002 par William Karel et intitulé Opération Lune en est le symbole le plus emblématique.

Qu’ajouter à cette aventure extraordinaire, au sens premier du terme, c’est-à-dire qu’elle est sortie totalement du champ de l’entendement humain ? Existe-t-il une performance plus immense que celle de trois hommes partis dans l’espace pour poser le pied sur le satellite de la Terre ? Derrière ce périple, il ne faut pas oublier le contexte politique, une volonté idéologique, le défi technologique, les milliers d’ingénieurs et de petites mains[2], l’audace de quelques aviateurs fous[3] qui ont permis l’accomplissement de cette équipée hors-normes.

Les pays ayant conquis seuls l’espace se comptent sur les doigts d’une main : les États-Unis, l’URSS/Russie et la Chine. Point. L’Union européenne reste tout de même le leader mondial en termes de lancements. Pour combien de temps encore ?

Chacun se prend à rêver de Mars, de planètes plus lointaines, de conquêtes intersidérales et interstellaires à la manière des films de science-fiction sortis des studios d’Hollywood. Ce qui est possible au cinéma l’est moins dans la vraie vie. Les exoplanètes potentiellement habitables sont à environ 10 années-lumière de notre Terre. En clair, le voyage prendrait 10 ans aller et 10 ans retour si nous pouvions nous déplacer à la vitesse de la lumière, soit, par convention, à 300.000 kilomètres par seconde. À cette vitesse, la Lune ne serait qu’à un peu plus d’une seconde de la Terre et Mars ne serait qu’à environ 3 minutes, quand elle est plus proche, et 22 minutes quand elle est plus éloignée. Cependant, la courte fenêtre de tir ne revient que tous les 26 mois : à la vitesse actuelle de nos engins spatiaux, il faut au minimum 9 mois pour y aller. En 1964, la première sonde américaine Mariner 4 avait fait le voyage vers Mars en 228 jours.

Il est à parier que le vrai défi sera celui de la vitesse. En 1969, la fusée Saturn V qui emporta Armstrong, Aldrin et Collins a atteint la vitesse de 40.000 km/h, soit 11 km/seconde. La sonde New Horizon, lancée à plus de 56.000 km/h, a atteint 75.600 km/h, soit 21 km/seconde, en passant près de Jupiter, en février 2007, planète qu’elle a atteinte en seulement 13 mois.

Qui sera le premier pays à remporter cette compétition ? Réponse dans… quelques décennies sans doute. La conquête de la Lune, bien qu’elle représente toujours un véritable exploit, ne reste qu’une étape. Cependant, beaucoup sur Terre pensent qu’il faudrait d’abord s’occuper de préserver notre planète avant de penser la quitter ! Ici, aussi, l’enjeu est de taille.

[1] UTC = temps universel coordonné
[2] cf. Les Figures de l’ombre, avec Kevin Costner
[3] Cf L’Étoffe des héros

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 02/01/2020 à 18:10.

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